Juste partir

Partir loin

Partir loin maintenant, arrêter ce que je fais aussi vite que le vent me décoiffe quand je sors, tout laisser en plan, ne pas prendre la peine d'éteindre mon ordinateur, prendre des vêtements au passage, m'habiller plus vite qu'une tornade, sans prévenir personne de mon départ. Juste partir loin de ce bazar, découvrir, recommencer une vie, imaginer autre chose, avoir d'autre envies. Est-ce que je peux vraiment tout laisser en plan comme ça? Est-ce que je peux partir sans avoir à me justifier ?

Je sors, franchie la porte avec un pas décidé qui me porte jusqu'à l'entrée d'un chemin pédestre. Ce chemin ce n'est pas la première fois que je le prends, je l'aime beaucoup, une fois rentrer dedans les arbres forment comme un passage pour m'accueillir, cet endroit est prêt et en même temps loin de tout, il m'appelle, m'attire, je résiste à ses bras depuis trop longtemps, si je n'y vais pas je ne sais pas ce que je vais devenir.

Avant d'aller plus loin je regarde le ciel, rien, pas un nuage, juste le soleil qui le domine accompagné par le vent automnale qui anime le paysage et le silence qui le suit de près. Je veux rester là, je me sens bien ici, je n'ai aucune urgence, je n'ai pas de tâche à faire, j'ai juste du temps libre. Sans réfléchir je commence à marcher droit devant moi, sans pensées particulière en tête, mes pieds avances d'eux-même en direction d'une destination inconnue. Ce lieux où je marche mécaniquement est un lieux qui me fascine depuis toujours, il est impressionnant, c'est tellement apaisant de juste avancé dans ce chemin sans se soucier de savoir si il a une fin ou non.

Soudain la Solitude me souris et me tends une main chaleureuse, tu veux me tenir compagnie le long du chemin, c'est rare que je te voix aussi gentille, prépare-tu quelques chose, as-tu une idée derrière la tête ? Je ne sais pas et je ne veux pas savoir, je ne me méfie pas, je n'en ai plus envie. Je regarde derrière moi juste avant d'y aller comme pour vérifier si je peux choisir tout seule, puis je finis par prendre ta main pour quelques heures. Juste pour me retrouver en tête à tête avec moi. Pour tout mettre sur pause et revenir plus guerrière que jamais.

En attendant, tu m'entraînes plus loin dans ce chemin, les arbres deviennent plus nombreux, plus impressionnant. Je n'ai ni peur, ni joie en moi, je suis juste curieuse d'observer une fois de plus cette endroit où tu m'emmènes. Tu me souffle à l'oreille que l'été à fait place à l'automne, que les couleurs changent, que les feuilles tombent et sèche au sol. Je t'écoute même si je le sais déjà. Je t'écoute me bercée, m'emporter loin dans un autre monde, dans une autre dimension.

Je suis loin maintenant, toujours en ta compagnie, je regarde derrière moi un instant comme prise de regrets, puis finalement je continue d'avancer avec toi devant qui dirige mes pas dans les bois. Je suis bien en ta compagnies, mes pensées se sont arrêtées depuis que tu m'a recueillis à l'entrée de ce lieux presque magique, certains de mes souvenirs défilent devant mes yeux, je suis heureuse d'être seul dans le silence, je suis heureuse parce que j'ai choisis cette solitude, heureuse de découvrir une vie que je n'ai pas l'espace d'un instant.

La messagerie de mon portable me ramène sur Terre quand je vois l'heure, je refais le même chemin à l'inverse toujours dans les bras de la solitude, toujours à regarder le moindre détaille comme pour photographier ce moment à jamais dans ma mémoire. Mes souvenirs ne m'ont pas quitté depuis que je suis arrivé ici, faire le chemin en sens inverser ressemble à un au revoir, je suis paniqué de te quitter, de quitter cet endroit, je veux que tu me retienne. J'arrive au bout du chemin, je suis déçu, déjà? Je n'ai pas envie de rentrée, je ne veux pas que tu me laisse partir comme ça, je ne veux pas que mes jambes m'arrache à tes bras, à tes murmurent mais mes jambes continue d'avancer sans même que je puisse y faire quelques choses, je continue donc de marcher, d'admirer le lieux sans regarder derrière moi, je te laisse doucement derrière moi, je te lâche la main pour mieux la retrouvée un autre jour. Et si la prochaine fois j'allais plus loin ? Et si je ne rentrais pas lors de ma prochaine visite ici ? Est-ce que tu voudrais bien de moi ?