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Quelle histoire ! Je n'imaginais pas finir ici il y a encore quelques heures. D'autant plus que la journée n'avait pas bien débuté. Elle n'avait rien pour bien commencer. Je croyais avoir un rendez-vous à dix heures, assez important, mais pas suffisamment pour refuser une sortie la veille.

Soirée entre amis, copains plutôt, histoire d'aller boire un coup et éventuellement de tomber sur une nana. Pas assez de temps pour la ramener chez moi mais quelques heures pour mettre à l'épreuve mon pouvoir de séduction. Je devais dormir une bonne demi-douzaine d'heures, indispensable à une lucidité minimale. Juste de quoi tenir une journée de formation entière.

La partie fut bonne, même si pour un chômeur je trouve onéreux ce type de sortie : quelques bières, une ou deux nanas sympas, les potes et un taxi.

Quelques mois auparavant je me suis pris la tête avec mon patron. Une appellation très péjorative pour un principal de collège. Mais ouvrir sa gueule pour critiquer les choix du pacha, ça ne passe pas pour un débutant de moins de trente ans. Du coup, question poste, je suis grillé sur toute l'académie ! Au moins, je n'ai pas eu à prendre moi-même la résolution de ne pas continuer dans l'éducation nationale.

Au final, une courte expérience mal payée, un job de chien pour ceux qui n'ont pas la vocation, de rêve pour les illuminés touchés par la grâce. Quoi qu'il en soit je me suis fourré dans un sacré pétrin. Plus de boulot, obligé de composer le numéro fatidique, celui des parents.

Avec un DEA de math pas d'accès direct en entreprise privée. J'ai baratiné mes parents pour passer un Master aux Etats-Unis dès la rentrée prochaine. Une saison à l'étranger un peu chère, mais le perfectionnement en anglais inclus, pas de doute, utile sur un CV bâtard comme le mien. Bref, plutôt que passer des vacances tranquilles je devais mettre un maximum de chances de mon côté.


Quelle histoire !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant