Démons et Anges

5.

Cassiopée entendit une voix venant de loin, très loin.
"- Eh! Réveille-toi!
Et quelques minutes plus tard de nouveau la même voix.
- Allez, on n'a pas toute notre vie.
Cassiopée écoutait la voix depuis quelques minutes déjà mais n'arriva pas à l'identifier. Était-ce son père? Ou peut être son meilleur ami d'enfance? Impossible, ce dernier était mort il y a quelques années dans la guerre. Son père également.
Elle ouvrit les yeux doucement.
- Eh bien, c'est pas trop tôt!, se plaigna le jeune homme dont elle ne connaissait toujours pas le prénom.
Cassy remarqua qu'elle était dans une chambre vide. Elle était assise sur une chaise mais n'était pas ligotée.
- Et maintenant tu vas te lever et tu vas venir avec moi, lui ordonna l'homme.
Avant que Cassiopée n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, elle était déjà tirée de derrière par l'homme qui l'emmenait en-dehors de cette salle à l'allure peu réconfortante.
- Qu'est-ce que tu fais?, lui demanda-t-elle, inquiète.
Pour toute réponse, le jeune homme se mit à crier.
- JE L'AI EU! JE L'AI AVEC MOI!
La jeune femme savait qu'il parlait d'elle et essayait de se débattre de toutes ses forces. La poigne du jeune homme fut pourtant bien plus fort qu'elle et tout ce qu'elle a réussi à faire était de s'épuiser plus rapidement qu'elle ne l'aurait fait en temps normal. Il faut dire que la nourriture lui manquait cruellement.

Un garde était seulement à quelques mètres d'eux et entendant le cri du jeune homme, se retourna immédiatement.
- Vous! Arrêtez-vous!, ordonna-t-il. Il sortit un pistolet de sous sa veste noire et le braqua sur les deux individus.
- Plus besoin de s'inquiéter, je l'ai avec moi, dit le jeune homme calmement. - Je veux d'abord avoir ma récompense et ensuite je vous donne la fille.
- Donnez-la moi maintenant, et vous aurez une récompense bien méritée, lui demanda le garde, son pistolet maintenant pointé vers le jeune homme.
Ce dernier fit semblant de réfléchir mais savait déjà la réponse qu'il allait donner.
- Non, fit-il, décidé à ne pas se laisser avoir. Il savait que s'il donnait d'abord la fille, le garde le tuerait. Il ne fallait avoir confiance en personne. Et ça, il le savait.

Le garde tira, mais loupa sa cible. Le jeune homme, empoignant la veste de la brune, se mit à courir, entraînant avec elle cette dernière.
Le garde tira de nouveau, et puis encore une fois, mais à chaque tir loupa sa cible.
Les deux individus courèrent jusqu'à l'entrée de la forêt, située derrière eux quelques minutes auparavant. Le jeune homme lâcha la brune puis mit ses mains sur ses genoux pour souffler un peu.
- Alors écoute-moi bien, déclara-t-il. - Tu es pourchassée mais maintenant je le suis également. Soit on continue à deux, soit je te laisse partir et on continuera tout seul, chacun sur son chemin.

Avant que Cassy n'ait eu le temps de parler, un autre tir vint interrompre leur discussion.
Le garde était à une cinquantaine de mètres d'eux, tirant sans succès sur les deux individus pourchassés.
Pour toute réponse, la brune prit la main du jeune homme et ils s'engouffrèrent à l'intérieur de la forêt.