C'était une lumière si particulière, une lumière de fin d'été. Le soleil brillait à travers les persiennes, laissant un voile de poussière scintillante envahir la chambre. Le lit trônait au milieu de la pièce, acteur principal et témoin de nos retrouvailles.
Cent fois j'avais rêvé cette scène, peaufinant les moindres détails et imaginant déjà, non sans un certain émoi, l'instant de la rencontre.
Mon corps tout entier s'enflammait déjà, appelant une fébrilité irraisonnée et puérile. Le souffle court, la bouche sèche et avide à la fois, je refoule les images qui affluent, incontrôlables et délicieuses, impérieuses et sensuelles. L'émotion me submerge, un trac indicible noue mon ventre et ma gorge. J'imagine ta silhouette se dessiner en ombre chinoise sur les murs de l'hôtel et tes pas, étouffés par la moquette, se rapprocher chaque minute de moi.
Délicieux moment que l'attente, et torture infinie.
Puis le coup retentit à la porte et mes jambes se dérobent – plus de sang, plus de cœur –, le temps s'est figé.
Ne pas ouvrir les yeux, ressentir et se nourrir de chaque seconde, savourer et savourer encore... tu es là !
Ta bouche et tes lèvres, si souvent espérées, accueillent ma langue avec une gourmandise infinie, mon corps plaqué contre le tien.
Tout en moi te réclame avec l'avidité et la ferveur d'un amoureux affamé.
Tes mains frôlent ma nuque puis descendent le long de mon bras pour saisir ma main et me guider vers le lit.
Nos doigts s'entrelacent comme pour mieux se retrouver et se reconnaître.
Très vite, nos vêtements glissent à nos pieds pour laisser à chacun le plaisir du contact de l'autre, son grain de peau, son odeur et sa chaleur.
Nos corps désormais allongés, retrouvent leur partition si longtemps oubliée, qu'ils vont rejouer avec délectation.
Tes mains parcourent mon torse pour en redessiner tous les contours.
Mes lèvres s'attardent sur tes seins puis remontent jusqu'à ton cou pour retrouver le lobe de ton oreille que je mordille avec douceur.
Étreintes, caresses, sans état d'âme, nos peaux s'emmêlent et s'électrisent.
La gourmandise est à l'honneur pour un ballet très appuyé.
Chasseur, chassé, ma foi qu'importe car le plaisir dicte ses règles.
Les sentiments sont mis à nus, sans fard ni masque ils s'émancipent.
Sublimes instants en vérité, nos corps s'embrasent et s'illuminent.
La faim de l'autre pousse et intime une immersion folle et divine.