Assis dans une des salles du tribunal, derrière une barrière en bois, Louis attendait que le procès commence. Enfin ce qu'il attendait vraiment c'était de voir entrer « l'homme de sa vie » comme il aimait l'appeler pour le taquiner. Il essayait de frotter ses poignets. Les menottes étaient beaucoup trop serrées pour lui mais à vrai dire, les gardiens n'en avaient rien à faire. Louis, en plus de ses rumeurs sur son homosexualité qui empiraient ses traitements, était beaucoup trop rebelle pour espérer un tant soit peu de pitié venant des gardiens. Il se demandait comment Thomas s'en sortait. Gentil comme il était il ne devait pas avoir de problèmes... Du moins c'est ce que Louis espérait.
Son petit blondinet était beaucoup trop gentil pour ce monde. Au sens propre. Il avait tendance à penser que tout le monde était bon. Il pouvait passer ses journées à aider les autres même si il était épuisé.
Un sourire se dessina alors sur les lèvres de Louis quand ces souvenirs refirent surface dans son esprit. C'est fou l'effet que pouvait avoir son petit-ami sur lui même lorsqu'ils étaient séparés. Qu'est ce qu'il pouvait lui manquer en ce moment...
Le brun restait perdu dans ses pensées qui peu à peu s'éloignaient de Thomas pour se recentrer sur le procès. Qu'est ce qu'il allait bien pouvoir dire afin d'avoir la peine la moins importante ? Il avait tué une enfant. Forcément il aurait une sentence énorme. Et à vrai dire c'était totalement normal. C'était hors de question qu'il se retrouve sans aucune peine même si ça l'aurait arrangé.
Ce qu'il appréhendait vraiment, c'était de devoir faire face aux parents de la petite Alice. Vivre avec la perte d'un enfant devait être quelque chose de vraiment horrible. Alors se retrouver face au meurtrier de leur propre fille devait aussi être une énorme épreuve pour ces parents. Pour une fois dans sa vie, Louis avait peur. Peur de voir le visage des personnes qu'il avait indirectement détruites. Il ne pensait même pas à la peine de mort qu'il pouvait risquer.
Pour lui, la peine de mort avait toujours été quelque chose à abolir comme dans la république de Saint-Marin, enclavée en Italie. C'était un des rares endroits d'Europe où la peine de mort avait été abolie.
Toujours perdu dans ses pensées, dans ses doutes et ses peurs, Louis sursauta lorsque la porte face à lui s'ouvrit, laissant entrer Thomas, tenu par deux policiers. Les beaux yeux verts de son petit-ami se posèrent immédiatement sur Louis. Ils devenaient peu à peu brillants tandis que le brun se redressa rapidement, tendant ses mains menottées vers Thomas. Les policiers à côtés de lui le firent se rassoir brusquement et le garçon aux yeux océans pouvait seulement suivre le blond avec son regard. Il aurait tellement aimé le serrer dans ses bras, lui dire qu'il l'aimait, essuyer les petites larmes qui perlaient aux coins de ses yeux émeraudes, lui dire que tout se passerait bien et qu'il ne l'abandonnerait pas. Mais il ne pu faire tout ça. Thomas fut amené jusqu'à sa place, à l'autre bout de Louis. Ils ne se lâchaient pas du regard. Comme si leurs yeux pouvaient exprimer tout ce qu'ils avaient à se dire. C'est alors que Thomas se tourna brusquement vers le brun et cria ces quelques mots :
- Je t'aime Louis !
Le blond fut violemment attrapé par les personnes qui l'encadraient. Aucune parole c'était la règle pour qu'ils n'accordent pas leur témoignage à travers des mots codés. Louis voulu leur hurler de le lâcher, d'y aller doucement avec Thomas qui était une personne beaucoup trop fragile. Il fallait toujours prendre soin de ce garçon, s'occuper correctement de lui. La gorge du brun se serra, tandis qu'il le regardait, retenant ses larmes comme il pouvait. Louis était fort. Il ne devait pas pleurer. Encore moins devant Thomas qui s'inquièterait plus qu'il ne l'était déjà. Il lui répondit en silence que lui aussi, le laissant lire sur ses lèvres.
Tout cela lui rappelait leur premier « je t'aime ». La fois où ils avaient révélés leurs sentiments l'un à l'autre.
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Neuf ans
General Fiction1920 : Louis et Thomas se retrouvent tous les jours dans la forêt à côté de leur village pour vivre leur amour caché. En effet si leur homosexualité était révélée au grand jour, ils ne pourraient certainement plus jamais se revoir. Lors d'une de leu...