Que ça s'arrête...

Que tout s'arrête... je vous en supplie... je n'en peux plus... la vie est un fardeau beaucoup trop lourd... je n'en veux plus.

Que ça s'arrête...

Les ténèbres m'entourent déjà. Pourquoi continuer d'y vivre ?

J'ai essayé. J'ai essayé tellement fort... je me suis accroché au bord du gouffre. Mais mes doigts sont trop engourdis.

Que ça s'arrête... il suffirait d'un geste... un seul petit geste...

-Nico ? À quoi tu penses ?

Une lueur. Une lueur qui vient percer mes ténèbres familières.

Avec toute la douleur que ça m'apporte, je lui souris. Ça lui fait plaisir que je souris.

-à rien.

Cette lueur qui brille... elle pénètre dans tout mon corps.

C'est si bon lorsque ses lèvres se posent sur les miennes...

Mais c'est si douloureux quand elle s'en va. J'ai toujours peur, si peur qu'elle disparaisse à jamais. C'est si douloureux lorsque les ténèbres reviennent...

-je t'aime, me dit-il.

Il me le dit... je ne lui réponds pas. Si je répondais, j'éclaterais en sanglots. Je ne veux pas pleurer devant lui. Il culpabiliserait et ça je ne veux pas. Alors je me tais, je retiens mes larmes comme je peux.

Je les lui cache et les essuie rageusement quand il regarde ailleurs.

Je fais mon possible pour ne pas le serrer trop fort dans mes bras.

Je lutte pour ne pas le retenir quand il part.

Alors la lumière part et je me retrouve seul au centre des ténèbres, dans le froid.

Des gens parlent autour de moi. Je leur réponds mais je ne les entends pas. Le seul que j'entends, c'est lui. Lui qui brise le silence infernal. Mais qui le rend encore plus pesant quand il ne parle plus.

Il est là et la douleur est engourdie. Comme une drogue.

Il s'en va et la douleur revient, encore plus fulgurante qu'auparavant. Comme une drogue.

Une drogue... je suis un minable.

Je n'en peux plus. J'ai mal. Si mal...

Que ça s'arrête,je vous en prie !

Pourquoi ?Pourquoi tu restes avec moi ? Pourquoi est-ce que tu reviens à chaque fois ?

Je t'aime... tu es ma seule lueur... je te hais.

J'ai mal.

Laisse-moi. Arrête.

Si tu me laisses je n'aurai plus aucune raison de vivre. Et je pourrai enfin tout arrêter.

Mais si tu reviens... si tu reviens, comment veux-tu que je parte ?? Je ne pourrais jamais te quitter tant que tu reviendras... alors je t'en supplie, laisse-moi.

Non ! Ne me laisse pas ! Ça fait si mal... reviens. Tu reviendras n'est-ce-pas ??

Que ça s'arrête...
~

« je t'aime ». Ces mots que je ne t'ai pas dits. Tout est de leur faute.

Au bout du compte, toi aussi tu n'en pouvais plus hein ?

Tu n'en pouvais plus de moi, hein ??

Je n'étais qu'un fardeau, qu'une source de douleur, hein ??

Je ne te les ai jamais dits...

Je comprends ce que tu as pu ressentir dans ces moments-là. Je le ressens maintenant. Maintenant que tu t'es tu.

Que tu es parti.

Enfin...

Je n'en peux plus. Que ça s'arrête...

BANG.