La Bataille de Fort Nasram

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L'aube se couchait sur les prés d'Esray.
Le soleil léchait l'herbe de sa couleur été.
Quand d'un coup, se fit entendre un bourdonnement.
Bruit sourd, rythmé, aux multiples sources, et enfin clair,
C'était la mélodie des Raies qui approchait soudainement !
Et au bout de la vallée, pouvaient être vus quelques bouts de chair.

L'alerte fut donnée à Fort Nasram !
Et pendant que le glas, entre les murs, résonnait,
Lavehc, prince des Anges, monta au sommet
De la tour d'observation; des milliers de lames !
Il tapa trois fois de l'épée, et l'appel fut lancé.
Du ciel, des dizaines d'Anges pleuvaient.

Trop vite, les ennemis furent à leur portée.
Les premières flèches décochées tombèrent,
Et la muraille, auparavant blanche, s'habilla de fer.
Les Anges riposterent, et leurs traits enflammés,
Tour à tour, Raie après Raie, les âmes consommaient.
Au sol, de chaque côté, déjà les cadavres s'amoncellaient.

Les créatures de lumière, en infériorité de nombre,
Épée dorée à la main, chargèrent les bêtes de l'ombre.
La lune reflétant sur leurs protection; éclat d'or
Leur donna l'unité d'un seul immense monstre
Et l'instinctive peur que le courage dévore
Fut avalé lorsque les armée ne furent qu'à quelques mètres

Les deux corps s'entrechoquaient enfin !
Les innombrables cors des ennemis
Désormais au dessus des cloches amies.
Coup, coup puis coup, le combat semblait sans fin.
La magie face à la force brute, l'amour et la violence.
Tourbillon d'épées, de haches, de flèches, de lances.

Les Anges, entourés, agglutinés, résistèrent jusqu'au dernier.
Comme un halo qui s'éteint dans l'obscurité.
Le dernier rayon, Lavehc, fit honneur aux siens,
Mais dans l'horrible massacre, une flèche le prit à la main.
Lachant son épée et une larme, il bénit sa fille.
La tête coupée. La lumière s'éteint. Plus rien ne brille.

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