Ce que disent les légendes.
Telle une moderne Ariane, tu es le fil qui libère des craintes pour affronter le labyrinthe et le monstre qui y est tapi.
Tu guides mes pas dans l'obscurité et me lies au soleil qui danse le soir sur la ligne d'horizon.
Regarde les navires à l'ancre quand vient la nuit et leurs entrechats élégants dans la crique sous le jeu de la houle légère de la mer égéenne.
Conte-moi encore le goût du miel et du nectar servi aux dieux qui cèdent à l'ivresse, la gorge des nymphes blanche et nue dans le vertige de leurs rires.
Tu es le triomphe de la foi et l'outil pour y parvenir, pour reprendre la langue sacrée. Tu es la lumière qui renverse cul par dessus tête les ténèbres et dissipe les peurs, Ariane aux longs cheveux.
Le tressaillement qui me saisit quand se fait sentir le souffle grossier de la bête errant sans retenue à l'affut dans ses murs, c'est celui qui vient au pendu lorsque ta main légère et chaude le délivre la corde.
Et me voilà, glorieux, dansant sur la dépouille du monstre, chantant ton nom, mettant à bas les murs aveugles où se refusaient la lumière et la chaleur tandis que tu m'enlaces sur le sable fin d'une plage à la lueur de feux où grille le poisson dont se régale
marins et matelots qui rivalisent d'audace moqueuse au fil du récit de leurs prouesses hardies sur des mers lointaines que je fais miens pour mieux te faire rire.