Coincés dans ma tête

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J'ai des pensées, des pensées semblables à de petits nuages de poussière. Des petits nuages de pluie remplis de mots et menaçants d'exposer à tout moment. Et ils sont coincés dans ma tête.
Je ne peux pas les aspirer pour les jeter. Car dans ma tête, c'est une poussière particulière. De la poussière de mots. De la poussière de maux. Et puis, j'ai nul par où les jeter de toute façon. Y a pas de poubelles dans ma tête, mes conneries elles trainent à droite à gauche. Y a pas de poubelles pour les mots, pour les moAtUsX. Mes petits nuages de mots, ils transportent de la pluie avec eux, et des éclairs. Et eux aussi, bas, ils sont coincés dans ma tête. Tout est coincé dans ma tête.
CoinCés dAns ma têTe. Enc-- Eenncore ett eNcoReee.

Parfois, la pluie, elle déborde par mes yeux. Parfois c'est une pluie douce, une pluie plutôt apaisante, une pluie qui soulage et qui vide. Une jolie petite pluie qui vide ma tête de tout mes moAtUsX. Parfois, c'est un fleuve ou une rivière qui ruisselleble long de mes joues. Et parfois ce sont des torrents d'eau qui se déversent de mes yeux en rafales et me les piquent et me les brûlent. Mais, tout ça, c'est dans ma tête.
Parfois, les éclairs me foudroient. C'est beau d'ailleurs, un éclair. Cette si gracieuse fissure qui vient déchirer le ciel le temps d'un coup instant, comme une déchirure lumineuse, fascinante. Mais je les ai toujours préférés au chocolat. Bref. Le pire, c'est le tonnerre. Ce bruit sourd et pourtant si fort. Ce bruit qui se tord et se tortille dans mon esprit. Ce bruit, sourd mais si bruyant. Mais peu importe, car, tout ça, c'est coincés dans ma tête.
Dans ma tête, il fait noir, comme s'il y faisait toujours nuit. Ça ne me dérange pas, j'ai toujiurs préféré la nuit à la journée. Oui. Dans ma tête, c'est la nuit, une nuit d'hiver plus précisément. Il fait froid. De toute façon j'ai toujours préféré avoir froid. Mais pas le froid d'un vent un peu moins doux que d'habitude, non, c'est un froid brute, brute et pourtant si tendre. C'est comme de la neige ! Mais c'est dans ma tête.
Tout est daNs maa têtE
COincéS Dans ma TêtE.

Le noir, c'est beau. Mais peu pratique. Il fait si noir dans ma tête que, parfois, je trébuche sur des pensées ou des idées. Comme quoi, même dans ma tête, je suis maladroite. Mais c'est pas ma faute, il fait si noir qu'on ne peut rien y voir. Alors c'est facile de se prendre les pieds dans les pensées mal rangées, celles qui trainent toujours par terre, avec la poussière. Et parfois je tombe à cause de mes pieds qui s'emmêlent dans toutes mes pensées. Et parfois, la chute est violente, impression de tomber de 8 étages.
L'un des pires trucs, c'est de de noyer. Dans sa tête. Dans ma tête. Les mots, oui les maux, ils se transforment des fois en eau. Une eau acide et brûlante. J'ai toujours préféré les fraises aux citrons. Pourtant ma tête est noyée dans cette eau piquante et si pleine d'agrumes. Moi je flotte sur une vieille planche d'étoile bien abîmée et, avec une vieille ficelle d'espoir usée attachée à un morceau de survie, j'essaie de repêcher les vieux débris de vie qui flottent et ceux qui se noient sous la difficulté. Dans ces moments là, les nuages de poussière qui transportent toujours de la pluie et des éclairs s'envolent. Et la pluie se déverse sur ma tête, et voilà que vient le tonnerre. Alors je tombe à l'eau, et parfois je frôle le bouton off. Mais tout ça, c'est faux, n'est-ce pas ? C'est ...
COinc3s dANs m1 T3333tE-
COinc3s ddddAns. MA. T3êT3e--
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Tic.. Tac.. Tic.. Tac..

Et j'ouvre enfin les yeux, sortant de ma rêverie. Il fait noir, comme seule lumière celle qui passe à travers les trous du store. J'ai la tête qui tourne, elle me fait si mal ... J'ai faim. J'attrape le paquet de cookies se trouvant sur la commode et en mange un, puis deux. Je repose le paquet et me lève. Je marche machinalement vers ma fenêtre et relève le store. Dehors, le ciel est sombre, et vide. Aucune étoile, aucun nuage, aucun avion. En face, l'hôpital est silencieux. Certaines chambres sont encore éclairées malgré l'heure tardive. J'ouvre la fenêtre. Il fait froid, un vent doux souffle et effleure mon visage. Je laisse la fenêtre ouverte et puis vais m'asseoir sur mon lit. Quelque chose ne va pas. Un détail, quelque chose de léger et d'imperceptible. Je reste immobile durant une petite dizaine de minutes. Quelque chose cloche, quelque chose qui ne semble pas important mais qui me tracasse profondément. Une évidence trop évidente.
Je me lève et referme la fenêtre et renaisse le store. J'ai toujours sommeil. Je me rallonge et, rapidement, me rendors.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 20, 2018 ⏰

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