Juste une...

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Un meurtre peut-il être justifié ? Pouvons-nous délibérément choisir de tuer sans état d'âme une personne juste à cause d'une idée reçue ? Où peut-être à cause de la peur ? La réponse est assez évidente, alors si pour ça nous ne pouvons pas justifier un meurtre. Comment alors justifier un génocide ? Supprimer des centaines de vies sans penser à tout le mal que l'on cause, se tenir hypocritement devant son juge la tête baissée. Regrettant d'avoir réduit en poussière la plupart des habitants de ce monde souterrain, détruit des vies en sachant bien que c'était mal. Pleurant des larmes de crocodile en soufflant de vaines excuses.

Sans la regardait les orbites vides, plus il le faisait plus sa rage montait. Après ce massacre elle n'avait pas le droit de pleurer, il s'efforçait de ne pas l'embrocher, mais il ne supportait plus ses couinements. Et pour "symboliser" la fin de leur combat, il s'avança lentement vers elle pour la prendre dans ses bras. À quelques centimètres d'elle, elle se jeta sur lui d'elle-même. Frisk avait sûrement espoir de pouvoir tout recommencer avec Sans, se faire pardonner et oublier ses actes. Mais...

Ce n'était que de l'espoir...

Un os d'une taille considérable empala la jeune fille, la traversant verticalement. Alors, oui c'était un coup en traître.

- Si nous sommes réellement amis, alors ne reviens pas.

Il lâcha Frisk qui tenait sur ses jambe grâce à l'os qui la traversait, elle était morte pour de bon cette fois. Plus de morts, plus de souffrance, cette sale tueuse de frère était partie. Sans n'avait pas fait ça pour l'Underground, ce serait vous mentir, elle lui avait arraché le dernier rayon de soleil de sa vie. La seule onde de joie qu'il lui restait depuis toutes ces années, son frère adoré. Il caressa l'écharpe rouge autour de son coup et soupira, qu'allait-il faire désormais ? L'équilibre du royaume a disparu, arraché par une égoïste. À cette pensée il rit, ce rire tenait plus du désespoir qu'autre chose, ne l'était-il pas lui aussi ?

Il a pourtant vu ce qu'elle a fait, mais il n'a défendu personne. Se pliant à la promesse faite à une femme qui est sûrement morte à cette heure, il s'arrêta et se téléporta chez lui. Le processus d'évacuation des habitants suite au génocide de Frisk avait sauvé une infime partie de la population, malgré tout, les monstres tentaient de reprendre leurs activités essayant vainement d'oublier leurs proches partis en poussière. La tristesse pesante dans le royaume les menaient au doute, et si les humains étaient tout aussi violents qu'elle ? Aller à la surface ne serait donc pas une bonne idée pour eux, peut-être valait-il mieux qu'ils restent sous terre. La plupart d'entre eux laissèrent tomber ce rêve, ils ne voulaient plus remonter.

Les semaines qui suivirent, Sans errait sans but dans Snowdin et au-delà, les orbites vides. Il ne faisait plus de blagues, ni de jeux de mots et avait laissé son rôle de sentinelle. À quoi bon continuer ? Papyrus n'était plus là, plus de personne à embêter, à aimer, pour rire, pour faire des puzzles stupides, de plus capturer des humains ne l'intéressait plus depuis très longtemps. Il a déjà versé assez de sang...

Des fois ça lui arrivait d'aller chez Grillby, mais il ne restait que pour prendre deux ou trois bouteilles de ketchup avant de rentrer. Chez lui, il ne faisait pas grand chose, quand son frère était en vie il n'était pas très tâche ménagère mais maintenant qu'il n'est plus, la maison devenait un d'un désordre sans précédent. Il ne dormait plus, du moins sans pleurer des heures avant. Plongeant de plus en plus dans sa dépression, il cherchait une nouvelle raison de continuer.

Continuer ?

Quelques rares fois, il allait dans son atelier. Renouer avec son passé scientifique, un passé qu'il a malheureusement oublié, enfin en parti. Il se souvient l'avoir partagé avec quelqu'un, mais qui ? Mais qu'importe ? Lui non plus n'est plus des leurs, alors pour se libérer de sa frustration il balança tous les documents à travers la pièce. Il criait, hurlait, il ne voulait plus rien. Rien du tout, il ne voulait plus rien attendre de cette vie. Il tomba à genoux sur le sol en pleurant soufflant frénétiquement le prénom de son frère, la tristesse et la dépression le rongeait si bien qu'une pensée morbide lui vint.

Rester et souffrir... Partir pour ne plus rien ressentir

Pensez-vous que Papyrus aurait voulu voir son frère ainsi ? Alors Sans devait garder espoir, un petit espoir, mais où le trouver ? Pour lui plus rien n'avait de goût, ce qui donnait un sens à son existence c'était son petit frère, un petit artiste qui arrivait à colorer le paysage gris de sa vie. Il se releva et se téléporta à Waterfall, regarder les étoiles lui ferait peut-être du bien, après tout il a les toujours beaucoup aimé. Mais il se lassa dès qu'il posa un regard sur celles-ci, se rappelant que ce ne sont pas de vraies étoiles, que les vraies il ne les reverrait plus jamais. Il se rappela surtout des nombreux souvenirs de lui et Pap's enfant ici, qui lui avait promit...

Qu'un jour il l'emmènerai voir les vraies...

Et encore une fois il pleura, avec plus d'intensité. Pourquoi la vie était-elle si cruelle ? Pourquoi était-il parti ? Il soufflait entre deux sanglots que pour lui l'espoir avait disparu, qu'il avait compris qu'il avait perdu le précieux bijou qu'il lui restait depuis toutes ces années de vie morne et stupide. Finalement, Sans quitta Waterfall, la même phrase en tête. Rester et souffrir... Partir pour ne plus rien ressentir, tous ses proches... partis, sa raison de vivre envolée. Qu'est-ce qui le retenait ?

Rester et souffrir...

Plus rien.

Partir...

À qui manquerait-il ? Personne malheureusement.

Pour ne plus rien ressentir...

Il finit alors par sourire, c'était un sourire lourd de sens. Une dernière larme glissa le long de sa (joue), il lui fallait une raison, juste une... mais il n'y en avait aucune. Alors leva le crâne et tendit la main vers le "ciel" et finit par choisir...

Ne plus rien ressentir...

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Et voilà mon tout premier OS ! Qu'en pensez-vous ? Positif, négatif je veux toi savoir (bon pas tout) ! À peluche !

Juste une raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant