Orianne et sa belle

15 1 0
                                    

Elle était belle, indéniablement belle comme ça, le souffle court, les cheveux aux vents, les joues rougies par le froid.
Elle aimait le vents, elle aimait le froid.

Son écharpe battait frénétiquement l'air, comme si elle cherchait à s'échapper de la scène.
Son éternelle écharpe grise, déchirée, raccommodée, emmêlée. Elle n'était plus vraiment grise quand on y pensait, brulée, roussie sur les bords, tachetée de peinture, d'encre, de café.Elle sentait la cendre son écharpe, Orianne le savait pour la lui avoir si souvent enlevée
Elle aimait son écharpe, elle aimait le café.

Elle se faisait toujours des taches de café, en tenant maladroitement sa tasse le matin, ses doigts noircis par l'encre et tremblotants, parfois à cause du froid, souvent à cause du rire. Orianne la faisait rire souvent.
Elle aimait l'encre, elle aimait rire.

Son rire, si brillant, omniprésent chez elle. Elle était constamment joyeuse. Son rire n'avait rien de charmant en vérité, brouillant, ridicule, impossible a stopper. Quand elle riait ses yeux se plissait, ses yeux rieurs, toujours à la recherche d'une nouvelle source d'amusement. Ses yeux chantants.
Elle aimait s'amuser, elle aimait chanter.

Sa voix était douce, un peu grave aussi. Elle roulait les « r » du fond de la gorge, comme ses ancêtres perdus dans les montagnes. Elle parlait comme un poème, quand elle n' injurait pas. Orianne aurait pu passer l'éternité à l'écouter parler
Elle aimait les poèmes, elle aimait parler.

Mais la, ses yeux était froids, brûlants de haine et de colère.
Orianne ne l'avait j'amais vue en colère.

Ses paroles étaient dures, tranchantes comme des couteaux.
Orianne avait mal.

Elle aimait toujours le vent, le froid, son écharpe et le café, elle aimait toujours l'encre, rire, s'amuser, chanter, parler et les poèmes aussi.

Mais elle n'aimait plus Orianne.

Quand il est question d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant