Chapitre 3 : La fuite

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Soudain, la porte de la cellule s'ouvra avec un crissement assourdissant, laissant apparaître M. Connard-Bis. Quand Rouge le vit, elle lui sourit à pleine dents. Elle avait une idée derrière la tête pour nous sortir de là...

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Rouge mit sa main dans ses cheveux en les secouant légèrement et s'avança dans un calme à tout épreuve vers l'homme. Nos yeux verts fixaient les siens avec une lueur hypnotisante.

Elle s'approcha jusqu'à sentir son souffle sur notre visage, Rouge pencha la tête sur le côté un petit sourire accroché aux lèvres et plaça ses mains derrière la nuque de cet abruti. Il n'avait pas de réaction évidente, il fronçait juste ses sourcils en souriant à son tour comprenant sûrement le tournant du jeu. Et regardait attentivement chacun de nos gestes. Enfin ses gestes. Ma louve colla notre front contre le sien, nos regard toujours plongés sur l'un et l'autre, tout en caressant sensuellement son cou. Personne ne bougeait : ni lui, ni elle. Le seul bruit venait de leur souffles saccadés.

Au bout de quelques minutes peut être, Rouge baissa sa tête pour regarder ses pieds adoptant un air timide, tout en se mordant un peu sa lèvre inférieur.

À ce moment-là Le Brun n'avait pas compris que Rouge jouait et que c'était trop tard pour se retirer de ses griffes, il lui remonta son menton vers lui et murmura :
« Qu'es ce que tu as ma belle ? »

Trop tard. Beaucoup trop tard. Tu as déjà perdu.

Le sourire charmeur de Rouge s'agrandit, elle raffermit discrètement sa prise sur sa nuque et se pencha pour lui chuchoter délicatement à l'oreille, chaque syllabe prononcée lentement :
« Tu m'ennuies mon cœur. »

Ma louve n'attendait pas plus pour lui tourner violemment sa tête sur le côté qui pris un angle sinistre dans un craquement d'os sonore. Son corps sans vie tomba à la renverse dans la poussière. Le cadavre était éclairé par l'ouverture de la porte.

Oui.
Ce con  avait laissé la porte ouverte, sûrement trop occupé à toucher la seule femme qu'il a jamais eu.
Pauvre idiot décédé.

Bref. Rouge le fouilla à la recherche d'un quelconque objet qui pourrait être utile, et trouva une clé. Elle enjamba le corps, franchit cette fameuse porte de cellule et regarda aux alentours, vérifiant la présence d'un gardien dans le coin. Bingo ! Elle se retrouva face à face avec un immense homme noir mais avant qu'il puisse faire quoi que ce soit, ma Rouge lui enfonça la clé dans le jugulaire. Le sang gicla de la blessure et l'homme s'écroula par terre. Et de deux... Quel femme charmante !

Elle s'essuya ses mains collantes sur sa robe blanche, enfin qui était blanche. Maintenant elle ressemblait plus à un torchon qu'autre chose, déchirée et salie par le sang, la poussière et la terre.

Rouge n'avait actuellement qu'un seul objectif : s'échapper en vie. Mais elle savait très bien que je ne repartirais pas  sans mon frère alors elle pris le trousseau de clés du gardien et partie à sa recherche. Je remarquai des rats sur le bas des murs sales, qui attendaient notre départ pour commencer leur festin.

Rouge et moi n'avions pas besoin de communiquer nous nous connaissions par cœur l'une et l'autre pour savoir ce que l'autre pensait avant même qu'elle parle. Nous sommes dans le même corps vous direz mais c'est plus que ça. C'est plus qu'une simple cohabitation de deux esprits dans un même corps. Nous étions le même esprit. L'amour que nous nous portons est unique, nous sommes étrangement liées : je suis la seule pour elle et elle la seule pour moi, elle m'appartient et je lui appartient c'est comme ça. Ce n'est pas de l'amitié ou de « l'amour » avec un grand A mais autre chose de plus puissant qui n'a pas de nom. Et un ami, un parent ou même une âme sœur ne pourrait rien y faire, Rouge sera toujours la numéro 1.

Au bout d'une dizaine de minutes, Rouge trouva la cellule d'Amiel, elle était à cinq cellules de la mienne. Mon frère était là, son corps recroquevillé en boule dans un coin de la pièce. Il ne pleurait pas non, Amiel ne pleure jamais. En tous cas plus depuis la mort de maman. Rouge souffla ennuyée et ouvrir la porte avec le trousseau. Elle attrapa le poignet de mon frère et le tira énergiquement vers la sortie, sans un mot.
Amiel venait à peine de la remarquer, il était dans une sorte de transe. Il ne dit rien et se contenta seulement de suivre Rouge.

Nous remontions un escalier de pierres en colimaçon et atterrissions derrière ma maison. Sa maison maintenant.
On devait se faire discrets, Rouge le savait, moi aussi. Quant à Amiel, il était pas en état de parler.

Le soleil était encore visible à l'ouest, j'imagine qu'il devait être environ 18h. Il nous restait pas beaucoup de temps avant qu'il fasse nuit. Nous n'avions pas le choix si nous dépassions une frontière nous nous ferions tuer par une meute. Que ce soit celle de Cassien ou une autre. Le seul moyen de lui échapper était de rendre visite aux humains après la forêt. Seulement je n'avais jamais été chez eux. Leur mode de vie m'était totalement inconnu.

Rouge et Amiel marchaient depuis longtemps, plusieurs heures. Ils ne s'étaient pas transformés pour garder leurs vêtements intacts. Et lorsque nous aperçûmes les lumières d'une ville humaine, il faisait déjà nuit noir.

Pendant ce temps j'avais réfléchi. Laisser le contrôle à Rouge m'avait permis de me reposer. Rouge est forte, nous n'avons pas besoin de mes faiblesses. Je sais qu'elle s'en sortira mieux que moi pour survivre, nous formons une équipe. Mais je sais aussi qu'on ne s'arrêtera pas là, Rouge voudra autant que moi se venger.
Se venger de ces lâches, de ces traîtres.
Se venger de lui.

Oui je le jures Cassien, tu mourras bien de ma main. Et ta mort sera lente et douloureuse. La gentille et naïve Aïla n'existe plus, tu le sais nan ? Tu l'as détruite. Maintenant ce n'est plus que Rouge la folle. Juste Rouge.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 09, 2020 ⏰

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Quand ton âme sœur te poignarde dans le dos...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant