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"Le roi Akzak a une nouvelle fois chuté aujourd'hui. Sa santé, déjà fragile, continue de se détériorer à un rythme alarmant. La question se pose désormais avec une gravité de plus en plus évidente : sommes-nous aux portes de la fin de son règne ?"

Cette annonce me glaça le sang et fit courir le long de mon échine un frisson aussi douloureux que glaçant. Le roi, que l'on croyait en voie de rétablissement, venait de rechuter.

Mais cette fois-ci, j'avais la terrible intuition que l'issue serait fatale.

Il me revient en mémoire l'instant de mon départ pour Stormaven : il semblait sur la voie de la guérison, bien que les stigmates de la maladie fussent encore visibles sur ses traits.

Tout en lui laissait croire qu'il parviendrait à se relever, que les jours à venir le verraient triompher de son mal insidieux.

Mais n'était-ce là qu'une illusion savamment entretenue pour masquer une vérité plus tragique ?

Se pouvait-il que son regard empreint de détermination ait été une ultime mascarade, un voile destiné à nous épargner l'effroi d'un destin déjà scellé ?

Ou bien étions-nous tous les dupes d'un mal plus retors qu'il n'y paraissait ?

Maman: Oh mon Dieu !

L'exclamation soudaine de ma mère me fit sursauter.

Ses pas précipités résonnaient dans le couloir tandis qu'elle se rapprochait du salon, son visage trahissant une anxiété sourde.

Papa: Je ne saurais dire pourquoi, mais un étrange pressentiment me ronge...

Murmura mon père d'un ton grave, le regard perdu dans une sombre introspection.

Papa: J'ai la sensation que nous sommes à l'orée d'un tournant, que d'ici peu, le cours des événements nous emportera inexorablement.

Ma mère porta une main tremblante à son menton, le regard empreint d'une tristesse résignée.

Maman: Ce serait une tragédie... La fin d'une ère.

Je sentais mes membres s'engourdir sous le poids de l'émotion.

Lentement, presque mécaniquement, je me dirigeai vers le canapé et pris place, mes jambes encore alourdies par l'épuisement d'une interminable journée.

Mon regard demeura figé sur l'écran de télévision où défilaient, dans une austérité glaçante, les images du transfert du roi vers l'hôpital.

Aucun détail supplémentaire ne filtrait.

L'angoisse pesait sur l'atmosphère comme une chape de plomb.

Papa: Je m'inquiète désormais pour la succession.

Déclara mon père d'un ton grave.

Papa: Le jeune prince est encore bien trop tendre, inexpérimenté, et sans doute peu préparé aux exigences de la couronne.

Ma mère hocha la tête, un pli soucieux barrant son front.

Maman: Je dirais même qu'il n'est pas tout à fait prêt !

S'exclama-t-elle.

Maman: C'est encore un enfant !

Mes pensées vagabondèrent aussitôt vers le prince, avec qui j'avais passé la journée, inconscients tous deux du drame qui se jouait. J'éprouvais une sincère peine pour lui.

Lorsqu'il apprendrait la nouvelle, quelle serait sa réaction ?

Lui, si distant, si froid, presque imperméable aux émotions...

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant