{Vase Brisé.} -- [ERERI]

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Le jeune homme, détenteur de ces deux billes argentées, ambitieux et rêveur, essayait au moment même d'ouvrir la porte fermée à double tours d'un de ses voisins. Son visage délicat et finement taillé, était fermé par la concentration. Ses fines mains réussirent à ouvrir le morceau de bois avec précision, ce qui lui valut un léger soufflement de victoire. L'homme qui habitait ici était tout nouveau, il ne connaissait aucun de ces sournois voisins. Celui-ci ne dormait d'ailleurs pas, s'étant couché avec un mauvais pressentiment, il n'avait pu fermer l'œil ne serait-ce qu'une seconde.

  Le brun cagoulé, se déplaçait avec légèreté dans cette maison, grande et bien décorée. Elle plaisait énormément au noiraud, qui malgré la ressemblance de la sienne à celle-ci, se laissait emporter dans un torrent de jalousie par rapport aux bons goûts de l'habitant. Il passait sans rien toucher jusqu'à une pièce bien plus imposante que les autres ; le salon. Aucun meuble, ni déclaration, n'étaient présents dans cette salle blanchâtre. Juste une peinture fermement accrochée au mur, d'où le brun ne pouvait discerné que la forme d'un visage aux traits étrangement singuliers et délicats.

  Le châtain soupirait une énième fois, avant de se retourner, des sons dérangeants venaient d'en bas. Pourtant, il n'avait aucune envie d'aller voir ce que s'y passait. La fenêtre s'ouvrit laissant passer un fin courant d'air, qui balaya la chambre. Il frissonnait, avait de rabattre la couverture sur son visage frileux. Le noiraud, lui, fouillait avec entrain les placards d'une certaine cuisine, pourtant, il n'y avait aucun objet de valeur, ce qui le démotivait. Ne faisant plus attention à son entourage, il reculait et percutait la colonne, où se dressait fièrement un vase bleuâtre.

   Sans qu'il ne comprenne, des pas rapides résonnaient déjà, dès le bruit brutale de verre brisé au sol. Le châtain avait su qu'il se passait quelque chose d'assez grave en dessous. Le brun reprenant conscience, courut vers le salon, n'attendant plus l'homme réveillé. La lumière lui brûlait la rétine, avant qu'il ne s'y habitue. Il put enfin voir la personne inconnue sur le magnifique tableau présenté devant lui. Sur la toile, se tenait son portrait exact, sans erreur. Il crut d'abord se voir dans un miroir, mais il ne bougeait aucunement. Une inscription était notée au coin du grand tableau :

« Le charmant garçon de mes rêves. - 2018 - »

  Il reculait, sous le choc, le nouvel habitant rêvait de lui ? Sans qu'il ne comprenne, une voix qui le fit frissonner d'un plaisir incertain, s'élevait durement dans l'air.

«— Qui es-tu ? Si tu viens pour me voler, mon seul objet qui compte est mon ta-. »

   Le garçon venait d'entrer dans la pièce. Ces yeux émeraudes fixaient, écarquillés, le noiraud au milieu de la salle géante.

«— Toi, enfin, vous... »

  Sa voix tremblait, il était indécis, il avait une envie particulière, mais son esprit le ravisait. Le plus petit avait une impression de déjà-vu. Puis comme un souvenir oublié, il surgit, passant comme un éclair. Se souvenant de tous ces passages, il murmura pour que seul le châtain l'entende.

«— Eren... »

L.A ;

[Ø$ -- ЄRЄRĪRЄИ] ✿Où les histoires vivent. Découvrez maintenant