Missing Love

Ralph's Wound

ꕥ

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ℒe froid était cinglant en cette journée hivernale. Il avait neigé dans la nuit et un fin manteau de neige recouvrait les toits des maisons et les feuilles des arbres. Les gens pressaient le pas sur les trottoirs enneigés, leurs manteaux fermés et leurs nez cachés dans les écharpes. La neige ne semblait pas prête à fondre malgré les fins rayons de soleil qui traversaient les nuages depuis plusieurs heures, mettant ainsi fin à la grisaille dans laquelle la ville était plongée depuis plusieurs jours.

Assis derrière son bureau, le brun soupira alors qu'il faisait courir sa main dans ses cheveux. Il se sentait horriblement fatigué et pour cause, il n'avait cessé de travailler ces derniers jours, dormant et mangeant très peu pour assurer au niveau de son travail. De profondes cernes soulignaient ses larges yeux en amande aux iris d'un noir profond et ses traits tirés par la fatigue accentuaient la masculinité de sa mâchoire saillante.

C'est donc sans remords qu'il posa son stylo sur les papiers qu'il était jusque lors en train de remplir pour s'accorder les cinq petites minutes de pause dont il avait besoin. Il savait qu'avec la période de Noël approchant à grand pas, les rendez-vous allaient diminuer puisque les gens avaient la tête à autre chose. Ils pensaient à acheter les cadeaux de dernière minute, au menu du fameux repas de famille ou bien des repas entre amis. Ils pensaient à décorer leurs maisons si ce n'était pas déjà fait ou à acheter leurs tenues de fête. Le brun, lui, avait tout prévu depuis presque un mois. Il irait chez ses parents le soir du réveillon, dînerait chez eux puis, après avoir échangé les cadeaux, il reprendrait la voiture pour rentrer chez lui et se reposerait. Il ne s'accordait de toute façon qu'un seul jour de congé en période de fête. Il n'avait pas besoin de plus puisqu'il n'avait personne avec qui se serrer sous une couette, une tasse fumante à la main, pour regarder films et autres bêtisiers de Noël à la télévision. Non, il n'avait plus personne.

Le brun soupira de nouveau. Il lui manquait terriblement. Son doux visage lui manquait. Ses yeux en amande et son regard si profond, si noir, lui manquaient. Il se languissait de revoir ses lèvres pulpeuses lui sourire. Il voulait à nouveau les sentir contre les siennes. La chaleur de ses étreintes, ses doigts courant dans son dos ou ses cheveux et qui l'endormaient, sa peau si douce contre la sienne, ses doigts emmêlés aux siens, ses cheveux toujours si désordonnés dans lesquels il passait ses petites mains un nombre incalculable de fois, la douceur de ses touchers, la pureté de sa voix, la finesse de ses traits, son infinie douceur et sa gentillesse. Tout de lui lui manquait affreusement, horriblement, laissant comme un trou béant dans sa poitrine tout comme il l'avait fait dans sa vie. Au début, le jeune brun s'était dit qu'il allait revenir et que toute cette histoire allait s'apaiser, qu'il allait retrouver son petit bout d'homme à qui il allait redonner le sourire. Seulement les jours passaient et jamais il ne toquait à sa porte ni ne revenait. Son absence se faisait ressentir jusque dans leur groupe d'ami. Ils avaient tous l'habitude de le taquiner sur sa taille ou sur leur relation à lui et au brun, ce qui le faisait généralement bomber ses joues si rondes ou rougir. Mais lorsqu'il fut parti, la bande ne riait plus comme avant et le brun pouvait voir les regards et les sourires de soutien de ses amis qui restaient bien moins touchés que lui qui venait de perdre non seulement un ami mais aussi un amant et une partie de son coeur. Puis, petit à petit, il avait perdu espoir, l'espoir qu'un jour il ne le voit à nouveau franchir le seuil de sa porte, son éternel sourire faisant disparaître ses yeux collé au visage. Il savait qu'il ne le reverrait plus jamais. Il ne croyait de toute façon pas au destin. Leurs routes s'étaient séparées et jamais plus il ne le reverrait et aucune forme de destinée n'allait le changer.