« Prologue »

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Putain. Encore une journée de merde qui commence. Samedi. "Mais c'est le week-end !", me direz-vous ? Oui, d'accord. Mais que ce soit la semaine ou le week-end, c'est pareil pour moi. Autant de corvées, d'insultes, de menaces. Il n'est que dix heures et pourtant j'ai déjà rangée la maison à fond. Ma mère et mon beau-père sont au salon devant un film d'espionnage, ma petite soeur est dans la cuisine, après déjeûner et moi, je suis dans ma chambre à rien faire. Mais que puis-je faire ? Je n'ai rien pour moi.

« ÉLISA ! VA ACHETER DU PAIN POUR CE MIDI ! DÉPÊCHE-TOI ! »

Je me lève de mon lit, haïssant mon beau-père. Pourquoi toujours moi alors que la boulangerie est assez loin ? Pourquoi ne pas y aller en voiture ? Ah oui, parce que je suis là. Comme je me suis déjà lavée, je m'habille d'un jeans simple, d'un tee-shirt blanc, de basket blanche et d'un petit gilet en jeans. C'est des cadeaux. De qui ? Je vous le dirait plus tard. En attendant, je sors de ma chambre, passe au salon pour prendre les sous. 1€, pile le prix du pain, pas plus, pas moins.

« Et tu ne prend rien d'autre, c'est bien claire ?! me dit mon beau-père.

- Oui, Tyler, repondis-je doucement.

- Et cette aprèm, tu accompagnera ta mère faire les courses, sans rien lui laisser porter, OK ?! continua-t-il.

- Comme d'habitude..., soupirais-je.

- T'as quelque chose a ajouter peut-être ?! s'énerva-t-il.

- N... Non..., dis-je.

- Bien. Reviens vite ! finit-il. »

Je sors de la maison assez vite, sous les rires moqueurs de ma petite soeur. Je marche assez vite et prends beaucoup de raccourcis que je connais. Tout ce passe bien, comme d'habitude. Première rue... Deuxième rue... Troisième rue... Quatrième rue... Cinquième rue... Et là, je commence a stresser. Seront-ils là ? Ou dormiront-ils encore ? Sixième rue... Septième rue... Et la huitième rue, juste avant la boulangerie. Dans la petite ruelle, que je prends comme raccourci, il y a quelqu'un. Le pire de tous. Il m'attends, je le sais. Quand j'arrive à sa hauteur, je m'arrête. Il me voit et sourit. Il s'approche de moi jusqu'à que je sois dos au mur et lui juste devant moi. Je baisse la tête. J'ai trop peur de lui.

« Salut Élisa ! T'as pas oubliée, hein ? murmure-t-il.

- J... Je n'ai rien... Il ne m'a donné qu'un euro..., chuchotais-je.

-  Quoi ?! Putain !! Tu sers à rien merde !! Bon... Tu te souviens ? Tu dois faire quoi si tu nous ramène pas du fric ? s'énerva-t-il.

- S... S'il te plaît, R... Robin... N... Non..., tremblais-je.

- J'te laisse jusqu'à demain bébé, t'as compris ?! Si t'as pas c'que j'veux demain, j'te jure que tu s'ras obliger ! Moi, ça m'gênera pas du tout, bébé, murmura-t-il sensuellement. »

Il m'observe quelques secondes et finit par partir. J'ai peur mais je ne pleure pas. Je suis tellement habituée au menaces. C'est devenue mon quotidien. Mon seul rêve ? Me sortir de se cauchemar...

« Je ne veux qu'être heureuse. »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant