Le vol des papillons

Chapitre 1

Recroquevillée dans le couloir de son lycée, Luna n'arrivait pas à surmonter ses pleurs. La vie lui avait déjà tout pris, et maintenant, elle lui enlevée son père.
Quelques minutes plus tôt, la secrétaire venait la chercher en classe, le téléphone à la main. On lui avait demandé d'être forte, elle leur avait promis de l'être, sans savoir la triste vérité. Des condoléances lui venaient de ses camarades sortant de la classe.
Elle se moquait bien de toutes ses paroles, rien ne pouvait la consoler.
Ces dix minutes passé au téléphone lui semblaient être une éternité, on lui expliqua  les circonstances , la descente dans les souterrains, la corde qui lâche, le cri assourdissant de la victime tombant dans les entrailles de la bête, et enfin, le silence. Encore une fois, des paroles de pardons et de courage lui montèrent encore une fois aux oreilles, ne faisant que refouler son chagrin.
Son père, un grand archéologue, était partit depuis une semaine, Luna avait l'habitude des ces voyages, depuis toute petite elle le voyait aller et revenir, il était toujours de retour assez vite, malheureusement, il fallait croire que ce voyage était son dernier.
Lena se retrouverait maintenant seule, elle était fille unique et sa mère était morte d'un cancer treize ans plus tôt.
Jamais elle ne s'était sentie aussi seule.
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De retour chez elle, tard le soir, elle ne su que faire. Elle décida de se rendre dans le bureau de son père. Cela lui rappelait tant de souvenir...
Elle ouvrit la porte, et alla se positionner au milieu de la pièce. Elle regarda autour d'elle, les larmes aux yeux.
Tout lui semblait si confus, dans ces moments là, seul son père pouvait l'aider à se sentir mieux, mais, il n'était plus. Elle fit le tour de la salle, lentement, prenant soin de regarder tout les cadres, les livres et le matériel d'archéologie.
Son regard s'arrêta sur l'ordinateur de son père, quand il partait, il le prenait toujours, sûrement un oubli de sa part.
Luna se mit sur le siège du bureau, et entra le mot de passe de l'ordinateur, elle émit un petit rire, se code, elle n'était pas censé le connaître. Lorsqu'elle fut sur la page d'accueil, et alla tout de suite voir les dossiers les plus anciens, sur son enfance. Elle y resta un certain temps, sans savoir quoi faire exactement.
Revenu sur la page principal, elle fut alors interpellée par le fichier de sa dernière expédition. Doutant un instant, elle se décida finalement à cliquer sur la souris, mais, â son grand étonnement, l'ordinateur lui demanda un mot de passe pour ouvrir le fichier. Luna essaya sa date de naissance, celle de sa mère, de son père, mais rien ne marchait.
Luna ne comprenait pas, son père avait-il quelque chose à cacher pour aller mettre un code à se dossier ?
Puis, juste à côté de celui ci, Luna vit un autre fichier, elle l'ouvrit, et c'est une vidéo qui commença :
"- Ma chère Luna, si tu regarde cette vidéo, c'est que je suis mort..."
Luna resta figeait de stupeur.
"- Sache que je suis désolée de te laisser ainsi, seule, mais je serais toujours à tes côtés, ou que tu aille je serais tout près de toi, dit son père derrière l'écran un sourire triste aux lèvres , tu es une grande fille, je sait que tu te débrouillera très bien ! "
Luna fut prise de colère et ferma l'ordinateur brutalement. Son père était au courant des risques qu'il prenait, il ne l'avait pas avertie et en plus se mettait à sa place, elle était folle de rage. Luna sortit du bureau en pleurant, elle se rendit dans sa chambre et pleura jusqu'à sombrer de fatigue.
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Le lendemain était un samedi, Luna se réveilla tôt, elle avait mal dormi. Ses yeux la piquait, même si elle le voulait, elle ne pouvait plus pleurer tellement elle s'était laisser aller la veille.
Elle alla dans sa cuisine sans grande conviction, l'âme en peine.
Elle resta là, assise à table pendant près d'une heure, le regard dans le vide, puis, l'image de la veille lui revint.
Luna de savait pas réellement si elle voulait voir la fin de la vidéo que lui avait laisser son père, après tout, le "au revoir" qu'il lui avait dit en partant n'avait été qu'un mensonge.
Prenant son courage à deux mains, elle se rendit à nouveau dans le bureau de son père, rouvrit l'ordinateur, et relança la vidéo, elle se mordait les lèvres.
"- Je sais que se ne sera pas facile tout les jours, mais, je te fais confiance ! Si je suis là aujourd'hui, enfin, façon de parler, dit-il rieur, c'est pour te faire des confidences, celles ci remettront ta vie en cause, jusque là, je n'ai jamais eu le courage ni l'envie de t'en parler, sûrement par peur de ta réaction. Ta mère, n'est pas morte."
Luna poussa un cri étouffait, depuis toute petite, on lui avait dis que sa mère était morte d'un cancer deux ans après sa naissance, et voilà que maintenant, elle serait en vie !
"- Je sais tu ne me crois sûrement pas ahah, mais c'est la vérité. Je te l'ai caché, et, sache que je m'en excuse. Malheureusement, je n'avais pas droit de t'en parler car si je te l'avais annoncé, j'aurais dû te dire où elle se trouve, et, tu ne m'aurais pas cru".
Que voulait-il dire par là ?
"- Mais voilà, je pense qu'il est l'heure des aveux, car, à partir de maintenant, ta vie va changer."
À ce moment précis, Luna entendit une porte de l'appartement claquer.
"- Luna, ne fais pas attention aux bruits, regarde et écoute moi".
Luna ne se sentait pas à l'aise, comment la vidéo pouvait prévoir le bruit qui venait de se passer à l'instant dans l'appartement ?
Elle comprit alors :
"- Papa, papa c'est toi tu es vivant !?"
Luna se jeta sur la porte du bureau et tenta de l'ouvrir, sans y parvenir, bizarrement, elle ne se souvenait pas l'avoir fermé à clé derrière elle.
Cet atmosphère lui plaisait de moins en moins, les bruits se rapprochaient petit à petit.
"- N'est pas peur ma chérie, tu es en sécurité, tant qu'il sera avec toi, tout ira bien".
Qui sera avec elle ? Pour quel raison, et surtout, comment est-il rentré ?
Luna se rua sur l'ordinateur, le pris et s'enferme dans l'armoire de la pièce. Elle mit ses écouteurs et continua d'écouter, essayant d'oublier les pas se rapprochant d'elle.
"- Ton nouvel ami est en faite un chevalier, il sera là pour t'aider et te protéger, le temps que tu gagne Laonhia".
Un chevalier ? Laonhia ? Décidément, son père avait une case en moins.
"- Laonhia est l'endroit où se trouve ta mère, il va falloir t'y rendre le plus vite possible et la prévenir des événements, tu devra lui expliquer ma mort, et le trouvaille des archéologues. Cette trouvaille, est dans le dossier sur mon ordinateur, le code est "papillons". Emporte mon ordinateur avec toi, tu en auras besoin, sur la route ne fais confiance à personne, juste à ton garde. Fait moi confiance Luna, je t'aime".
La vidéo se coupa, Luna était en sanglots, elle ne comprenait rien à rien, elle n'avait qu'une envie, se réveiller dans son lit, son père à ses chevets.
Mais, les pas de l'inconnu la réveillèrent aussitôt, elle ne rêvait pas.
Luna se savait que faire, allait-elle mourir, elle n'en savait rien.
"- Luna, l'appela une voix rauque, sort de là, nous n'avons pas le temps de jouer à cache cache, le temps presse !"
Pour Luna, il était impossible de bouger, elle était pétrifiée au fond de son armoire.
L'inconnu soupira, et l'ouvrit de lui même.
Luna poussa un cri et frappa avec un balais l'homme de toutes ses forces, mais, à sa grande surprise, elle ne vit personne devant elle.
"- Aïe, ça fait mal !"
D'un bon elle se retourna :
"- Excusez moi monsieur je ne voulais pas..."
Luna ne put cacher son étonnement en voyant devant elle non pas un grand personnage mais au contraire, un tout petit, petit bonhomme volant.
"- Pas besoin d'être aussi violente, dit l'autre bougon en se massant la nuque, ah je savais que c'était une mauvaise idée de m'avoir choisit comme garde ! Regarde dès ne première rencontre, tu me tape dessus avec un balais"
Luna, surprise et surtout sous l'effet de choc, ne put s'empêcher de rire.
" Quoi ? Qu'est ce qui te fais autant rire ? Tu me frappe et c'est comme ça que tu t'excuse ?!"
"- Je suis en train de rêver c'est ça, dit Luna en se pliant de rire, un nain ailé se tiens devant moi, mais bien sûr."
L'autre, horriblement vexé, lui tourna le dos et claqua des doigts :
" Pas de temps à perdre, petite peste, on est déjà en retard".
A son claquement, Luna sentit ses pieds se décollés du sol et vit devant elle un trou comme remplit d'étoile sur le mur du bureau, elle . C'est à ce moment qu'elle comprit que tout cela était bien réel.
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En une poignée de seconde, de chez elle, elle fut transporter dans une immense forêt surplombant une grande ville.
"- Alors, il est plutôt fort le nain ailé non ?"
Luna était trop perdue pour dire mot.
"- Bon, ton père m'a chargé de te ramener à Laonhia le plus rapidement possible, alors ne tardons pas, nous n'avons pas toute la journée !"
Il de retourna vers Luna mais celle ci n'était plus là.
"- Aaaaaah !
- Luna !"
L'elfe bondit en avant et vola le plus vite possible vers l'origine du cri.
Quelques mètres plus loin, il retrouva Luna, saine et sauve, mais frappé d'horreur.
Elle se tenait devant des ruines, des ruines qu'elle n'avait vu qu'en photo, mais dont elle connaissais tout les détails. Elle sentie comme le sol s'écroulait sous ses pieds, rien n'allait plus, elle vit du noir et sombra dans ses songes.
Quand Luna se réveilla, il faisait nuit, une nuit comme elle n'en avait jamais vu, une nuit aux milles étoiles dans un ciel sombre comme les plumes d'un corbeau.
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Et maintenant, que faire ? En repensant à sa situation, Elle se faisait rire elle même, mais, au fond, elle n'était pas si surprise. Depuis toute petite, son père lui raconté des histoires fantastiques de ses aventures en tant qu'archéologue, tellement qu'elle avait finis par y croire, ce qui lui avait valu les moqueries de ses «camarades» de primaire.
Par la suite, Luna avait cessé de parler de ces histoires et c'était réfugiée dans ses pensées.
Finalement, elle avait l'impression de connaître tout cela depuis bien longtemps. Luna ne se souvenait pas vraiment des histoires de son enfance, elle se souvenait juste des personnages principaux : un grand et fort chevalier vêtu des plus beaux tissus qu'il soit, et, une fillette brune aux pommettes roses regorgeant de vie.
Luna rouvrit les yeux, où se trouvait-elle maintenant ?
En regardant autour d'elle, elle vit un feu de quand, et, à coté de lui, le petit elfe, assis sur une bûche. «Papa s'est trompé dans l'histoire, ce n'est pas un rand et fort chevalier, mais un petit homme aussi grand qu'une main d'enfant». L'autre la regarda en haussant les épaules.
"- Alors fillette, remise de tes émotions ?" dit-il d'un ton railleur.
Luna hocha la tête sans conviction.
"- Alors je crois que des présentations seront les bienvenus, je suis Oron, chevalier de la garde rapprochée de la Reine de Laonhia.
- A oui, et tous sont aussi petit que toi ?" pouffa Luna.
" - Très drôle jeune fille, mais l'heure n'est pas à la plaisanterie, je te rappelle que ton père t'as laissé une mission importante, n'oublie pas tâche !
Oron avait raison mais, finalement, Luna ne savait que faire. C'est vrai, en à peine deux jours on lui avait annoncé la mort de son père, l'existence de créatures et de mondes fantastiques et le fait que sa mère n'était pas morte !
Que devait-elle croire ? Que devait-elle faire ?
La tête levée vers le ciel, elle ne savait que faire. Au point où elle en était, autant tenter le tout pour le tout. Elle se tourna vers Oron :
"- Et quelle est-elle ?"
Oron sourit du coin des lèvres.
" - L'équilibre de Laonhia est très fragile, et, est en ce moment même en train de disparaître.
- Et en quoi cela me concerne ? Demanda Luna.
Le visage d'Oron s'assombrit :
"- Les deux mondes, le tien et Laonhia sont reliés, si l'un meurt, l'autre suivra, c'est pour cela que tu es importante. Ta mère est la reine de Laonhia, mais, elle mène le royaume à sa perte, tu dois nous aider à la remettre dans le droit chemin !"
Voyant Luna froncer les sourcils, le chevalier poussa un soupir.

« -Écoute, je ne pense pas que ce sois l'idée la plus brillante qu'est eu ton père, mais, maintenant qu'il n'est plus, nous devons faire les choses il nous les a laissé. Alors, ces explications te conviennent ? Tu es de la partie ?"
Après quelques temps de réflexion, Luna reprit la parole :
«- Je ne comprend toujours pas le rapport entre mon père et toi ? Et d'ailleurs, était-il bien humain ? Ou alors c'était un habitant de ton monde,et, ma mère, qui est-elle ?Pourquoi est-ce une mauvaise reine ?
- Pour le début, oui, ton père est bien humain, ta mère l'a rencontré dans une sorte d'inter-terre, un endroit secret où nos deux mondes se rencontres, ils se sont revus en cachette plusieurs fois, puis, ta mère l'a fait rentrer dans Laonhia, le faisant passer pour un messager. Les messagers sont des nôtres, ils passent d'un monde à un autre pour donner des nouvelles de tous. Ainsi, tes parents ont pu exposer leur amour. Ta naissance à eu lieu plus tard, dans l'ombre. Personne n'a jamais su qu'une princesse avait vu le jour, il était préférable que le peuple ne soit au courant de rien, sachant que tu es une sang-mêlé. Par la suite, ton père trouvait que t'élever dans le monde des humains était la meilleure solution, ta mère, elle, n'était pas d'accord…»
Oron arrêta son histoire un court instant, mais, il semblait tourmenté. Un bruit venant des buissons près d'eux se fit entendre. Luna se tourna d'un coup, mais trop tard, des bêtes immondes sortirent de derrière elle. Comme sans têtes, elles étaient à corps de loup, mais, surtout, elles étaient énormes ! Luna se releva en criant de stupeur et se retourna vers Oron, mais, à la place du petit nain ailé qu'elle connaissait, un grand homme armé d'une épée se dressait. Trop abasourdie par sa vision, Luna ne bougea pas.
«- Luna ! Cours, ces bêtes sont là pour te tuer ! »
Le sang de Luna ne fit qu'un tour, d'un coup elle se mit à courir vers Oron et le dépassa. Les bêtes la coursèrent, mais Oron se dressa sur leur passage et combattit ces choses sanguinaires.
«- Ne t'arrête pas de courir ! Va jusqu'à l'orée de la forêt, là-bas, appelle trois fois en criant « Balmar », il t'aidera, courage Luna !»
Luna ne se retourna pas, elle entendit juste les bêtes se jeter sur Oron, elle ne voulait voir cette scène atroce. Des larmes roulèrent sur ses joues malgré elle, elle ne voulait pas de cette réalité, malheureusement, dans l'immédiat, elle y était confrontée. Aveuglée par ses sanglots, Luna ne voyait plus le chemin. Elle trébucha sur une racine et retrouva au sol.
Avant qu'elle ne puisse se relever, une des choses se jeta sur elle. Tout d'un coup, Luna, les joues pleines de larmes, ressentit une rage enfouie en elle depuis trop longtemps. Elle poussa un cri déchirant vers le ciel, puis, elle sentit le sol se dérober sous elle.
« Est ce vraiment la fin ?» se demanda Luna.