« Jusqu'à ton dernier souffle »

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Son regard était braqué sur le ciel, mes yeux étaient braqués sur lui et le ciel était braqué sur nous.

Je souleva sa main, fine et légère avec précaution, pour éviter de le faire souffrir. Je la déposa contre ma joue, puis appuya dessus, pour la sentir d'autant plus.

« Eren? »

Aucune réponse. Ses yeux avaient l'air de chercher quelque chose dans le fond des cieux.

« Eren. »

Silence. Silence qui m'inquiétait. Depuis combien de temps étions là? Combien d'heures, de minutes, de secondes nous restait-il ?!

« Livaï, tu pleures....tu avais promis. »

Sa voix résonna dans le fond de mes oreilles, comme une sonnerie qui vous réveille d'un coup d'un seul, qui vous assomme. Du bout des doigts je toucha mes joues. Moi qui pensait les trouver sèches puis lui rétorquer qu'il se méprenait mais je me ravisa. Elle étaient bien humides, et mes larmes ne cessaient de couler.
Sans un regard, un souffla :

« Je ne veux pas que tu pleures. Je veux que tu sois heureux. C'est tout ce que je te demande. C'est tout ce que je veux avant de— »

- Eren... »

Il tourna sa tête et je pus ancré mon regard dans le sien. Vert étincelant.
Il pleurait...bien sûr qu'il pleurait, il devait être terrifié.
De mon pouce j'essuya ses larmes, puis caressa ses lèvres gonflées et rougit. Il était beau, si beau.

« Pardonne-moi. C'est vrai, tu as raison. Nous n'avons pas le temps pour les larmes, viens donc dans mes bras. »

Puis sans vraiment lui laisser le temps de répliquer ou de bouger de lui-même, je le tira, contre moi. Je pus sentir son torse se soulever irrégulièrement, signe que le temps s'écoulait. Trop vite.

Sa tête enfouie dans mon cou, ses cheveux me chatouillaient le nez et son souffle me caressait.
J'ai toujours aimé son odeur.
Une odeur de musc et de miel. Elle était si particulière et je l'aimais tant que je le retrouvai toujours grâce à ça. Au supermarché, à un concert... Si son odeur n'était pas masquée, je le trouvais toujours.

Je ne pus m'empêcher d'enfouir mon nez dans son cou, le relevant un peu, pour ressentir cette exquise odeur.

« Ma petite abeille est de retour ?»

Il riait. D'un ton cristallin. Et le mien se joint à lui, étouffé par sa peau.
Il m'appelait comme ça, depuis toujours.
Il était mon miel, et moi son abeille.

Des heures étaient passées, et le soleil commençait à se coucher.. Eren, affalé sur moi, jouait avec une de mes mèches de cheveux qui retombait sur mon front.
Il me regardait, son vert dans mon gris.

« Dis-moi...tu m'aimeras toujours?
- Bien sûr Eren, je t'aimerais pour toujours. Et je resterai...jusqu'à ton dernier souffle »

Il me regarda, tristement mais avec une étincelle.

Il savait.

Il saisit une de mes mains puis embrassa le bout de mes doigts, envoyant une décharge électrique dans tout mon corps.

Nos lèvres se frôlaient, se caressaient, se cherchaient. Il me provoquait, comme toujours.
Il avait prit cette habitude, de se jouer de mes lèvres, jusqu'à ce que je cède. Et j'avais fini par aimer ça, me jouant de ses lèvres, moi aussi.

Le soleil était presque couché. Eren et moi nous nous regardions dans les yeux, jusqu'à ce qu'il tousse.

J'écarquillai les yeux.
Déjà..?

Je l'allongea sur l'herbe qui surplombait la colline où nous étions. Et m'allongeant à ses côtés, il m'attrapa la main.
Entre deux toussotements, il dit :

« Ça va aller Livaï, je sais que je n'aurais pas mal si tu es là. »

Il souriait, et moi aussi. Quel paradoxe; être heureux d'être avec lui, de ce moment.

Il regarda le ciel, bien sombre désormais puis il me regarda.

Je savais.

J'approcha mon visage du sien.

« Bon voyage mon amour. Je ne t'oublierai pas.
- Je t'aim—. Je t'aimerais tou— toujours Livaï. »

Nous nous embrassiions, calmement, doucement. Avec une délicatesse infinie, nos bouches se mouvaient l'une contre l'autre.
Dans mes bras je le sentais devenir lourd, et mou.
Le soleil était couché à présent.
Et je pus sentir un souffle s'échapper de ses lèvres, pour venir s'écraser contre les miennes.

Désormais la nuit m'assaillait, et son dernier souffle était resté en suspend, contre la bouche que je m'empêchais d'ouvrir pour ne pas le laisser s'échapper.

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Bonsooooir !
Je suis totalement épuisée depuis ce matin mais je voulais absolument vous publier de l'Ereri aujourd'hui.... J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas me balancer vos critiques (constructives, de préférence), vos éloges et/ou vos ressentis.

Merci à vous de me lire et surtout, à mon gang, pour tout votre soutien ❤️

Gros poutous sur vous !

Ps : si tu trouves des erreurs de syntaxe, de conjugaison, d'inattention ou de frappe, cours me le dire ☺️.

- Yuuuukii

« LE MIEL ET SON ABEILLE »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant