J'ai froid

7 1 0
                                    


   Quelle heure est-il ?

Je balade mon bras le long de mon lit afin de trouver de quoi avoir l'heure.

Et merde... encore ces putains de larmes. Je ferme mes yeux mais les rouvre en voyant ton visage apparaître. Ca y est... je l'admets... tu as gagné. Gagné quoi ? Ce combat et reçois maintenant comme prix mon âme démolie... détruite par ce que tu as expérimenté sur mon corps.

   "Pardonne-moi." Avais-je bien pensé qu'un jour tu me demanderai le pardon ? Seulement ce jour n'est jamais arrivé et n'arrivera sûrement pas.

Est-ce que ça troue autant le cul de prendre son téléphone et envoyer un message à son gosse ? De lui demander s'il va bien, s'il est heureux, comblé. Parce que non, non. Non ton gosse n'est pas comblé, et il ne le sera probablement jamais. Grâce, ou à cause de toi ? Lui-même ne sait plus.

   Il n'est que 21 heures. Des poches sont néanmoins apparentes pour mes yeux. Ils sont sanglants et des gouttes salées ruissellent sur mes joues roses. Je descends les escaliers de ma chambre et me dirige vers ma vasque. Je fais couler de l'eau glacée puis me rince le visage. Ce que je suis con... maintenant j'ai froid...

Voilà... voilà ça y est. Je n'arrive plus à tenir debout convenablement. Aïe. Je crois que je me suis cogné. J'effleure la zone qui vient de se faire percuter et soupire de douleur.

   J'ai froid en bas. Je dois trouver la force de regagner mon lit... putain... Je ne l'ai pas la force... enfin si, pour aller m'allumer une clope peut-être. Merde... je me suis levé trop vite. Tout est noir, je retombe. J'ai froid. J'ai mal. La position dans laquelle je suis me rappelle celle dans laquelle j'étais lorsque tu salissais ma chair.

Je t'ai laissé gagner ce combat pour lequel je me suis battu pendant si longtemps. Je n'y arrive plus pardonne-moi. Pourquoi suis-je entrain de te demander pardon ?

Serait-ce moi le coupable après tout ?...

   Tout mais pas ça... Non... Et puis merde à la fin. Dépourvu de n'importe quelle force, je m'abandonne aux souvenirs de yes paumes sur le corps du jeune enfant innocent que j'étais. Je m'abandonne au souvenir de ton souffle brûlant. Je m'abandonne à toi, tu as gagné... tu m'as gagné...

J'ai baissé les bras... maintenant abats-moi. Mets un terme à cette souffrance, je t'en supplie.

TextsWhere stories live. Discover now