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Et dans chaque note, je mettais toute la souffrance, toute la douleur dont j'étais capable. Tout mon malheur. Alors oui, chaque morceau que je jouais était un véritable cri de désespoir. Oui, c'était en larmes que je me levais de mon banc. Et pourtant, le piano me faisait du bien. Je pense que seul ce moment pouvait me rendre heureuse. Parce que mon piano était une machine à remonter le temps. Parce que dès que la première note retentissait, je me retrouvais dans notre salon, Lily et moi dansant sur un air que j'avais joué, puis enregistré chez mon amie. Parce que plus rien n'existait, sauf ce souvenir. Parce que la vie était belle, dans ces moments-là.
Puis j'entendais les applaudissements. Et je me souvenais. Non pas qu'elle était partie, ça, je savais qu'elle le ferait depuis que j'avais 8 ans. Non, je me souvenais du jour J, celui du décollage, ou j'étais allée en douce dans le bureau du directeur de ma soeur. Je voulais voir le dossier de Lily. Voir qui elle avait été durant ces 4 ans sans moi. Il était facile à trouver. Posé, ouvert, sur le bureau. Trop tentant. Alors je l'ai ouvert, et j'ai lu. Puis crié. Puis pleuré. La première feuille indiquait l'absence d'autorisation du Roi de la galaxie. Elle disait que, quand Lily serait là-haut, et qu'il s'en rendrait compte, il essaierait de la tuer. Et qu'il réussirait, car c'était le Roi.
En bas de la feuille, il y avait la signature de ma soeur. Celle que nous avions trouvée ensenble, avant qu'elle parte, assises à la table de la cuisine. Nous avions presque la même. Lily m'avait dit, je m'en souvenais, qu'elles nous unissaient. Signature qui, aujourd'hui, signait son arrêt de mort.

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