La chute du chevalier noir

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Bonjour, bonjour,

une petite fanfic située dans l'univers de Baldur's Gate aujourd'hui, parce que je suis tombée amoureuse de ce jeu, de Dorn (quel splendide enfoiré <3 ) et que, l'hiver approchant, mon goût du tragique se réveille. En plus, je jouais avec une équipe de méchants, ce qui se prête d'autant mieux à la chose :D
Chronologiquement, cette histoire est à situer vers la fin de l'extension Throne of Bhaal, au niveau des derniers combats contre les autres enfants de Bhaal.
Voilà, j'espère que ça vous plaira !
Bises à tous

De retour à l'antichambre planaire, Rulf, fils de Bhaal, eut tout juste le temps d'ôter son armure. Il en avait à peine posé le plastron au sol que son amant surgissait à ses côtés pour l'entraîner à l'écart. Des toiles de tente sommairement tendues isolaient les membres du groupe les uns des autres. Pour les aventuriers de leur trempe, l'intimité était le plus souvent un luxe sommaire. Dorn rabattit néanmoins l'épaisse toile cirée derrière lui et Rulf n'eut aucun mal à deviner la signification de ce geste.

Ils échangèrent des sourires carnassiers, mouchetés du sang de leurs ennemis. La même faim dévorait leur regard. Le même besoin de célébrer cette nouvelle victoire, arrachée de haute lutte.

_ Nous avons triomphé du géant, fils de Bhaal, exulta Dorn de sa voix caverneuse. Comme nous triompherons de tous ces insectes qui nous barrent la route. Bientôt le trône du seigneur du Meurtre sera nôtre, Rulf.

Le clerc se débarrassa de son fléau, ôta ses gantelets et observa ses mains. Le pouvoir arraché un peu plus tôt à son demi-frère fourmillait jusqu'au bout de ses doigts, se nourrissant des plus noirs recoins de son âme damnée. La sensation était exquise, vivifiante et faisait crépiter chacune de ses terminaisons nerveuses.

_Une glorieuse victoire acquise dans le sang et la sueur, dit-il en lançant un bref sort de soin qui se chargea de traiter plaies, bosses et contusions.

_Alors c'est une victoire que nous célébrerons dans le sang et la sueur, tonna Dorn.

Le rictus lubrique du demi-orc fit saillir ses crocs, repoussant son épaisse lèvre inférieure. Il était prédateur et magnifique, encore harnaché de son armure noire marquée des stigmates du combat qu'ils venaient de livrer. Un concentré de force brute dénué de la plus petite once de clémence pour ceux qui se dressaient entre lui et ses désirs.

C'était ainsi que Rulf aimait son guerrier, dont il savourait toute la puissance et la sauvagerie. Plus qu'un simple mortel, Dorn évoquait un implacable seigneur de guerre forgé au cœur même du carnage. Dorn qui, dès le premier jour, s'était tenu à ses côtés dans les sillons de sa sinistre moisson, depuis les entrailles du monde et jusqu'aux cieux. Dorn qui jamais n'avait craint ou condamné la noirceur qui habitait Rulf.

L'essence de Bhaal. Celle de son père. Ses origines autant que son destin.

Oui, Rulf se l'était promis : une fois assis sur le trône de Bhaal, il ferait de Dorn Il Khan son sombre prince. Dorn avait juré de saigner pour lui, de tuer pour lui. Une éternité de divines batailles côte à côte serait la plus belle des récompenses pour son terrible amour. Dorn, son âme damnée.

Rulf agrippa son amant par les courroies de son armure et le projeta sans ménagement contre la paroi froide de la grotte. Ce dernier rendit coup pour coup dans l'étreinte barbare qui s'ensuivit. Et quand Rulf lui mordit le cou, dévorant sa chair, buvant sa vie, Dorn les lui offrit, feulant d'un plaisir animal quand leurs corps se rencontrèrent enfin.

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