INTRODUCTION

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"On était heureux. On sautait sur les passages piétons car le goudron, c'était des crocodiles. On kiffait les dragibus noirs. On ouvrait la bouche pour attraper la neige. On sautait dans les flaques d'eau . De la terre? On en faisait un café. Un vélo faisait une moto. On disait "pouce" quand on était en train de perdre à un jeu. Un bisou magique faisait disparaître le bobo qui nous faisait mal. On voulait grandir pour faire des choses de grands et finalement, maintenant qu'on l'est, on se dit quand c'était mieux quand on était insouciant. "

Aujourd'hui j'ai 17 ans,  c'est fini tout ça,  pour vous aussi d'ailleurs.
P

ourquoi je vous appelle vous? C'est vrai, au fond, vous, c'est rien. J'écris simplement mes pensées sur une feuille de papier, à qui je m'adresse en fait?... Soit. J'écris à tout le monde et à personne à la fois, je me façonne simplement un publique que j'ai inventée. Que vous le vouliez où non, vous serez le public et je serai l'artiste. Je vous condamne à lire mon œuvre. Qui la lira ,sinon vous?

Vous souvenez-vous ? Cette époque où nous étions encore jeune, en tout cas assez jeune pour être fruit d'innocence et d'insouciance? Ça ne vous manque pas, vous? Même pas un peu? Je suis sûr que si.
La sieste l'après midi parce que réfléchir ça fatiguait, aujourd'hui la sieste est un rêve lointain. Je me dis que j'étais idiote de faire partie du clan "dissident", ceux qui ne veulent pas dormir et qui préfèrent faire le bazard. "Mais enfin , qu'est-ce qui t'es passé par la tête? " me dis-je parfois . Avant, on dormait pour éviter de réfléchir, aujourd'hui on réfléchi pour éviter de dormir.
Je tuerai pour une sieste, mais le temps me manque.
Il me manque oui, le temps. Avant j'en avait toujours pour faire tout ce que je voulais, et même si ce n'était qu'avec de simples jouets, nous pouvions toujours créer un monde avec. Je m'émerveillais avec un petit bout de bois, un peu de terre et un caillou. On faisait des royaumes entiers à l'aide de nos couvertures.
L'après-midi, un beau dimanche,  nous prennions plaisir à nous allonger sur l'herbe tendre en haut d'une colline, pas très loin de la maison. On s'amusait à regarder les nuages, à les admirer bouger, faire d'une forme abstraite un dangereux dragon, ou encore un petit chiot. Tout prenait vit sous nos yeux émerveillés. On pouvait tout transformer à l'aide de nos petites cellules grises.
La seule limite à l'enfant, c'est se demander jusqu'où ira son imagination.
Imagination + Temps = Bonheur, voilà la formule de l'enfance.
Je vous garantis qu'on ne la révise pas en Terminale. Ça serait bien pourtant.

Le soir, allongé dans le lit,  emmitouflé sous la couette, on demandait à notre mère de continuer l'histoire qu'elle avait commencée la vieille. C'était notre histoire préféré puisqu'elle ne sortait d'aucun livres, elle était destinée à nous et à nous seuls. Et,  malgré notre naïveté,  on arrivait à discerner les passages où, dans son histoire,  elle parlait de nous. Soldat courageux affrontant une armée, princesse aux milles vertues qui attire tout les cœurs, brigand intrépide ayant soif de danger. À travers ses mots on pouvait s'identifier.
Une fois qu'elle avait fini,  elle se penchait pour éteindre notre petite lumière de chevet et vérifiait s'il n'y avait pas de monstre sous le lit ou dans les placards. Rien n'était plus beau pout notre génitrice, qu'un enfant endormi et apaisé.

Quand on passait Noël au coin du feu,  près de la cheminée,  avec tout la famille. Que notre grande tante nous offrait un cadeau simple,  qui était plus utile qu'esthétique. Où les plus audacieux osaient dire que ça ne leur plaisait pas,  que c'était moche, et que les plus timides se contentaient de dissimuler une grimace de déception. Que "Maman " nous regardait attentivement,  prête à nous reprendre si notre réaction ne coïncidait pas avec les principes moraux qu'on tentait de nous faire assimiler. Parce qu'au fond,  un enfant ça dis ce que ça pense, ça ne sait pas ce qui est bien ou mal,  pour eux ils ne blessent pas,  ils sont juste honnêtes.
Aujourd'hui l'hypocrisie règne en maître sur le monde. Rare sont les gens qui disent ce qu'ils pensent à la personne directement concernée. Et rare sont ceux qui,  quand ils s'expriment,  énoncent souvent la vérité. Mais c'est ainsi, et on essaie d'inculquer aux enfants des principes que les adultes eux même ne respectent pas. M'enfin,  la je m'étend un peu trop.

À Noël on profite,  on va dehors et on joue dans la neige,  on se tire dessus à coup de boule de neige,  on construit notre royaume glacé,  on rit,  on vit.
Maintenant ce n'est plus le royaume qui est fait de glace, mais notre coeur. Et il est difficile de le réchauffer. Quand je pense que des gens travaillent le jour de Noël,  le père de famille qui sue chaque jour pour nourrir ces enfants,  qui n'a même pas l'occasion de passer une journée en compagnie de sa famille, et plus tard ces descendants lui reprocheront de ne jamais être présent, et c'est comme ça qu'une famille se brise. On travaille pour vivre et d'un côté on ne vit plus. Quelle ironie.

Quand on est enfant,  on est curieux,  on à soif d'apprendre,  soif de découvrir. On se promène dans le jardin l'été, on observe chaque chose qu'on ne connaît pas , une coccinelle qui marche sur un brin d'herbe et qui s'envole,  un oiseau qui se pose sur une branche d'arbre et fait sa toilette,  un autre qui construit son nid,  le bruit de l'eau qui tombe en petites gouttes sur la terasse. On s'émerveillait de tout,  et maintenant qu'on croît tout connaître, on passe à côté de plein de chose. La routine à mis en place une indifférence face au monde qui nous entoure.
La seule chose pour laquelle je m'émerveille vraiment,  c'est quand je comprend une formule mathématiques.

La vie à beaucoup changé depuis, et on s'y ai fait,  j'espère que vous vous y ferez aussi, pour m'encourager à aller de l'avant et tourner la page sur le passé, même si les souvenirs ont tendances à parfois trop rejaillir.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 05, 2018 ⏰

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C'était plus simple quand on collait des gommettesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant