Chapitre 1 : Le début d'une fin

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Chapitre 1.

Endroit Inconnu – 1229

Je vivais comme garçon d'écurie, sous-payé et exploité certes, mais ma vie n'était pas si mal.

Le Maître des lieux, le Baron Nari, m'avais recueilli lorsque j’étais enfant, en plein milieu des bois qui entourent le village, au-delà de la muraille qui protège les habitants de la Guerre entre le Royaume du Nord et celui du Sud. Enfin c’est l'explication officieuse fournie par le Baron lors de la construction.

La plupart des habitants du village de Narive craignent le Baron même si pourtant il nous traite bien. Hormis quelques disparition soudaines de villageois qui lui sont attribuées, il n'a jamais levé la main sur moi, ou sur sa femme ou sa fille ou quelconque serviteur.

Mais les conditions de vie sont peut être meilleures autre part… Je n'avais jamais connu autre chose que les allers-retours entre le Manoir et le Village ou le Manoir et les champs pour sortir les chevaux.

Je rêvais d'aventure, d'explorer des endroits inconnus, de combattre des monstres en tout genre ! Les légendes qui circulaient dans le village attisaient encore plus ma curiosité. « Le Baron un Vampire ? »
- « Un esprit de la forêt en colère contre le village ? C'est pour ça la muraille ?? »
- « Des géants de glace dans les Îles ? »
- « Un peuple des îles va se rajouter dans la Guerre entre le Sud et le Nord ! Un Peuple de Barbares !! »
Le Baron m'a toujours dit de ne pas écouter les commérages des vieilles du village, mais… j'étais quand même très curieux.

Ce jour là je devais aller chercher un chargement de nourriture au village, et en même temps reprendre du foin pour les chevaux. La routine, rien de bien spécial. Mais quand je suis arrivé au village, j'ai vu un homme, pas un soldat mais il était en armure légère et recouvert d'une cape noire.
Je pouvais apercevoir deux fourreaux dépasser de sa cape, les habitants en avaient peur, les habitants me fixaient, puis regardaient l'étranger, puis moi, puis l'étranger, avant de me pointer du doigt. L'étranger s’avança vers moi puis m'expliqua froidement qu'il voulait voir le Baron. Il m’accompagna jusqu'au Manoir, sans un mot.

Je n'avais pas le droit de rentrer dans le Manoir. Je devais rester dehors, mais j’avais quand même une chambre, à l'arrière de l’étable avec tout le nécessaire. Pas confortable mais c’était mieux que dormir dehors.

Je me doutais que l’étranger négociait quelque chose avec le Baron. Je voyais parfois des soldats venir au Manoir, parler au Baron et puis partir, mais l’étranger était différent. C’était pas un soldat. Son armure était trop légère, cotte de mailles et cuir dur, pas d'ornement, pas de décoration, pas de grosse plaque en métal, et un pendentif. Je n'ai pas vu son visage ce jour là, caché par sa capuche qu'il refusait catégoriquement de retirer malgré le beau temps.

L’étranger partit, quelques jours calmes où je travaillais un peu moins grâce au beau temps, puis il revint avec un sac dans sa main droite qu'il donna au Baron. J'avais cru voir quelques gouttes rouges couler du sac mais je m'étais dit que mon imagination me jouais des tours.
Le Baron, visiblement ravi de voir le sac, lui donna un peu d'argent avant de lui indiquer une direction, dans les bois, au-delà de la muraille.

Étant curieux de nature je suivis l'étranger, croyant être discret. Je le suivis jusqu’à l'entrée d'une grotte. Je n'avais jamais été aussi loin du village, aussi loin du Manoir.
La grotte n'était pas très profonde et l’étranger s'approcha d'une paroi, semblable à une sorte de porte mais contre un mur de roche épaisse.

Il prononça alors quelque mots incompréhensible, je n'avais jamais entendu quelqu'un parler de la sorte. Il mâchait ses mots, parlais bizarrement, puis d'un coup une grande lumière, et l'étranger qui rentre dans une sorte de… faisceau lumineux ?

Je n'en croyait pas mes yeux ! De la magie ??

Il fallait que je saches de quoi il s'agissait. Je prit mon courage à deux mains et je fonça dans la lumière, me retrouvant dans une grotte sans issue. Ça puait, j'entendais des bruits horribles, stridents, et des bruits de lame. En avançant je voyais les murs couverts de sang, et des corps étranges, pas des humains, pas des animaux.

J'avais peur, je regrettait mon choix… L’aventure c'est pas pour moi !! Mais je ne pouvais plus reculer. Si je voulais sortir je devais trouver une sortie dans une grotte linéaire, alors pas d'autre choix que d'avancer.
La grotte, ressemblait à un endroit abandonné. Un temple ? Je n'en avais jamais vu. Je pensais que c'était une légende pour faire peur aux enfants, pour qu'ils n'aillent pas se perdre dans les bois.

Je finis par arriver à la fin de la grotte. À nouveau une lumière immense jaillis, une sortie ?

Non. Cette fois, c'est l'étranger qui me regarde, le regard vide et effrayant, un épée couverte de sang dans sa main droite et un cristal dans sa main gauche. C'est du cristal que provient la lumière, de plus en plus intense. Cette lumière qui finit par m’aveugler, me brûlant complètement les yeux.
Vient ensuite la chaleur, faisant fondre le tissu de mes vêtements, me brûlant à son tour ma peau.
Ensuite, le vide, je m'écroule au sol, mon corps sans vie.

C'est ainsi, que je suis mort.

Narive, la conjonctionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant