Me noyant dans l'encre d'une nuit sans étoiles,
Mon esprit dérive vers une obscure folie.
Quand soudain j'aperçois un guide dans la nuit
Cette lumière que mon âme enfin dévoile.
Observant autour de moi, je ne vois plus rien
Sinon la décadence, le désespoir, la peine.
La terre est souillée par les relents de ma haine,
Pourtant destinée à ce cœur qui est le mien.
Ce cœur sans-cœur, la source de ma déchéance,
Doit s'écarter devant l'insidieuse clarté
De cet astre nouveau, présent pour m'éclairer,
Par la perfection de sa circonférence.
Une lumière grave et sévère, jugeant mon âme,
Et me montrant le chemin menant à ces ombres
Que j'observe de loin depuis mon recoin sombre,
Admirant leur beauté brillant comme une lame.
Une beauté empreinte de volonté, d'amour,
D'expression, là où mes ténèbres m'engloutissent,
Me musellent et finalement me punissent,
M'abandonnant là, sur cette voie sans retour.
Mais je vois ce chemin de lumière scintillant
Désormais, l'obscurité n'est plus la seule voie
Que je peux arpenter, désormais, j'ai le choix.
Dois-je occulter l'astre ou dois-je aller de l'avant ?
L'astre parfait me souffle de suivre son chemin,
Mes démons menacent de revenir à chaque heure,
Tout mon être me hurle de choisir le bonheur.
Mais je sais qu'au final, le choix sera le mien.
Je regarde une dernière fois le cercle astral,
Et contemple les routes qui s'offrent à moi,
La voie de l'ombre, où depuis longtemps je me noie,
La voie de l'astre, où m'attend un cœur moins amoral.
C'est bon, mon choix est fait, et j'ai choisi la Lune.
C'était sans compter sur mes chaînes immatérielles,
Qui m'empêchent d'aller au chemin providentiel,
Et me bloquent ici avec des liens de fortune.
La cadence brisée de mon cœur morcelé
S'ajoute au bruit de mes sanglots d'impuissance,
Ce rythme revient avec ma folle décadence,
Et la Lune redevient peu à peu voilée.
Resterai-je coincée jusqu'à son apparition ?
La Pleine Lune reviendra-t-elle me sauver ?
Reverrai-je un jour sa circonférence nacrée ?
Où n'aurai-je pas de réponse à mes questions ?