Ces souvenirs hantent ma mémoire jusqu'à maintenant, même si c'était il y a un peu plus de 55 ans. Ces événements m'ont permis de faire la rencontre de plein de merveilleuses personnes. Ma vie aurait été bien moins mouvementée si tout ça n'avait pas eu lieu. Mais ce fût quand même le pire jour de toute mon existence.
L'apocalypse.
Une première explosion eût lieu. Je ne le savais pas encore, mais c'était une bombe atomique, lâchée en Allemagne. Mais même depuis la France, on pouvait les voir, la fumée, et surtout le feu jaillissant de ce terrain.
Mais le pire pour nous, ce fût l'onde de choc. Celle qui fit s'écrouler chaque maison, chaque bâtiment, provoqua des centaines d'accidents de voitures dans tout le pays. Celle qui tua des milliers de personnes.
Je peux revivre les émotions rien qu'en y pensant : mon bâtiment s'écroula, moi je restai coincée dedans. Je vis ma mère morte, la tête fendue en deux par un bloc de ciment qui faisait partie du bâtiment. Mon père agonisant, des larmes perlèrent dans ses yeux. Moi qui, lui implorant du regard, criai : « Papa ! Ce n'est qu'un cauchemar, hein ?? Je t'en prie, dis-moi que ce n'est jamais arrivé ! »
Et lui qui me répondît : « Je t'aime, Y/N » avant de fermer ses yeux à tout jamais. Ça y est, j'étais orpheline. Mes larmes déjà présentes se multiplièrent. Je regardai mes jambes, et la douleur s'intensifia. Elles étaient bloquées sous certaines pierres qui composaient ce qui était le bâtiment où j'habitais. J'essayai de me dégager de ces ruines, en vain. Sous la panique, la douleur, la tristesse, la fatigue et l'angoisse grandissantes, je m'évanoui.
Je me réveillai quelques heures plus tard. Ayant regagné de l'énergie, je réussit à bouger les roches qui m'empêchaient de partir.
Mon premier réflexe après m'être libérée fût de crier.
Je n'ai jamais réussi à mettre un nom sur le sentiment que j'avais à ce moment-là. C'était un mélange entre la joie d'avoir pu se libérer de l'emprise de ces murs effondrés, la tristesse et la frustration d'avoir vu mes parents mourir, et la peur de ce qui allait arriver. Tout ce que je pouvais savoir, c'est que hurler me faisait du bien.
J'étais seule. J'avais peur. Mais la faim l'emporta sur l'angoisse présente en moi. Il fallait que je trouve de quoi manger.
Je fît quelque chose que je n'aurais, à l'époque, jamais pensé faire. J'allai chez ma meilleure amie, en espérant trouver quelqu'un de vivant avec qui je pourrais parler, pleurer, et qui m'offrirait de quoi me nourrir. Ce ne fût pas le cas. Je trouvai le cadavre de ses deux parents, de son frère, mais pas le sien. J'étais horrifiée de cette vision, mais en même temps rassurée d'une chose : peut-être avait-elle survécu ?
Dès que je vis leur frigo, je ne pu m'empêcher de le dévaliser. Je me dégoûtais : j'étais en train de voler des gens qui venaient de mourir, alors que leurs cadavres étaient tout juste à côté de moi. Mais je me consolais en me disant que je devais survivre, que c'était une question de vie ou de mort.
J'entendis soudain des sanglots : ils venaient de l'autre bout de ce qui était avant une maison. Je m'approchai de la source de ce bruit, et demandai qui était là. J'entendis un : « Y/N, c'est toi ? » puis je reconnût immédiatement la voix de mon interlocutrice.
Ni une ni deux, j'ouvris la porte qui me séparait de cette personne, puis la serrai dans mes bras. C'était elle : Angelica. J'avais vu juste : elle avait survécu !
On resta serrées l'une contre l'autre assez longtemps, mais aucune de nous deux ne parlait. On était sûrement sous le choc, et trop heureuses de retrouver quelqu'un qu'on connaît, qu'on aime dans cette situation.
Lorsqu'on se sépara, je vis ses larmes dégouliner le long de ses joues. Je devais certainement être comme elle. Je lui dis : « je suis désolée » puis on se remit à pleurer de plus belle. On s'expliqua tout ce qu'il s'était passé, tout ce qu'on avait ressenti. Elle n'était pas blessée, contrairement à moi.
J'avais l'impression que mes jambes pouvaient me lâcher à tout moment.
La discussion qui suivit nos retrouvailles fût longue, mais il restait une question sans réponse : qu'allions-nous faire ?
Angelica disait qu'il fallait rester ensemble, dans la maison jusqu'à ce que quelqu'un vienne nous chercher. Seulement, il fallait se rendre à l'évidence : cela pouvait prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour que quelqu'un vienne nous sortir de là, et les ressources présentes dans la maison n'étaient pas infinies.
On décida donc de prendre certaines affaires et quelques provisions. Juste avant de partir vers des chemins inconnus, je pris le temps de désinfecter et bander mes jambes. Elles étaient dans un sale état, mais je pouvais toujours marcher et courir si besoin, avec une légère douleur, à condition que ce soit sur une courte durée.
Angelica dit au revoir à ses parents et à son frère, non sans lâcher quelques larmes, puis me rejoignit devant la porte de leur habitat. C'est fou comment elle se plaignait de son cadet avant, mais elle le regrettait maintenant. C'est toujours dans les pires circonstances qu'on se rend compte à quel point on tient à nos proches.
On marcha pendant plusieurs heures, en faisant quelques pauses parfois. On avait vu quelques survivants, mais aucun qu'on ne connaissait. Eux aussi devaient penser qu'ils feraient mieux d'attendre un sauveur, puisqu'ils ne comptaient pas bouger de leur position, d'après ce qu'on entendait. On ne leur parla pas, car on venait d'établir une règle : ne faire confiance à personne à part nous deux.
Au bout de ces heures passées à marcher, tout en cherchant des connaissances, on s'arrêta une nouvelle fois. L'eau présente sur nos visages n'était pas seulement de la sueur, mais aussi des pleurs. Nous venions de voir plusieurs de nos anciens amis, nos anciens professeurs, médecins, ou encore chauffeurs, décédés. Nos nerfs étaient à bout. Angelica fît elle aussi sa crise, en hurlant de toutes ses forces. Je ne la stoppai pas, comprenant ce qu'elle pouvait ressentir, et l'ayant fait précédemment.
Mais son cri semblait avoir attiré quelque chose.
Lorsque je vis ce qui se présentait devant nous, je n'en croyais pas mes yeux. Cette chose était reconnaissable entre mille, même si personne n'en avait jamais vu avant ce jour : un zombie. Étant de un, fan de films d'horreur et de science-fiction, et de deux, fans de la série et des jeux vidéos "The Walking Dead", je su immédiatement ce que je devais faire. Angelica, elle, était terrifiée, paralysée par la peur. Ses yeux étaient écarquillés, sa bouche grande ouverte, et sa respiration saccadée. Je compris que je ne compterai pas sur son aide pour ce coup-là.
Je pris un bâton près de moi, et toujours en faisant attention que la mâchoire de ce zombie ne puisse pas atteindre mon bras, je le plantai dans sa tête. Du sang gicla sur mes vêtements, une odeur horrible dégageait du corps de ce rôdeur.
Ma meilleure amie fût choquée de mon geste, mais elle comprit. Elle me connaissait tellement bien qu'elle se doutait que je ne faisais pas ça pour rien. On poursuivit notre route jusqu'à ce que l'on trouva une télé qui fonctionnait encore. Il commençait à faire nuit, alors on se dit que c'était l'heure des infos, donc on l'alluma et un homme parlait. C'était un reportage en direct, fait par un amateur. J'imaginais que les journalistes n'avaient pas survécu eux non plus.
Il disait de se rendre à Paris le plus vite possible. Il disait que des avions nous attendraient et nous emmèneraient dans un pays en Asie de l'Est où en Amérique, là où l'onde de choc ne s'était pas faite ressentir. Il disait que les zombies ont été créés à cause des radiations dégagées par la bombe. Il disait de survivre.
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Je te hais... TOME 1 (STRAY KIDS FF) [TERMINÉE]
FanfictionJ'aurais aimé avoir une vie normale... J'aurais aimé ne pas partir loin de chez moi... J'aurais aimé ne jamais t'avoir rencontré... Felix. ------ Livre sous forme de journal intime quotidien. Fanfiction portée sur Felix. Présence de créatures qu'on...