Le temps d'aimer

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DÉCEMBRE 1952 :

Les poings serrés, la bague dans ma poche, je marchais avec assurance.

« Cette fois c'est la bonne » avais-je pensé. Ce n'est pas la première fois que je faisais une demande en mariage mais j'espérais que mon errance se terminerait là...

Arrivé au niveau de la bouche de métro de l'Avenue Station juste à côté du Central Park, où j'avais passé une heure à marcher entre les grands arbres, après le travail, je dépose 1$ dans le pot d'un sans-abri qui me remercie de ma gentillesse, et je descends les marches pour prendre le métro de la voie R. Un quart d'heure plus tard je suis à la Street Station, c'est là que je m'arrête.

Ma bien aimée habite à quelques centaines de mètre seulement de la station. Je traverse la Lexington Avenue, et j'arrive devant sa maison se situant entre l'hôpital et le Bellevue South Park.

Elle était là, à sa fenêtre, contemplant le mouvement de la ville, elle était là ma chère et bien-aimée Rose. Ses cheveux ondulés suivaient le mouvement du vent en me voyant ses lèvres rouges formèrent un rictus dévoilant ses belles dents droites.

Mon cœur battait à mille à l'heure, j'avais chaud, pas à cause de la météo car nous étions en plein mois de décembre, j'étais nerveux.

J'avais économisé pendant plusieurs mois pour pouvoir lui acheter ce magnifique bijou, une bague argentée décorée d'une grande pierre, un saphir bleu royal. Je gagnais assez bien ma vie, mais cet anneau avait couté une fortune et j'espérais que cela me porterait chance.

Elle ouvrit la porte, sa veste sur les épaules et coiffée d'un chapeau que je lui eu offert pour son anniversaire. J'embrassais sa joue avant de nous mettre en route pour notre rendez-vous.

Cela faisait déjà un an que Rose et moi sortions ensemble, on s'était rencontrés au mariage d'un ami...

12 DÉCEMRE 1951 :

« Je voudrais porter un toast à mon frère John et sa moitié. John, Claire, nous sommes tous ici réunis pour célébrer ce jour merveilleux où deux personnes magnifiques unissent leurs cœurs. [...] Aux mariés !»

Et tous les invités avaient répétés en cœur en levant leurs coupes de champagnes « Aux mariés ! »

Je regardais les convives danser au milieu de la grande salle quand je la vis, en face de moi, dansant, ses grands yeux bleus et sa fine bouche riaient, la joie me remplit. C'était elle !

Je m'avançais vers elle et m'excusa auprès de la petite fille avec laquelle elle ballait et lui demanda d'être ma cavalière pour le reste de la soirée. Elle accepta timidement, nous dansâmes jusqu'au bout de la nuit. Ce fût l'un des meilleures soirées de ma longue et solitaire vie. Et depuis elle était mienne.