LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE

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« Merveille, je t'en prie, ne révèle rien à propos de mon mensonge. Je le ferai moi-même... à condition que tu me confies certaines informations importantes. Nous en discuterons plus en détail lors du pèlerinage. »

Mon regard resta figé sur l'écran de mon téléphone, dont la lumière vacillante projetait des ombres mouvantes sur les murs de ma chambre.

Je relisais encore et encore le message d'Alex, comme si, à force de l'observer, son sens m'apparaîtrait enfin plus limpide.

Mais rien.

Rien d'autre qu'un enchevêtrement de mots qui, malgré leur simplicité apparente, recelaient une énigme insondable.

Des informations ?

La question tournoyait dans mon esprit, inlassable, oppressante.

Quelles informations pouvait-il bien vouloir obtenir ? Et surtout, pourquoi moi ?

Était-il donc possible qu'Alex ait orchestré toute cette mascarade, cette illusion de relation uniquement dans l'espoir d'obtenir quelque chose de moi ?

Si tel était le cas, alors ces informations devaient revêtir une importance capitale à ses yeux. Mais laquelle ?

L'ampleur de la supercherie me laissait interdite. Pourquoi s'infliger un mensonge aussi extravagant, un stratagème aussi laborieux, si ce n'était pour un enjeu d'une valeur inestimable ?

Et moi, dans tout cela...

J'étais là, impuissante, piégée dans un jeu dont j'ignorais les règles, face à des desseins qui m'échappaient totalement.

Lentement, je reposai mon téléphone sur le matelas, à mes côtés, comme si cet objet pouvait brûler mes doigts.

Mon regard s'éleva vers le plafond, où les scintillements diffus de l'écran se reflétaient en motifs éphémères.

Seigneur, je ne comprends absolument rien à cette situation.

Voilà comment je me sentais, engloutie dans un tourbillon d'incertitudes et de confusion. La nouvelle année, censée marquer un renouveau, s'annonçait sous de bien sombres auspices.

Entre le mensonge d'Alex, dont je n'arrivais toujours pas à me débarrasser, et maintenant cette condition qu'il me posait, tout semblait se liguer contre moi.

Je poussai un soupir long et las, puis m'allongeai sur mon bras, le visage tourné vers le mur, comme si je pouvais y trouver des réponses ou du moins y fuir le tumulte de mes pensées.

Je n'arrive pas à croire qu'il ose poser des conditions à propos d'un mensonge qui me concerne directement, et dont il est pourtant le seul responsable.

C'était presque irréel. Alex, ce jeune homme que l'on présentait comme un modèle, celui que l'on admirait avec une candeur religieuse, se permettait de m'impliquer dans ses jeux de dupes tout en imposant ses règles.

Je ne savais pas qu'il possédait une audace aussi flagrante, aussi inouïe.

Mais au fond, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. Si je n'avais pas eu cette retenue inexplicable hier, si j'avais osé dire la vérité aux parents d'Alex après notre échange, tout cela aurait peut-être pris un autre tournant.

Mais il y avait eu ce choc, cette stupéfaction qui m'avait paralysée. C'était comme si le sol s'était dérobé sous mes pieds. Je n'avais pas anticipé cette confrontation.

Alors, dans une sorte de confusion totale, j'étais rentrée chez moi, sans mot dire, sans poser de questions.

Et maintenant, voilà où j'en étais.