12 - Juste un "au revoir"

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- - - - - PDV Emilie - - - - -

Quelques jours après mon opération, j'étais déjà de retour à la maison. Je n'irai pas jusqu'à dire en pleine forme, mais j'étais là. Les semaines passèrent et les vomissements commencèrent à arriver avec un état général fatigué, c'est simple j'étais devenue narcoleptique. Je pouvais m'endormir n'importe où et dans n'importe quelle situation, parfois même à table. C'était difficile de m'occuper des enfants quand mes pics de fatigue étaient à leur paroxysme, mais je faisais de mon mieux, comme toujours. Je ne crois pas qu'on blâme les personnes qui font de leur mieux. Je veux dire, je n'ai jamais vu personne pointer du doigt une autre personne en disant :

'Regarde celui-là comment il fait de son mieux'

Ça n'a aucun sens, mais ça reflète bien mes pensées en ce moment. L'arrière de mon crâne me gratta soudain, j'y répondis par automatisme avant de découvrir l'état de ma main. Une touffe de cheveux énorme était au creux de ma paume. Je portais des foulards, mais ça n'empêchait en rien mes cheveux de tomber... A chaque mèche que je retrouvais, mon cerveau se stoppait quelques secondes comme s'il avait besoin de temps pour intégrer ma condition. Je suis mourante et personne n'y peut rien.

Pourtant, j'avais la chance de voir le ventre de Myriam s'arrondir au fil des semaines. Elle avait tellement hâte de découvrir le sexe du bébé qu'elle arrivait à me faire rire. Non pas que je sois déprimée, même si j'ai énormément de raisons de l'être, mais j'avais l'impression de vivre ma vie comme une spectatrice, alors j'observais les scènes en détail pour qu'elles restent gravés en mémoire mais j'en oubliais l'essentiel qui est de vivre le moment présent.

Quand mon cerveau se remit en route, je me levais pour laisser la mèche partir au gré du vent. Je me décalais un peu de la baie vitrée pour m'asseoir par terre contre la maison, quand j'entendis des pas lourds dans l'escalier, suivit de haussements de tons.

Myriam : - J'Y ARRIVE PAS, DARYL.

Daryl : - C'est ridicule Myriam, tu t'entends ?

Myriam : - QUI TE DIT QUE CA NE SE PASSERA PAS EXACTEMENT COMME CA ?

Daryl : - Tu baisses d'un ton avec moi, Myriam. Ton raisonnement est complétement illogique, c'est absurde !

Myriam : - BIEN SUR, c'est moi qui suis illogique et absurde, et bientôt ce sera la faute des hormones, hein ? J'en ai rien à secouer de ce que tu penses. Si tu préfères me hurler dessus plutôt que de me comprendre, grand bien te fasse, mais tire-toi parce que j'ai pas besoin de toi.

Daryl : - Myriam, t'es dure là.

Myriam : - NON, CE QUI EST DUR, C'EST CETTE PUTAIN DE VIE DE MERDE.

Daryl : - Je peux comprendre à un certain stade, Myriam, mais là tu...

Myriam : - JE QUOI ? JE DÉPASSE LES BORNES C'EST CA ? Va te faire foutre.

Je soupirais dans mon coin en me doutant que j'étais le sujet principal de cette dispute. Je n'ai jamais voulu ça, mais j'avais l'impression d'être une bombe dans cette famille et que tout le monde essayait de limiter les dégâts, sans vraiment y parvenir...

Daryl : - Alors tu crois vraiment que si notre bébé nait, ta sœur va mourir ?

Myriam : - Avoue que la coïncidence est troublante.

Daryl : - Mais quelle coïncidence ? Y A RIEN. Le cancer d'Em' était là depuis longtemps, probablement depuis Ellie ! La vie a fait qu'elle ne s'en est rendu compte en même temps que notre bébé, mais ça n'a rien à voir.

Matt et Daryl (Is It Love ?) : Destins Entremêlés {TOME 3}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant