❤️merci de me lire. Attention, ce texte n'est pas pour les âmes trop sensibles. Il se veut réaliste.❤️
Trois coups de feu successifs retentissent sur la grande place baignée de soleil et de vie, et le monde devient un hurlement d'horreur.
Une cascade de pieds martelle, une rivière de sang ruisselle, et le sol se change en ciel.
J'ai neuf ans et ce matin, j'ai demandé à mon père de m'emmener à la manifestation sur la différence auquel il voulait participer. Mon oncle dit qu'il adore plaider la cause des démunis et des incompris, alors j'ai décidé d'apprendre à aimer à la défendre moi aussi, pour être une bonne fille. Pourtant, la foule ne scande que le slogan de la terreur, et les banderoles colorées qui prônent la liberté ressemblent à des linceuls piétinés.- Reste couchée. Vocifère papa, et un pied chaussé d'une botte à talons s'appuie sur mon épaule pour fuir le mal encapuchonné de noir. Je t'aime, ne bouge pas, Calypso, ce sera vite terminé. Les secours vont bientôt nous sauver.
Un jour, ma maîtresse m'a grondé d'avoir menti. Mais peut-être que pour certains, bientôt dure toujours et veut dire jamais. Je pleure, même si mes parents prétendent que personne ne mérite mes larmes. Je crois que la vie a parfois besoin d'être flouter, noyée, pour être tolérée.
Quelqu'un prie. Je suis persuadée que Dieu n'a rien demandé, mais les monstres continuent de tirer, parce qu'ils n'ont pas compris comment croire. Je demeure figée, incrédule et choquée. Pour moi, les drames n'arrivent qu'à travers les écrans, n'existent que dans les conversations des grands. Je viens de découvrir que la réalité s'inspire des tragédies.
Le corps qui me surplombait pour me protéger des balles qui voltigent s'effondre soudain sur moi, coupant ma respiration, m'empêchant de comprendre que le cauchemar est en train d'agoniser sur mon innocence. Je pense, entre deux sanglots épouvantés, entre deux suppliques embrouillées, que si je meurs, comme Mufasa dans le roi lion, mes poupées seront orphelines. Un liquide chaud coule entre mes jambes alors que mon cœur carbonise, incendié par l'odeur de la poudre ambiante dans l'atmosphère.
Un visage aimé, familier, tâché de mort, celui d'un homme qui me lit des histoires pour m'endormir et me prépare mes plats préférés, repose désormais sur ma poitrine trop pleine. Pour ne plus voir le chaos qui se donne en spectacle, je tourne la tête et fixe l'étendue bleue au-dessus des rues pavées de violence. Quand les oiseaux chantent, quand les insectes volent, quand les étoiles s'allument, est-ce qu'ils savent que les hommes sont presque tous sourds à la beauté et à la paix?
En écho aux cris qui s'élèvent de toute part, une sirène stridente résonne, comme si le bruit pouvait apaiser les meurtriers. Rien ne cesse toutefois, ni le tumulte des cadavres qui pleuvent, ni la folie qui nous mitraille.
Et j'attends...
J'attends d'être une enfant à nouveau.
J'attends d'être bien au chaud sur mon canapé, face à la télé, en sécurité, devant le prochain journaliste qui se lamentera sur un autre carnage terroriste dont il faudra se rappeler.
J'attends de pouvoir étreindre l'avenir qu'on désire assassiner.
Sans savoir si je serai encore capable de me l'approprier...
VOUS LISEZ
À l'horizon des rêves, en pause
RomanceQue fait une adolescente agoraphobe, irlandaise, avec un prénom bizarre et une passion pour les contes de fées, au beau milieu de la nuit chez un trafiquant de drogue, une licorne chauve en peluche dans les bras? Elle cherche sa fugueuse de petite s...