C'est avec un sourir angélique protégé par une vive lumière perdue depuis quelques années que je traverse les portes de ce monde. Un univers marqué par de lourdes déceptions, par une tristesse accrue et noyée dans un désespoir sans fond. Je marche confiant et surpris par la douleur qu'éprouve cet endroit. Cette âme que je sens, consumée par un désir inconditionnel de vengeance face aux coups de la vie, semble être une âme épuisée et meurtrie. Aujourd'hui transformée en une âme ivre de paranoïa et de cruauté considérant la vie comme étant certes ignoble mais surtout injuste.
Haut dans le ciel, les ailes de la mort survole ce gouffre de peine. Comparable à un charognard elle observe une proie en piteuse état. Patient et lache n'ayant pour unique désir, la dévorer une fois que la vie l'aura achevée. Aussi inimaginable que cela puisse paraître, conscient du peu qu'il lui reste à vivre, cette âme semble plutôt sourire à la faucheuse. Comme si le fait de disparaître n'était plus une fatalité mais un soulagement des plus précieux. Comme si ses épaules ne supportaient plus le poids de ce pesant fardeau et qu'ils demandèrent qu'à abandonner.
Continuant à travers ce champs de ruine, je note la beauté des vestiges qui s'y trouvent. Mes pieds traversent un sol parsemé de pierres. Leur particularité est qu'elles sont semblables à des diamants mais ne possèdent aucun éclat, aucune lueur. Le coeur de ces dernières s'est éteint pour rester pétrifié au fond de ces abysses.
Un pas devant l'autre, l'air s'alourdit. Ce sentiment de désaroie mélangé à une colère noire s'intensifie. Au loin, une lumière si sombre qu'on 'assimilerait comme étant le coeur de cet enfer. Une aura noir qui plonge ses racines dans un bain de haine et de chagrin, enveloppe un être assis sur un trône. Seul, coiffé d'une couronne faite à son image, c'est un homme blessé. Tenant sa tête dans une main, armé d'un sourire démoniaque, regard plongeant sur le sol, il bouge à peine. Pris de curiosité, je me rapproche. Il leva la tête laissant transparaître un regard glacial. Des yeux qui résumaient en un instant une vie passée par folie et tristesse, joie et déception, colère et angoisse, honte et timidité. Des yeux si surprenant qu'ils gardaient en deux points, tous les maux prisonniers de ce monde. Si surprenant que je me rend compte que ce sont dans mes propres yeux que je me regarde et que ce trône avait l'air d'appartenir à une partie bien présente de ma propre personne.
Le trône d'un royaume triste rampant aux portes de la mort.
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Triste Trône
PoetryLe voyage d'un homme dans un monde victime de ses propres maux et de ses propres douleurs.