/ ⚠️ \ Comme inscrit plus haut, ceci est le prologue de l'histoire. Il n'est nullement obligatoire de le lire puisqu'il raconte ce qui s'est passé bien avant la trame principale. De plus, il est assez long pour un prologue alors je me doute qu'il peut ennuyer (cependant, le lire permet d'en savoir plus sur le monde d'Under the paulownia)
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- On dit qu'à l'heure où le monde n'était qu'argile, une brume échouée du ciel se mêla au souffle poussiéreux que crachait la terre et que, de cette union, deux êtres naquirent.
Complémentaires, inséparables, faits de ce que nous savons maintenant eau et sang, chevilles liées par un infini et fin ruban rouge, robuste comme la pierre, ils se vouèrent une adoration, réciproque dans son ardeur, toute en inanité.Ils se mirent à marcher, soudés comme la mer l'est à la terre, aujourd'hui, ils errèrent, des années, dans ce vaste désert de glaise. Ils prirent conscience, un jour que je ne sais pas nommer, que leur triste existence, qui n'était pas solitaire, les lassait, insipide, maussade, à tel point qu'elle était propice aux dissensions.
Leur âme devint alors charitable envers cette terre craquelée, s'agaça de la pellicule terne et effilée au ciel. L'un fendit successivement du talon l'argile, perça son cœur du pouce pour que s'en écoule son sang, l'eau-même, et que, dans les rainures de la plaine graveleuse, fluctuent les rivières, qui gonflèrent et furent fleuves, qui confluèrent et furent mers tumultueuses ou océans platoniques. Ainsi, la terre devint sa chair, le lit de ces torrents, ses veines. Le monde était sien, le monde était lui, il s'éleva, perça la membrane mate et contempla la splendeur de ce qui vivrait, bientôt. Ses mains façonnèrent la végétation, foisonnante en des pâturages fertiles, en chaque berceaux fluviaux. Des feuillages des arbres, il tira les oiseaux, des buissons, les animaux terrestres. Puis, les mers furent parcourues de bancs de poissons divers. Et enfin, des méandres de cette nature naissante, vint une créature à son image, dépourvue toutefois de ses capacités de création, l'Homme.Tout ceci peupla ce que l'être d'eau considéra comme prime divertissement. Sa moitié vétilleuse, juste arrivée à ses côtés, scruta avant lui, les moindres détails de ce récent univers. Assez tôt, elle fut frappée d'une évidence flagrante. Les conceptions de son âme-sœur étaient aussi plaisantes à regarder qu'un rideau de pluie. Au mieux, elles marchaient en rond, sans même interagir entre elles. Prise de pitié, l'être de sang effleura de la simple pulpe des doigts, le front des humains d'abord, puis la poitrine des bêtes.
Alors, le loup bondit sur l'agneau, le banc de poissons se hâta d'échapper au requin. Le jeu du prédateur et de la proie fut insufflé en l'esprit de chaque être vivant. Les chasses instinctives, la voration des plus chétifs devinrent les prémices de la loi du plus fort.
L'homme, quant à lui, écouta les doctrines du couple divin, dont les deux entités se trouvèrent nommées Création et Volonté, en souvenir de ce qu'ils avaient su tirer de l'inerte. En témoignage de sa gratitude, puisqu'il avait vu les visages de ces êtres suprêmes inclinés vers lui, il bonifia les terres qu'on lui avait gracieusement offertes.
Un temps, ou des milliers, passa, passèrent en paix, car tout allait et venait avec les manières régulières de nos métronomes. Les humains se divisèrent en plusieurs peuples, mus par un respect mutuel. Ils chassaient modérément, progressaient en sciences du langage et du monde, sans que cela ne porte préjudice à la nature, priaient, chaque jour, leurs Dieux.Tout ce qui est bon doit cependant savoir prendre fin. Un paysan, vivant dans ce qui s'appelait auparavant la Grande Vallée, revendiqua une misérable parcelle de terre à l'un de ses semblables, qui cultivait plus au nord, dans la contrée d'Ita. Une mauvaise fortune voulut que ces deux protagonistes souffrent d'un sévère entêtement. Un violent conflit éclata entre eux. Et comme leur commune nature, jusqu'alors profondément enfouie en l'âme de tout homme, le voulait, ce conflit épancha son joug amer sur les paysans voisins, attirés par ce bouleversement dans leurs journées monotones, gagnant famille en famille, régions en régions. Tous voulurent la parcelle de terre, qui devint un bien rare que son propriétaire s'efforçait de protéger. Ce qui était menace se changea en acte. On bascula dans l'animosité. Le lopin, misérable en réalité, fut finalement pris d'assaut par l'une des premières puissances militaires, alors bien ridicule. Et dans la mécanique des peuples, sa terre granuleuse fut versée.
Il fut évalué moindre possession par ses nouveaux propriétaires, qui voulurent plus, Ita toute entière. Trop vite, on créa diverses alliances. Les recherches convergèrent vers l'avancée des arts militaires. On chassa plus, on inonda de sang les forêts calcinées. Et les prières se raréfièrent. Abjurant cela, et leur quête de savoir, les hommes connurent des mois de complaisance, dans cette violence routinière. Leurs hurlements bestiaux attira sur eux l'œil de Création. Voir ses disciples incessamment s'affronter, consumer le monde qu'il leur avait si généreusement offert, le plongea dans une colère ardente. Un instant, son sang se glaça et avec lui, l'intégralité des fleuves et des mers. Les peuples se rappelèrent que des Dieux étaient en mesure de gouverner leur existence. En Ita, la guerre continuait pourtant de faire rage et les deux armées formées campaient férocement sur leurs positions, persuadées l'une l'autre d'être à la victoire proches. Se voir ignoré fut le coup de grâce quant au peu de calme qu'avait réussi à conserver Création. Il décida de punir à jamais ces êtres insolents.
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Under the Paulownia
AdventureLe trois-quart des chapitres a été placé en brouillon ! Kazuki était cultivé et érudit. Kazuki était jeune et ce qu'on pouvait décrire comme bel homme. Kazuki était prince. L'héritier du plus grand royaume du continent d'Alwonia, Tran. L'avenir le p...