Breathless [TAEKOOK]

Chapitre 3

« Alors ? Vous avez discuté, tous les deux ? »

Je m'étais mis à fortement tousser en entendant sa phrase.

« Pas vraiment, non... Je suis, comment dire, peut-être parti ?
– Comment ça ? Ajouta l'infirmière, tout en s'occupant de mes médicaments.
– Dès que je l'ai vu, j'ai pris peur. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai paniqué.
– Tu es vraiment fort, Taehyung. Ria-t-elle en replaçant correctement la perfusion.
– Ne rigole pas ! Ça ne m'était jamais arrivé !
– Peut-être qu'il te fait de l'effet... Qui sait ? »

Je relevais alors la tête vers elle, une mine choquée et interrogative sur le visage.

« Ne me regarde pas comme ça. C'était une blague. »

Elle finissait rapidement de préparer mes médicaments avant de partir en pause. Je l'appréciais beaucoup, elle était un peu comme ma confidente.
Je pris alors tout ce qu'elle avait préparé et je me replaçais correctement dans mon lit. J'avalais difficilement les médicaments prescrits par le médecin, ces merdes avaient vraiment un sale goût douteux, bon sang !
Je m'étais soudainement mis à rêvasser, peu de temps après, pensant à mes amis, ma vie d'antan et tout ce que j'avais vécu.
Soudain, la porte s'ouvrit et mon regard se posait sur une nouvelle personne.

« Qu'est-ce que... Pourquoi est-ce que tu es là ? Demandais-je, perturbé de le voir ainsi, devant moi.
– J'avais besoin de discuter avec quelqu'un, et je crois que tu es la seule personne qui a à peu près mon âge, ici. »

Jeon s'immisça alors dans mon lit, prenant place à mes côtés. Je me relevais, pour être en face de lui, complètement paniqué et déboussolé.

« Tu es là depuis quand ? Demanda-t-il.
– Je suis là depuis plus d'un mois environs, mais comme j'avais déjà l'habitude de venir avant, on peut dire que ça fait un petit moment.
– Combien de temps, en tout ?
– Cinq ans. Lâchais-je, sèchement.
– Oh... je suis désolé. Ça doit être dur.
– Je ne te le fais pas dire.
– Je suis arrivé récemment, moi.
– Je le sais bien, ton brancard s'était arrêté juste devant ma chambre, lorsque tu es arrivé. Par ailleurs, comment as-tu fait pour venir jusqu'ici ? Enfin, je veux dire... Aujourd'hui, dans ma chambre, alors que tes blessures sont récentes ?
– Mes jambes n'ont pas été touchées, et je ne marche pas encore sur les bras ! Ajouta-t-il en me montrant ses plâtres.
– Ce n'est pas trop douloureux ? Et... comment as-tu fait pour ouvrir ma porte, d'abord ?
– J'ai une double fracture des deux côtés, mais les médicaments me détendent alors : ça va ! Et... Disons qu'il faut devenir inventif, quand t'es deux bras sont plâtrés. Comme je te l'ai dit : j'ai encore l'usage de mes pieds. »

   Je m'étais mis à sourire bêtement, suite à sa blague un tant soit peu ragoûtante.

   « Tu as quel âge, au fait ?
– Vingt-trois ans. Et toi ?
– Vingt-et-un ans.
– C'est bien ce que je me disais, nous avons à peu près le même âge alors.
– Et tu es plus vieux que moi, je dois donc t'appeler « Hyung » ! Ria-t-il.
– Mais... au fait : quel est ton prénom ? Demandais-je.
– Jungkook. Jeon Jungkook. Et toi ?
– Taehyung. Kim Taehyung. »

   Ce n'est qu'en début de soirée que Jungkook décida de retourner dans sa chambre. Nous avons pu apprendre à nous connaître et à créer un bon feeling.
   Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Mais j'étais si bien à ses côtés... Alors, il est vrai que, lorsqu'il m'a dit qu'il comptait retourner dans sa chambre, je me suis senti un peu mal.

   « Et bien, dès que j'arrive, tu rêves. S'exclama mon infirmière favorite.
– Tu as raison, tu m'ennuies tellement que je rêvasse dès que tu apparais.
– Ce n'est pas très gentil, ça. Je suis vexée. »

   Je m'étais mis à rire, en voyant la petite mine qu'elle avait faite.

  « Dis, pourquoi c'est toujours toi qui t'occupes de moi ?
– Je suis ton infirmière personnelle. J'ai été attribuée à ce poste. Que ça te plaise ou non, impoli ! Elle ajouta, en me tapant l'épaule.
– Yah ! Pardon je t'ai dit ! »

   Nous rigolions tous les deux, avant qu'elle ne se remette à préparer mon plat.

   « Tu sais, Taehyung, depuis que je m'occupe de toi, mes journées se sont égayées. J'ai l'impression de passer de super moments avec toi, au travail, tout ça... et je t'en remercie. Tu me fais un peu oublier mon train-train quotidien.
– De rien, ça me fait plaisir de t'avoir à mes côtés, moi aussi. »

   Elle commençait à récupérer les déchets pour partir de ma chambre. Mais avant de passer le pas de la porte, elle ajouta :

   « Au fait, crapule, je suis Yoo Jeong-yeon. Appelle-moi par mon prénom, à présent !
– Tu veux qu'on devienne amis ?
– Parce qu'on ne l'était pas encore ?
– Si, si ! Bien sûr ! À plus tard alors, Jeong-yeon ! »

En y réfléchissant un peu, il était vrai que je ne lui avais jamais demandé comment elle s'appelait. Je n'en étais même pas étonné, j'étais étourdi à souhait.