La musique résonnait dans ses oreilles, assise sur son bureau, elle regardait encore et encore les photos qu'elle venait de prendre. Elle venait tout juste d'un reportage en effet.
__J'ai fait un bon boulot. Se disait elle.
Il lui restait à présent à boucler son article qui devait paraître le lendemain. Dans quelques heures c'est la réunion de rédaction.
Son travail est épuisant, il est vrai qu'allier photographie et journalisme ce n'est pas du gâteau d'autant plus que ses articles paraissent deux fois par semaine, c'est une chroniqueuse très appréciée par les lecteurs du magazine "Intelligences" , en effet sa rubrique "société" est attendue par tous avec impatience, d'après les dernières statistiques de la maison de presse, grâce à cette rubrique les ventes sont bostées, les chiffres d'affaires s'élèvent et son salaire aussi à son plus grand bonheur.
Oh j'ai omis de vous la présenter.
Elle s'appelle Léna Diagne, vingt-cinq ans , elle vit avec sa mère depuis petite.
Longtemps passionnée de photographie, elle fut une brillante élève de la primaire au lycée. Après l'obtention de son baccalauréat en série littéraire au Lycée John Fitzgerald Kennedy avec la mention bien elle voulut se consacrer entièrement à la photographie mais c'était sans compter sur le refus plus que catégorique de sa mère, professeure à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le temple du savoir.
Ce qui est compréhensible pour un cadre comme cette dame, pour elle la photographie n'est pas un travail digne du potentiel de sa seule fille, la prunelle de ses yeux, son rayon de soleil. Elle espérait la voir un jour diriger sa propre boite, être une personnalité dans ce pays, être l'idole de tout une jeunesse c 'était ce dont elle souhaite à sa chère fille, celle qu'elle a élevé toute seule sans l'aide de personne même pas de son paternel. Mais elle a fini par accepter, non pas se résigner mais accepter que son enfant porte un amour indéniable à la photographie.C'est là qu'elle a eu la brillante idée de lui proposer un travail où elle pourra faire de la photographie et en même temps une activité plus didactique , plus instructive: le journalisme elle avait d'ailleurs fait la formation.
Lui trouver un emploi n'a pas été quelque chose de bien difficile vu qu'elle appartenait à une haute hiérarchie, elle avait beaucoup de connaissances et de relations avec des personnalités importantes dans ce pays. Deux coups de fils ont suffi pour faire obtenir un travail à Léna.
Ce jour là, cette dernière était assise sur le sofa dans leur salon, sa place favorite en buvant un café, sa mère était juste à coté d'elle entrain de lire un journal pour être au vent du quotidien sénégalais.
__Léna j'ai une bonne nouvelle.
__Quoi donc? Lui répondit-elle en détournant son attention du téléphone qu'elle tenait.
__Je t'ai trouvé un travail. Sourit-elle.
Léna lâchant un soupir d'exaspération déposa la tasse et son téléphone sur la table et se dirigea vers elle.
__Maman tu sais que je t'aime, tu es ma vie et je ferai n'importe quoi pour te rendre heureuse ça tu le sais, tu sais aussi que la photographie est ma passion pourquoi tu ne l'acceptes pas? Je ne veux pas t'offusquer mais à chaque fois que tu me trouves un job c'est pas à ma convenance et franchement je ne veux pas que tes collègues pensent que tu as une fainéante comme fille alors s'il te plait laisses moi trouver moi même un travail qui me convient.
__Léna respire, maintenant tu me laisses terminer. Je t'ai trouvé un poste de photographe pour le magazine hebdomadaire "Intelligences"je viens tout juste de raccrocher avec le directeur Monsieur Camara.
Elle cligna des yeux et fixa sa mère comme pour se rassurer que ce n'était pas une blague avant de lâcher un cri de joie limite hystérique, elle prit sa mère dans ses bras, celle-ci se défait de son étreinte avant d'ajouter avec un sourire au coin:
__Désolée de mettre fin à ton euphorie mais ce n'est pas tout.
Elle regarde sa mère en roulant des yeux.
__Je savais que c'était trop beau pour être vrai.
__Tu es photographe et en même temps journaliste pour je ne sais quelle rubrique, Léna tu as une belle plume et je veux réveiller l'instinct littéraire qui est en toi. Tu as rendez-vous demain à huit heures avec ton patron il va tout t'expliquer avec plus de détails. Moi j'y vais j'ai un cours à dispenser à dix heures.
Elle lui fit un bisou sur la joue avant de prendre son sac et ses clefs et de refermer la porte, elle rajouta avant de partir:
__Je ne serai pas là pour le déjeuner, cuisines pour toi, je rentrerai un peu en retard aujourd'hui, bonne journée chérie.
Elle entendit la voiture démarrer.
Léna s'allongea sur son fauteuil songeuse,mais rassurée. Du moment qu'elle a trouvé un terrain d'entente avec sa mère tout était parfait.
Vous vous demandez surement où se trouve son père. Eh bien la jeune femme n'a jamais connu son père, tout ce qu'elle sait de lui c'est qu'il les a abandonné elle et sa mère alors qu'à l'époque cette dernière était enceinte de lui et n'avait que dix-neuf ans. Raison pour laquelle elle lui porte une haine qui horrifie même sa mère, Léna ne veut même pas entendre parler de lui.
Ce manque d'affection paternelle serait peut-être la cause de sa timidité maladive. A l'école elle était toujours la meilleure élève mais la plus réservée également. Si elle était appréciée unanimement par tous ses professeurs durant tout son parcours scolaire ce n'était point le cas pour la plupart de ces camarades de classe; jalousie? Envie? Qui sait?
Elle faisait partie de ses rares femmes qui à vingt-cinq ans n'ont jamais entretenu une quelconque relation amoureuse. Pourtant elle était très loin d'être repoussante tout le contraire,des prétendants elle n'en manquait pas.Car Léna était une femme, une vraie, au vrai sens du terme. Elle a un teint noir magnifique, des yeux amandes, une bouche parfaitement bien dessinée avec de fines lèvres et pour couronner le tout des formes là où il fallait, de quoi en mettre plein la vue à n'importe quel individus de la gente masculine.
Que demander de plus?
Mais elle n'a jamais été intéressé par les amourettes au plus grand bonheur de sa mère qui lui répétait à chaque fois la fameuse phrase "l'homme est semblable au chasseur, il ne peut pas s'empêcher de lancer ses flèches à la vue d'un gibier, c'est plus fort que lui."
Cette phrase elle l'avait apprise par cœur raison pour laquelle elle ne s'aventurait pas dans ce terrain glissant, du moins pas pour le moment...
Il était dix-sept heures, le soleil se faisait de moins en moins ardent, ses rayons traversaient la vitre pour taper directement dans ses yeux, elle baissa les rideaux.
Elle prit une pile de feuilles qu'elle jeta dans sa corbeille juste derrière elle. Pour quelqu'un qui ne la connait pas c'est peut-être du gaspillage mais toute la rédaction savait que Léna Diagne prenait le temps de rédiger ses articles à la perfection. Elle jeta un coup d'œil à sa montre d'un regard vif avant de reporter son attention surs on ordinateur. Cinq minute avant la réunion de rédaction, génial!
Elle prit une bouteille d'eau pour étancher sa soif. Il était l'heure de rejoindre la grande salle pour la réunion de rédaction, c'était l'un des ses moments favoris car de par sa plume elle avait le don d'éblouir tout une assemblé, elle avait une façon tellement spéciale de dénoncer les maux de cette société sénégalaise. Dans cette rédaction quand Léna Diagne prend la parole, un silence résonnait dans l'atmosphère, l'on porte toute son attention sur elle et l'on écoute religieusement parce que sa plume guérit et a le don de séduire...
Et non ce n'est pas une nouvelle partie d'Une prostituée vierge.Désolée😊
Vos avis s'il vous plait pour cette nouvelle chronique?? Comment trouvez-vous Léna?
Petit Hommage à une femme qui m'inspire et me motive et qui est mon Idole Amy Sarr Fall directrice d'INTELLIGENCES magazine. (Dans la vraie vie).
Magui_writer99
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Photographe
Storie d'amoreLa photographie est sa passion. Tout ce qui est image l'inspire. Son amour voué à cette activité est indéniable,indélébile. Malgré le refus de sa mère,son trésor, n'appréciant pas du tout son orientation professionnelle car sachant que son enfant es...