Chapitre 4 : ... la Princesse de l'Ouest vs. l'orang-outan.

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Mikoto en avait assez.

Le car venait à peine de démarrer qu'il voulait déjà en sortir.

Non. Pour une fois ce n'était pas à cause d'une bande de garçons en manque qui n'arrêtaient pas de le harceler, c'était à cause de l'ambiance qui régnait à l'arrière, là où les Princesses étaient assises. Un silence lourd pesait...

Tôru écoutait de la musique en regardant par la fenêtre. Yûjirô, assis à côté de lui, feuilletait un magazine d'un air absent.

Mais ce qui énervait le rouquin, ce n'était pas ça – pour une fois qu'ils étaient calmes tous les deux, il n'allait pas râler – mais les regards en coin qu'ils se faisaient mutuellement sans même le remarquer.

Tôru observait Yûjirô en cachette et dès que celui-ci levait la tête de son livre, puis il détournait les yeux et continuait à observer la route.

De même pour Yûjirô qui levait la tête de sa revue quand il était sûr que le brun regardait par la fenêtre.

C'était assez pénible quand on voyait tout ça de l'extérieur.

Mikoto lança un regard vers Akira qui haussa les épaules en souriant.

Il avait une très nette envie de les secouer afin qu'ils fassent, enfin, leur coming-out ! Sauf que s'il faisait ça... Yûjirô le massacrerait d'une façon ou d'une autre...

Il préféra donc se taire et entamer une conversation avec Akira.

***

Ils arrivèrent assez vite au zoo.

Heureusement pour le rouquin, l'ambiance redevint normale dès qu'ils posèrent le pied en dehors du bus.

Le soleil tapait haut dans le ciel et Yûjirô sortit de son sac une paire de lunettes qu'il mit sur son nez.

Oui, Yûjirô était un garçon pénible. Oui, il était très énervant quand il l'ennuyait toute la sainte journée. Et oui, ça devenait une vraie torture quand il réussissait à faire entrer Tôru dans son jeu. Mais Mikoto devait bien avouer qu'il admirait le blond malgré tous les supplices qu'il lui faisait subir.

Qui d'autre que Yûjirô Shihôdani pouvait porter avec autant d'aisance une mini-jupe ? Qui d'autre que Yûjirô Shihôdani pouvait transformer le simple geste de mettre des lunettes de soleil en une scène hollywoodienne du dernier film en vogue ? Qui d'autre que Yûjirô Shihôdani pouvait donner l'impression d'un arrêt sur image dès qu'il apparaissait dans un endroit rempli de mecs ? Et Tôru en était la parfaite copie.

Comme pour confirmer ses pensées, on aurait dit que tous les bruits dans le parking, dans la file pour aller chercher son ticket d'entrée et même dans le zoo, s'étaient interrompus. On aurait dit que le monde s'était arrêté de tourner pour permettre aux trois Princesses de faire leur entrée. Que tout le monde n'avait les yeux fixés que sur eux.

C'était une chose très perturbante et très énervante pour le rouquin.

Surtout qu'il savait pertinemment que ce n'était pas lui qui causait tout ça mais bel et bien les deux autres. Lui, il n'était là que parce qu'on l'y obligeait. Il complétait. Alors que Tôru et Yûjirô avaient ça dans le sang. Mikoto ne serait pas étonné s'il apprenait que, plus tard, l'un des deux était devenu acteur professionnel ou mannequin.

Il était sûr aussi que, si ces deux-là n'étaient pas avec lui, personne ne le remarquerait. C'était évident.

- Arrête de tirer la tête, Miko-chan, lui dit le blond.
- C'est vrai, rajouta Tôru. On dirait un condamné à mort se dirigeant vers sa potence.
- Si tu continues à tirer une tête pareille, tu feras fuir les animaux et on sera venus pour rien.
- Ce serait embêtant.

Il était une fois...Where stories live. Discover now