Il est des mystères que l'on ne parviendra jamais à percer, des énigmes insaisissables qui défient notre raison et nous laissent démunis face à l'inexplicable.Certaines situations surgissent sans crier gare en s'imposant à nous, et nous nous retrouvons à murmurer, incrédules : comment ?
Comment une telle chose peut-elle advenir ?
Comment le destin peut-il se jouer de nous avec une telle ironie ?
L'incompréhension devient alors un poison lent qui s'insinue dans nos veines en s'étendant insidieusement jusqu'à envelopper chaque pensée et chaque certitude.
Elle consume, ronge, oppresse, et pourtant, elle n'apporte aucune réponse, seulement un silence.
Tout comme en cet instant précis.
Mon souffle se suspend, ma gorge se serre. Mon regard, écarquillé par la stupeur, se tourne vers la source de cette voix grave qui vient de résonner.
Une voix que je reconnaîtrais entre mille, tant elle m'est familière, tant j'ai appris, malgré moi, à en déchiffrer les moindres nuances.
Mais au lieu des iris verts que j'étais certain de ne plus jamais revoir, ce sont deux prunelles noires, dures comme l'onyx, qui me transpercent.
Aucune trace de bienveillance en elles. Seule une froide détermination.
Bientôt, une silhouette imposante émerge des ombres.
Rolito, le garde du prince.
À cette vision, Alex tressaille. Son souffle se suspend, puis, dans un mouvement instinctif, il recule avant de s'élancer précipitamment vers la forêt.
Son corps disparaît entre les buissons, mais Rolito ne lui laisse aucune chance.
D'un bond puissant, il s'élance à sa poursuite et son pas lourd est le seul bruit que nous entendions sur le sol avec force.
Bientôt, il ne reste plus que le fracas de leur course effrénée ainsi que le bruissement du feuillage puis le tumulte des branches fouettées par leur passage.
Mon regard demeura figé sur les buissons tandis que mon cœur battait à tout rompre au point de marteler dans ma poitrine avec une frénésie incontrôlable.
Le silence ne fut troublé que par un craquement sec. Le bruit d'une branche cédant sous le poids d'une présence proche, bien trop proche.
Instinctivement, mon regard se détourna, attiré malgré moi vers cette ombre qui se tenait à mes côtés.
Alors, enfin, nos regards se croisèrent.
Dans l'obscurité de la nuit, je peinais à discerner la couleur de ses iris, mais l'intensité de son regard, elle, était indéniable.
Il me fixait avec une intensité troublante, et je restai figé, incapable de détourner les yeux.
Aucun mot ne fut prononcé. Le silence se fit maître de cet instant.
Mille pensées se bousculaient dans mon esprit en s'entrechoquant dans un chaos silencieux.
Rêvais-je ?Était-il réellement là, devant moi, si tangible et pourtant si irréel ?
Et si oui... comment était-ce possible ? Pourquoi se trouvait-il ici, précisément en cet instant ? Comment savait-il que j'étais là ?
Était-ce un simple hasard, une de ces coïncidences que le destin semblait prendre un malin plaisir à tisser entre nous ?
Mais cette fois... non.
Aucune explication, aussi logique soit-elle, ne saurait pleinement justifier sa présence.

VOUS LISEZ
LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE
RomanceTravailler au palais royal ? Ce n'était pas dans ses rêves. À vingt ans, Merveille n'avait qu'un seul objectif : réussir ses études en médecine , aider sa famille, et garder pour elle certaines blessures qu'on préfère ne pas nommer. Quand une oppor...