Elle avait tout pour être heureuse mais il ne suffit de rien pour l'être. À croire que le bonheur est toujours de l'autre côté de la fenêtre. Elle cherchait sans cesse une raison de sourire dans un monde dans lequel elle voulait construire son avenir. Mais en voulant s'approcher trop près du soleil elle s'est seulement brûler les ailes. Pour seule conquête la réussite, elle était donc prête à tout pour éviter la défaite. Au final, son aveuglement par le futile l'a écartée de toute chose utile. En voulant être parfaite aux yeux du monde, elle s'est seulement perdue dans le regard de son propre monde. Mais alors pourquoi ne pas résister ? Pourquoi se laisser tenter et tout faire pour y arriver alors que tout cela mérite seulement d'être écarté. À vingt ans on est qu'un gamin voulant absolument tracer son propre chemin. Mais qu'y a t-il de plus normal que de faire des choses pas banals pour se démarquer de ces normes sociales ? Un cycle de grandeur et de décadence ? Ou peut être seulement une dépendance à ce jeu qu'est la vie, rempli de hasard et de chance ?
Elle était belle voir magnifique, le naturel résumait entièrement son physique. Ses yeux bleus reflétaient le monde merveilleux dans lequel elle voulait réaliser quelques-uns de ses vœux fabuleux. Une âme d'enfant dans un corps de grand, tel était son caractère du haut de ses vingt ans. Son côté angélique: où le bien et le mal avait pour seule politique de maintenir son coté poétique en chassant sa face tyrannique. Mais son aspect aimable camouflait une part incontrôlable d'un désir inavouable aux gens avec qui elle partageait sa table. Comment leur avouer que ce pourquoi son cœur battait, était très loin de la réalité dans laquelle elle vivait ? Son père l'aurait mené aux portes des enfers si elle osait faire ce dont elle croyait être bon pour cette terre et ses frères. Mais était-ce vraiment légitime de priver un enfant de ses rêves ? Était-ce vraiment légitime de transformer une utopie qui s'élève en une illusion qui s'achève ?
Elle vivait dans un milieu populaire où la culture ne consistait qu'à battre le fer. Son père n'était qu'adepte des activités liées aux bêtes. Se lever, arroser, cultiver, replanter, élever, alimenter, dresser, manger, se coucher, tel était son quotidien depuis qu'elle était née. Milieu agricole où l'on ne pouvait se permettre de rêver de l'école, à croire que sa destinée se résumait qu'a travailler sous le soleil d'été. C'était un travail épuisant qu'aucun adolescent ni même enfant ne devrait exercer couramment.
Ce qu'elle voulait vraiment faire, c'était d'écrire et décrire ses pensées sous forme de vers. Ce dont elle rêvait, c'était de s'envoler pour ne jamais revenir dans le passé, toujours couver de plais. Faire de l'écriture un rêve ne représentait qu'un boulet pour son paternel qui fut piètre élève. Personne de son milieu ne comprenait cette passion pour les mots, vu alors comme ennuyeux pour cette population sans curieux. Cet attrait pour donner sens à une suite de lettres la saisissait du plus profond de son être. Mais sans cela, sans cette activité qui la différenciait des personnes des plus lambda, sans cette chose pour laquelle son cœur batta pour la première fois, sans ce « ça », alors elle ne pouvait plus être son « moi ». Il lui arrivait parfois d'imaginer sa vie sans écrire mais tout cela ne rimait qu'avec « mourir ». À croire que cette forme d'oxygène pouvait la préserver de cette haine humaine qui s'enchaîne et s'enchaîne au point que certains en viennent à s'ouvrir les veines. En réalité, tout ce travail était son bonheur, miroir de son humeur et seule solution pour affronter ses peurs tout en séchant ses pleurs. S'imaginer respirer sans plus rien noter ? Jamais ! Ça serait comme se tirer une balle dans le pied sans même pouvoir hurler. Laisser sa voix porter avec pour seule façon de parler un simple stylo et papier : c'est tout ce qu'elle souhaitait. Elle a donc cessé de se mentir à soi-même pour enfin se consacrer à ce qu'elle aime. Elle, à vingt ans, a décidé de quitter son passé d'enfant pour vivre indépendamment de ses parents sans pour autant se soucier de problème de grands.
Mais comment faire pour vivre sans en être à survivre tout ça en continuant à écrire jusqu'à en être ivre ? Son insouciance aurait pu la conduire à une démence ou bien trop d'inconscience comme lors de son adolescence. Se maintenir en vie par sa plume et ses écrits, c'était sa stratégie afin de reconstruire l'utopie démolie dans le passé de sa propre vie. Porter par les violons de ses émotions, elle enchaînait métaphores et allusions quitte a en perdre la raison. Il n'y avait que par cette encre déversée qu'elle pouvait enfin exprimer comme bon lui semblait ses souvenirs passé. Sa productivité traduisait tout ce qu'elle contenait depuis des années. Elle avait enfin découvert ce qu'elle voulait faire. La mort aurait bien pu l'emporter, du moment qu'elle la faisait lors de ce plaisir qui lui semblait si parfait. Si tel était le cas, et bien ainsi soit la vie qu'on lui aurait donnée parfois parsemé de quelque tracas. Elle se sentait enfin libre de voler, de rêver, de croire et d'imaginer qu'elle ne finira pas au placard. Elle ne survivait pas, elle ne vivait pas, elle se sentait tout simplement exister. Chaque souffle que la vie lui octroyait était une nouvelle chance pour oser rêver. A travers ses écrits, elle avait commencé à imaginer sa future vie. Elle osait se voir en tant qu'écrivain de renom dans un monde manquant d'imagination.
Et un jour, son rêve devint réalité sans qu'elle l'ait sérieusement envisagé. Vivre de l'écriture était enfin possible ; elle avait enfin atteint cette cible qui pourtant semblait presque invisible. Bien que pas aussi vénéré qu'un tsar, elle avait su changé de territoire pour marquer l'Histoire de son encre noire. C'était cela sa victoire.
Tandis qu'elle goûte enfin à la gloire, je suis là,moi, à vous raconter son histoire. Je suis là à raconter la vie de mon enfant alors que son rêve était aussi le mien auparavant. J'étais son soit passé, mais je n'ai jamais eu le courage de me lancer, d'affronter ces dominants afin que je me sente moins dominée. Elle a su franchir les barrières pour en faire sa carrière, chose que je n'ai jamais osé faire. Je ne sais si je suis fière de ma fille ou si j'ai honte de m'être consacré qu'a ce quotidien constitué de broutilles. Je dirais que j'ai honte oui, honte de ne pas avoir croqué la vie à pleines dents, honte de ne pas être allé de l'avant, honte de ne pas avoir su croire en mes talents ... Je regrette parfois, je me dis que ça vie aurait pu être une autre si j'avais su vivre selon ma foi ... Mais au fond, elle n'aurait peut-être pas réussi si je n'avais pas échoué dans ma vie. Il aurait juste fallu que je continue ... Il faut toujours une seconde note pour savoir que la précédente en était une fausse, puis rebelote jusqu'à la cagnotte. Tout échec n'est qu'expérience hors, je n'ai su faire preuve de confiance. Elle a commencé et fini ce que moi je n'ai jamais pu envisager pour ma vie.
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L'apogée
RandomEt si l'on voyait le monde du côté des marges ? Chaque nouvelle est indépendante des autres, toutes plus ou moins engagés ou non. Les descriptions ne sont pas mon fort, le mieux est de lire directement le reste pour se faire une idée. Tania Nøøbÿ