Chapitre : Une vie après la mort

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Chapitre 3

Est du village de Narive – 1167

- « Aaah ma… tête.. »

Je me réveille, il fait froid… J'ai un mal de crâne horrible… La nuit est tombée, je sais pas ou je suis.
J'ai l’impression d'avoir bu, je me sens mal. Pourtant je bois jamais j'ai pas le droit.. Mais comment je sais l'effet de l’alcool alors… Je suis confus, perdu dans mes pensées, je suis totalement perdu dans la foret aussi.
Cette nuit est étrangement claire, moi qui ai l’habitude de passer quelque nuits dehors je n'ai jamais vu un ciel aussi blanc. La lune émet une lumière qui me brûle les yeux si je l'observe trop longtemps.

En me relevant je remarque que j’arrive a distinguer le sol et les arbres comme de jour, un jour gris et pluvieux. J’avance de quelque mètres et le craquement d'une branche me fait sursauter, un bruit sourd, distinct, qui amplifie mon mal de tête déjà présent.

J’entends tout les bruits, animaux, vent dans les arbres. Ils résonnent en boucle et de plus en plus fort, je tourne sur moi-même en essayant de séparer chaque bruit. « Animal, Feuille, animal, loup, m-monstre »
Je sens les odeurs, je sens tout, j'ai mal partout et je me sens lourd. Je dois pas rester ici, je dois partir..
Je commence à avancer lentement à l’opposé des grognements, j’ai l’impression de porter une charge, ou une armures. J'erre dans la forêt en m'aidant des arbres, en m’appuyant sur eux pour ne pas perde l’équilibre. J'ai l’impression d'être plus grand et plus musclé mais mon imagination me joue sans doute encore des tours.

Je finis par arriver au bord d'une route, devant moi une plaine assez grande et je pense apercevoir une maison au loin. Je me pose énormément de questions et au fond de moi je me dit que cette maison est sans doute une sorte de mirage. En pleine nuit c'est impossible de voir aussi loin. Mais je décide quand même de me diriger dans cette direction, n’ayant pas vraiment d'autre choix.

Une fois arrivé je me rends compte que cette maison est réelle, un cabanon qui semble abandonné. Devant la maison se trouve une petite barrière écroulée, qui protégeait sans doute un potager maintenant rempli de mauvaises herbes. Le toit de la maison s’est effondré lui aussi et la porte est à  moitié cassée.
Je n’ai pas vraiment d’autre abri, d’autre endroit ou terminer la nuit alors je rentre dans la maison et j’observe instinctivement à la recherche d'objets ou de cadavre. Ça empeste le sang humain. Vieux de quelque mois, des traces de sang laissées par un corps traîné en dehors de la maison. L’œuvre de soldats ou de déserteurs maintenant partis bien loin.

Je décide de faire un feu, pour me réchauffer et reprendre mes esprits et la, sous la lumière, je me rends compte que je porte réellement une armure. Cotte de maille et cuir durcit, un pendentif de vipère qui pends par-dessus mon plastron, j'ai aussi deux fourreaux dans mon dos, recouverts par une grande cape noire. Cela explique mes difficultés pour marcher.
Je finis par m’endormir au coin du feu, sous la partie du toit encore intacte, le sol ne me dérange pas moi qui ai toujours vécu dans des conditions de vie désastreuses.

- « Arthur, Arthuuuur, réveille toi ! C’est l'heure de l’épreuve des herbes. »

- « Je, j’arrive. »

Je me lève, maintenant dans un corps d’enfant au milieu d'un château dans les montagnes. Cet endroit m’est familier, les visages des autres enfants aussi. Ils se sont longtemps entraînés avec moi, mais je n'ai pourtant pas eu cette enfance… J’avance en suivant le maître, qui nous en mène hors du château. Les visages se mélangent et se déforment, le paysage noircit, se transforme en forêt sombre, avant de me remporter dans un village face à un monstre gigantesque gisant au sol, mon corps et une épée couverts de sang. Je me vois ensuite arpenter les routes et les villes, massacrant des humains comme des monstres que je n'ai jamais vu avant. Seul, constamment seul, sans but précis si ce n’est l’appât du gain, gain que je n'ai jamais eu.

Je finis par me réveiller le lendemain, en sueur et suffocant. Je m’empresse de retirer cette armure qui m’étouffe étouffe, pour découvrir un corps remplit de cicatrices, certaines profondes qui auraient du m'être mortel. Le problème étant que je ne me suis jamais battu.
J’analyse chaque partie de mon corps, en étant de plus en plus perdu à chaque fois que je regarde un peu plus ce corps qui n'es visiblement pas le miens. Mes souvenirs se mélangent et s’embrouillent, je n’arrive plus a distinguer la réalité de mon imagination, je n'ose pas me regarder dans la glace.

Un morceau de miroir cassé attire mon attention en reflétant un rayon de soleil dans ma direction. Je le saisit en fermant les yeux, j'ai peur de ce que je vais découvrir… J’ouvre un œil et je jette directement le miroir loin de moi. Ce n'est pas mon visage, ce ne sont pas mes yeux. Je suis devenu un humain aux yeux de chat, au yeux de Vipère. Un monstre errant sans foyer.

Je renfile l'armure et sort de la maison, ne sachant que faire, ne sachant ou aller avec le corps d'un autre. J’avance sur la route jusqu’à trouver un panneau indicatif, je vais partir vers le Nord, Nord-Ouest, cette direction me semble appropriée et je suis étrangement poussé vers la. Je vais contourner le village de Narive, un détour vers le Nord-Est qui me dirigera vers la ville d'Oxenfurt. Je pourrait passer par la pour m'acheter un cheval et d'autres provisions puis reprendre mon chemin.

En avançant, je n’arrête pas de penser au Baron Nari, il va devoir se trouver un nouveau garçon d'écurie, et pour moi une nouvelle vie commence.
Mon attention est attirée par une odeur, puis un cri, strident et un hurlement. Je me dirige instinctivement vers là sans même y réfléchir. J’arrive sur place, un chariot s’est renversé au bord de la rivière, le conducteur un marchand d'une trentaine d’années, vêtements coûteux mais usés, pas d'arme dur lui ni d’escorte, se fait attaquer par des noyeurs.

Je sort l’épée en argent directement et avance en direction de ces monstres. Je les connais bien, tout ce qu'il y a de plus basique, les monstres les plus simples à tuer. J’arrive dans leur dos et j'en plante un dans son cœur, il meurt sur le coup attirant l’attention du reste des monstres sur moi. Je me recule pour éviter de me faire submergé par leur nombre, seul danger en combattant des noyeurs. J'en compte encore Sept, trois en face de moi, trois sur ma gauche et un qui tente de me contourner sur ma droite pour passer dans mon dos.

Les trois sur ma gauche se lancent sur moi, un attaque beaucoup trop prévisible. Un simple petit saut en arrière me positionne parfaitement pour une contre attaque, un coup d'épée bien placé tranche le premier, une rotation et quelques mouvements qui me semblent si faciles à exécuter me débarrasse des trois noyeurs sur ma gauche en une fraction de seconde. Plus que quatre, je ne baisse pas ma garde, je me repositionne, je ne dois pas me bloquer avec le petit ravin entre la route et la rivière.

Toujours trois devant et un sur ma droite, j'exécute un enchaînement rapide sur celui qui est isolé, ne lui laissant aucune chance, puis me retourne juste a temps pour esquiver le coup de griffe. Une roulade mais je n'ai pas le temps de me relever, je coupe les jambes du noyeur avant qu'il ne puisse m'atteindre, je le plante dans le torse et le soulève du bout de mon épée en me relevant, plus que deux. La suite du combat est tout aussi simple que son début, ces montres n’avaient aucune chance.

Je récupère sur les cadavres des ingrédients, instinctivement une fois de plus. Tout cela me paraît naturel, comme l’œuvre de toute une vie alors que je n'avais pourtant jamais quitté le manoir.
Je retourne au près du marchand, espérant une récompense pour lui avoir sauvé la vie, celui-ci m’explique qu'il n'a rien sur lui mais me promet de me récompenser chez lui.

- « Retrouvez moi 231A Baker Street à Novigrad ! Je promet de vous récompenser amplement chez moi maitre Sorceleur !»

Je continue ma route vers Oxenfurt, maintenant conscient de celui que je suis devenu, un Sorceleur.




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⏰ Dernière mise à jour : Nov 09, 2018 ⏰

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Narive, la conjonctionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant