C'EST A RIEN N'Y COMPRENDRE !
Je suis le géant aux mille bras
Voyez comme j'embrasse,
Voyez comme j'étreints
En un tour de main
Je déplace les montagnes
Sans mémoire qui accouchent de souris
Sur les visages desquelles
Le destin a posé un voile noir.
Je suis le géant aux mille pas
Je danse au bord des falaises
Où prennent naissance
Sans y prendre garde
Des éclipses probables
Improvisées entre soleil et lune
Comme deux plateaux d'une balance.
Je suis le géant aux mille mots
Aux milles feux d'artifice
Et par une simplification urgente
Je trouble la dérive des continents
Et le vertige ressenti devant d'illisibles Jeux de mémoire.
Je suis le géant aux mille blessures
A l'âme duquel nulle chirurgie réparatrice
Ne s'appliquera
L'appareil du passé demandant toujours
Le pardon et l'oubli.
Je suis le géant aux mille tours
Aux mille feuilles qui tombent l'automne
Pour revenir au printemps
Celui dont on fait les meilleurs bûchers
Et nourrit dans les foyers
Les plus belles flambées.