Un putain de tintement métallique me réveille brusquement. J'entrouvre les yeux en grognant :
-C'est quoi votre foutu problème les gars ?!
Je me redresse lentement, un mal de crâne phénoménal me vrille les tempes. Je me frotte le visage avec humeur et me tourne vers les barreaux. La petite bigleuse et l'incube attendent patiemment de l'autre coté de ma cage. La fillette serre une sacoche contre elle et l'autre crétin tient le bout de métal avec lequel il vient de faire ce foutu vacarme. Sans me laisser le temps de les insulter il m'explique :
-Je vais entrer en premier et tu vas te laisser faire. Une fois que tu seras immobilisée Mag entrera à son tour et elle nettoiera tes plaies. Si tu fais un geste de travers je te tue.
Je marmonne dans ma barbe mais hoche tout de même la tête. Il déverrouille la porte et s'avance vers moi. Sa veste à capuche a laissé place à un simple tee-shirt noir et un jean brut. Son odeur me frappe alors qu'il n'est plus qu'à quelques pas, un mélange de savon et de fraicheur. Ses cheveux aux reflets rubis humides et en bataille me confirment qu'il sort tout juste de la douche.
Je secoue brusquement la tête, foutues hormones ! Alors qu'il s'apprête à poser une main sur mon bras je me décale subitement. Si il me touche je suis foutue : il m'aura sous son emprise. J'envoie mon poing dans son visage mais il évite en se baissant et mon corps se crispe d'un coup quand sa main se pose dans le creux de mon cou. Fais chier !
Les dents serrées il me fusille de ses yeux rubis et me grogne :
-Allonge toi.
J'essaye de résister mais mon corps tremble et je finis par me retrouver allongée sur ce foutu lit. La bigleuse, Mag, entre à son tour et s'avance d'un pas méfiant. Je soupire lourdement et me détends, ça ne servira à rien de résister à part à me choper des courbatures.
La fillette s'accroupit à coté du lit et sort différents trucs de sa sacoche. Elle défait ensuite le bandage imbibé de sang qui m'enserre la jambe. Avec une patience infinie elle nettoie ma jambe avec un coton imbibé de produit antiseptique. Elle appose ensuite des compresses sur les parties de peau les plus abimées et enroule de nouveau ma jambe dans un bandage. Après avoir vérifié que ça tiendra elle imbibe de nouveau un coton avec un produit à l'odeur florale. Elle dégage les cheveux qui tombent sur mon front et nettoie mon visage avec minutie. Le liquide froid qui s'étale sur ma peau contraste avec le contact brulant de la main de l'incube, toujours posée dans mon cou. Je sens d'ailleurs ses yeux me scruter sans aucune gêne.
D'une voix faible la ptite m'enjoint :
-Fermes les yeux.
Je m'exécute et elle frotte le contour de mes yeux pour enlever toute trace de maquillage et de saleté. Elle nettoie ensuite la plaie que j'ai sur le front et la couvre d'un pansement. Elle range ensuite toutes ses affaires et pose une pomme et une petite brique de lait sur le sol. Sa voix trop hésitante qui m'agace prodigieusement retentit :
-Mange ça tu dois reprendre des forces, même si ce n'est pas grand chose. Et évite de trop bouger ta jambe.
Elle se lève et sort sans demander son reste. D'une voix emplie de mauvaise foie je marmonne :
-Merci moucheron.
La voyant écarquiller les yeux je lui fais comprendre :
-Ne crois pas qu'on soit amie, loin de là. C'est juste une question de respect. Tu me soignes, je te remercie. Rien de plus. Quant à toi :
Je lève les yeux sur l'incube qui me maintient toujours clouée sur ce lit :
-Tu peux aller te faire foutre.
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Aeternam
ParanormalEn ce futur anarchique qu'est 2075 les créatures et démons sont tout aussi présents sur cette terre que le sont les humains. Lane : humaine, gothique, sadique et tueuse à gage, exécute chacun de ses contrats. Malgré son passé trouble elle garde...