Partie unique

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Je suis au bord de la rivière Han, des pensées sombres m'envahissant l'esprit. Je pense surtout à elle. Kang Seulgi. Je tiens à elle plus que tout mais je ne peux plus continuer comme ça. Je ne veux plus souffrir à cause d'elle. C'est terminé. Je dirige mon regard vers l'eau. J'aimerais sauter mais par automatisme, je sais que je remonterais à la surface. Donc, me noyer ne servirais à rien. Sans mentir, j'ai déjà pensé plusieurs fois au suicide et je sais que ce n'est pas la solution. Je sais que faire ça est lâche, que ma famille va souffrir après ça. Mais ce n'est que ma famille. Seulgi ne s'en occuperais pas. Elle a son copain donc elle s'en fiche de ce que je pourrais faire. Je me souviens du début de notre amitié. La première fois que je l'ai vue, c'était chez elle avec son frère, mon meilleur ami. Elle était là. Je la trouvais magnifique. Il n'y a pas d'autres mots. On a discuté, appris à se connaître mais j'ai dû rentrer chez moi et je ne l'ai pas revue.

Environ trois mois plus tard je suis retourné chez Chan et elle était encore là. On a parlé et fini par échanger nos numéros. Pendant quelques mois on parlait par messages comme on ne peut pas se voir souvent. À chacun de ses messages j'avais le cœur qui se gonflait de bonheur. Au fur et à mesure, de drôles de sensations se sont installées en moi comme avoir envie de la voir, ou vouloir la serrer contre moi ... Un jour j'ai réalisé. J'ai réalisé que j'avais des sentiments pour elle. Je n'ai rien dit. J'ai juste attendu que le temps passe pour que ces sentiments partent. Ils ne sont visiblement pas décidés à me laisser. Je savais dès le début que c'était impossible mais j'ai eu un infime espoir qu'elle me dise aussi qu'elle m'aime. Qu'est-ce que je peux être conne ! Je le savais et je lui ai quand même dit. Je me demande encore ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment là. Je me demande encore comment j'ai pu penser que lui dire était une bonne chose. Je me souviens que ce soir là, j'ai pris mon téléphone et que je lui ai envoyé un long message. Pour résumé, je lui ai dit que j'ai des sentiments pour elle, que je suis désolée de ressentir ça pour elle et que je ne devrais pas.

Non je ne devrais pas. C'est la sœur de mon meilleur ami alors je ne devrais pas. J'ai finalement reçu le lendemain un message de sa part. Cette journée je ne me suis jamais sentie aussi mal. Je pensais que ça ne durerait qu'une journée et que ça irai mieux. Ça fait maintenant quelques mois que je pleure sans arrêt. Parfois il m'arrive d'aller mieux mais elle remue le couteau dans la plaie. Comment elle fait ? C'est très simple elle ne fait que de relancer le sujet, s'excuser, de me dire qu'elle s'en veut de me faire souffrir. J'aimerais repartir à zéro avec elle. Ne plus rien ressentir pour elle mais c'est tout le contraire. Je l'aime et mes sentiments sont bien présents.

Quelques fois j'aimerais avoir un interrupteur et quand j'en ai envie, appuyer sur ce bouton et ne plus rien ressentir. Être vide de tous sentiments. Juste pour me dire que je ne vais plus souffrir pour rien. Nombreux disent que l'amour est le plus beau des sentiments, de mon côté, je dis que c'est faux. Pour moi l'amour n'est pas quelque chose qui rend heureux. C'est juste quelque chose qui permet de faire du mal.

Je repense aussi au jour où elle m'a embrassé. J'avais attendu ce jour depuis des semaines. Un soir, on était toutes les deux. Chan était parti se coucher et on avait bu légèrement. Pour moi c'était la première fois que je buvais de l'alcool. On parlait. Je ne me souviens pas de tout ce qui s'est réellement passé mais je me rappelle parfaitement du moment où ses lèvres ont touché les miennes. Je me rappelle parfaitement de la sensation que j'ai ressenti dans mon ventre. Comme si quelque chose explosait à l'intérieur de moi.

Mais malgré mes sentiments, je l'ai repoussée. Pendant quelques micro secondes, je faisais intérieurement la danse de la joie. Mais après ... C'est comme si j'avais eu une illumination, c'est là que je l'ai repoussée et que je suis partie. Il était environ trois heures du matin et ma mère m'avait dit qu'elle préférait que je dorme là bas mais après ça, je ne voulais plus y retourner. Elle m'avait embrassée parce qu'elle était alcoolisée. Pas par amour. Après ça, j'ignorais tous ses appels et messages. J'aurais dû être heureuse et profiter du baiser mais ça en a été tout le contraire. Je me sentais encore plus mal et j'avais le cœur lourd.

Le plus dur pour moi, c'est quand j'ai appris par Chan qu'elle était en couple. Quand il est arrivé en cours ce jour là, il n'avait pas l'air bien. Comme je m'inquiétais, je lui ai demandé ce qu'il avait et c'est là qu'il m'a avoué qu'elle s'est mise en couple avec quelqu'un et qu'il n'arrive pas à s'y faire. Je n'ai rien répondu mais je n'étais pas bien. Comme si mon cœur était fait en pâte à modeler qu'on s'amuse à malaxer et à écraser. Ça m'a fait un nœud dans l'estomac. Ce soir là en rentrant chez moi, j'ai dit bonjour à mes parents et je me suis caché dans ma chambre pour pleurer.

Je me suis plusieurs fois demandé ce qui se serait passé si on ne s'était jamais rencontrée. Je pense que les choses auraient été plus simple. Comment une simple personne peut me faire me sentir si faible ?

Une goutte ... Deux gouttes ... Puis des dizaines ... Je reviens à moi et m'aperçois qu'il pleut. Je prend mon sac et rentre chez moi l'esprit toujours aussi envahit par Seulgi. Maintenant rentrée, je suis dans ma chambre et regarde des vidéos sur l'ordi pour essayer de penser à autre chose. Sauf que j'aperçois une chanson qui me fait penser à elle. Comme à chaque fois que je l'écoute, je pleure. J'ai l'impression que je passe mon temps à ça. Mais c'est elle qui me rend comme ça.

J'en ai marre. Je veux que cette douleur permanente cesse. Je vais en direction de mon bureau, prend une feuille et commence à écrire. Lorsque ça ne me plaît pas, je chiffonne le papier et recommence. Je veux écrire quelque chose qui aura de l'impact sur elle. Oui je suis en train de lui rédiger une lettre. J'ai besoin qu'elle sache ce que je ressens avant mon départ à long terme. Comme je l'ai dit, j'ai déjà pensé à ce départ précipité mais ce n'est plus une simple pensée maintenant. Je sais que c'est lâche et que je risque de blesser mon entourage mais depuis des mois je souffre en silence. En plus de lui écrire, j'écris à mes parents. Ils doivent connaître les raisons de ce qui me pousse à faire ça. On pourrai croire que je suis sans cœur à vouloir les quitter comme ça mais c'est justement parce que j'ai le cœur en miettes que je n'arrive plus à me sentir bien.

Au fur et à mesure que j'écris, je vois l'encre sur ma lettre faire des tâches. Ce sont justes mes larmes qui tombent petit à petit sur ma feuille et qui déforme mon écriture. Je regarde par la fenêtre et vois qu'il pleut encore. Finalement, le temps est comme moi. Il manque de joie de vivre. Je me repenche vers ma feuille, me relis et pose la lettre pour mes parents à plat et en évidence sur mon bureau. Pour la lettre de Seulgi, je me rends chez elle et la fait passer par Chan. Je sais qu'il doit trouver ça bizarre mais je ne peux pas lui dire que je suis tombée amoureuse de sa sœur.

Je me rends ensuite dans un petit commerce et achète un petit paquet de bonbons. Autant se faire plaisir puisque c'est la dernière fois que j'en mange. Je retourne au bord de la rivière Han et les mangent en regardant le calme et paisible mouvement de l'eau. Comme je suis sur le pont, je passe de l'autre côté de la barrière et profite quelques secondes du vent qui fait voler mes cheveux. Je fait le vide dans ma tête et saute.

Je sens la froideur de l'eau me brûler la peau. Je vide toute l'air qu'il y a dans mes poumons et me laisse couler au fond de la rivière. J'entends les pulsions qu'émets mon cœur pour faire circuler mon sang à travers l'entièreté de mon corps. Les battements de mon cœur se font de plus en plus faibles jusqu'à cesser de battre complètement à cause du manque d'oxygène.

Tout est noir. Alors c'est ça de mourir ? Certains diront que j'ai croisé la faucheuse trop tôt mais je trouve qu'il est préférable de dire que c'est seulement mon destin de finir comme ça alors même si je sais que je regrette certaines choses, je suis beaucoup mieux là où je suis maintenant. Je n'ai plus cette souffrance persistante et je peux vivre en paix dans le monde des morts ...

J'ai dit que je n'en avais pas le courage, que je remonterais à la surface mais finalement je me suis laisser couler sans retour en arrière possible ...

De là où je suis je vois mes parents dans ma chambre. Ma mère est assise sur mon lit fait de se matin en larmes avec ma lettres dans les mains. Mon père lui a la tête entre les mains. Je ne vois pas l'expression de son visage mais je sais qu'il pleure. Il va dans le garage. Sûrement pour s'isoler. Il s'appuie contre son établi comme s'il essayait de se calmer. Il prend ensuite la voiture et part faire un tour. Je me reconcentre sur ma mère qui est toujours dans ma chambre. Toujours dans la même position et toujours en larmes. Je m'en veux de leur infliger ça mais je ne regrette en aucuns cas. Je n'ai plus ce poids lourd au creux de mon cœur. Je me sens plus légère. Comme lorsqu'on va chez le coiffeur pour changer de tête.

Je vais voir du côté de Seulgi. Elle est aussi dans sa chambre je m'assois en face d'elle même si elle ne me voit pas. Je l'entends, la voix faible et tremblotante qui lit elle aussi mon écrit.

"... Je ne sais pas si pour toi ce que je m'apprête à faire à de l'importance, mais je tiens à te faire faire par de ce que je ressens. Ça faisait quelques temps qu'on ne se parlait pas voir plus du tout. Je tiens à toi. Même de là où je vais aller, je ne cesserais de t'aimer. Je sais que pour toi c'est différent et tu me l'as fais suffisamment comprendre mais j'ai besoin de te dire une dernière fois tout ce que j'ai sur le cœur. Le soir où je t'ai dit que je t'aime, je l'ai vite regretté mais j'ai du faire avec. Je m'attendais à ce que ça ne soit pas réciproque mais comme toute personne quand elle se prend un râteau, elle souffre. Je pensais que c'était juste de passage mais j'ai ouvert les yeux et je n'arrive pas à t'oublier. Le soir où tu m'as embrassé, j'étais bien mais si je t'ai repoussée c'est parce que pour toi il n'y avait aucuns sentiments. J'ai aussi su par Chan que tu t'est mise en couple avec Minseok. J'ai ignoré tes appels et messages. J'en avais marre qu'à chaque fois qu'on se parle, notre conversation dérive sur les sentiments que j'éprouve pour toi. Je t'aime mais je n'en peux plus du souffrir continuellement. Je te laisse dans ce monde trop sombre pour moi.

Comme dernière volonté, j'aimerais que tu vive heureuse. Avec Minseok, avec qui tu veux mais je veux que tu sois heureuse. Que tu ais une longue vie pour pouvoir accomplir ce que tu souhaite mais avec toute la joie et le bonheur possible. Ça faisait des mois que je souffrais sans rien dire et ma vie se termine là-dessus mais toi tu mérite de continuer pour répandre ta bonne humeur sur toutes les personnes qui t'entoure.


Je t'aime, Wendy."

Au fil de sa lecture, les larmes se sont mises à couler sur sa peau douce et je pars. Je vais voir Chan une dernière fois et les quitte définitivement peu importe si je suis vivante ou morte, je les laisse en paix et part vivre ce qui m'attend maintenant que je ne suis plus parmi eux. 

I love you but I jumpedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant