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Je suis tiré de mon sommeil sans délicatesse par mon meilleur ami. Nous nous connaissons depuis la tendre enfance. Lui et moi avons fait les quatre cents coups ensemble, et aujourd'hui nous avons 22 ans. On se prépare pour faire un voyage sur la route 66 en l'honneur de notre réussite à l'école Azuza Pacific University. Enfin tout ça pour dire que se faire réveiller un lendemain de cuite à 8h du matin alors que nous n'avons que 2 heures... Et que dans 60 minutes, il faut prendre la route.

Voilà ça y est, une heure qu'on est sur la route de la liberté. Le stress, mais aussi la joie commencent à monter, car lors de notre voyage, nous allons emprunter la portion de route la plus dangereuse, celle du Kansas. Mais nous aimons le risque, les montées d'adrénaline, le stress... La peur.

Nous avons déjà traversé deux états, la Californie et l'Arizona ; nous sommes donc au Nouveau Mexique pour faire une pause de quelques heures, le temps de nous reposer et de manger un bout dans un Diner au bord de la route en regardant les voiture qui défilent. Une fois le repas payé, nous reprenons notre road trip en direction du Colorado, et ensuite sur le chemin des enfers du Kansas.

Dans la voiture, la conversation tourne souvent autour de comment nous ferons pour traverser cet Etat mais aussi des personnes que nous avons rencontrées pendant notre périple, des soirées que nous avons faites toutes plus folles les unes que les autres. La journée se finit et la pluie commence à tomber, et c'est ainsi que nous passons le panneau du Kansas. Le stress et la peur commencent à monter, cependant je continue d'avancer dans le déluge qui s'abat sur nous. Cela fait deux heures que je conduis et la fatigue se fait déjà sentir... Mais je veux continuer à conduire et c'est ainsi que je fais une embardée et la voiture termine sur le bas-côté. Carson est blessé à l'arcade mais il va bien. Mon bras, lui, est tourné dans un sens qui annonce une fracture. La pluie continue de rentrer dans l'habitacle. Malgré cela, elle ne couvre pas le bruit des fameuses Harley Davidson utilisées par les Riders on the storm ou les cavaliers sur la tempête.
Un énorme coup nous fut administré à l'arrière de la tête et puis... Le trou noir.

Je ne sais ni l'heure, ni le jour, si nous sommes là nuit, mais je suis dans une pièce sombre sans Carson, les pieds en l'air. Le son de ma voix résonne dans la salle ; juste un filet de lumière suinte de la porte où je peux apercevoir des ombres se mouvoir dans ce que je suppose être un couloir.
La porte s'ouvre sur un immense homme avec de larges épaules, il s'avance et me frappe au visage. Il me roue de coups pendant un moment ; en sortant, il me dit qu'il n'a pas fini de se défouler et qu'il va chercher des jouets. Ayant perdu connaissance, je n'ai pas entendu la porte se rouvrir, une douleur lancinante me prend dans la longueur du dos, mes yeux se rouvrent d'un coup et je le vois tenant une longue cisaille.

"Est ce que tu sais écrire avec des doigts en moins ?" dit-il en éclatant de rire.

Pris de terreur, je n'ouvre pas la bouche. Il commence alors à couper les liens qui retiennent mes bras et mes mains, et l'homme me coupe un premier doigt. La douleur est immense, il en coupe un deuxième et un troisième jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun doigt sur la main droite. Puis il s'attaque à la gauche.
La douleur bien trop puissante me fait perdre mes esprits.

Quand je me réveille pour la troisième fois, j'aperçois la flaque de sang par terre et tout me revient en mémoire. Encore dans les vapes, j'entends vaguement la porte qui s'ouvre sur l'homme qui le retient prisonnière ; cette fois il a une scie à la main.

"Et sans pied, tu peux encore marcher ?" dit-il avec un sourire sadique.

Il défait les cordes qui me retiennent suspendu et je m'écroule au sol dans la mare de sang. J'essais de ramper au sol pour pouvoir m'enfuir mais bien assez vite, il me rattrape. L'homme me tire en arrière pour me ramèner dans la nappe rouge écarlate et c'est ainsi qu'il commence à m'estropier sans se soucier des cris que je pousse à m'en casser les cordes vocales.

Mais cette fois, je ne me suis pas endormie comme les précédentes, je l'ai vu me mutiler les pieds sans pouvoir faire quoique soi pour l'empêcher. Et il ne s'est pas arrêté, il a continué à m'amputer les genoux et les cuisses. Il prend alors une pince pour me retirer les yeux, je perçois déjà le sang couler le long de mes joues. Je sens mon corps perdre ses forces, et mon cœur cesser de battre.

L'homme infâme continue de m'inciser sans se rendre compte que la vie a déjà quitté mon corps...

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