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Les yeux rivés sur mon écran, les sourcils froncés, je le vis.

Son regard, d'abord impassible, s'intensifia en une expression encore plus hermétique tandis que ses prunelles glissaient sur les mots inscrits sur mon écran.

Dans un élan maladroit, je tentai de récupérer l'appareil, mais il esquiva vivement, le conservant fermement entre ses mains.

Moi: Rendez-moi mon téléphone ! Qu'est-ce qui vous prend ?

M'écriai-je, le cœur battant à tout rompre.

Je me redressai, déterminée à récupérer mon bien, mais son regard glacial se planta dans le mien, ancré avec une intensité incompréhensible.

Lui: Qu'est-ce que c'est que ça ?

Demanda-t-il, un sourcil haussé, tout en brandissant mon téléphone devant moi, où la menace apparaissait en lettres cruelles.

Je n'eus que quelques secondes pour distinguer les mots inquiétants à l'écran avant qu'il ne ramène l'appareil à hauteur de ses yeux, observant les phrases comme s'il tentait de se convaincre que ce qu'il voyait n'était pas ce à quoi nous pensions tous deux : une menace, réelle.

Moi: On ne vous apprend donc pas les bonnes manières, cher prince ? Comme, par exemple, à ne pas fouiller les téléphones des jeunes femmes ?

Dis-je d'un ton acerbe, tout en récupérant enfin mon téléphone qu'il me rendit sans protester, bien que son regard interrogateur restât ancré sur moi, toujours aussi inquisiteur.

Je déglutis difficilement, glissant précipitamment l'appareil dans ma poche, la honte et la gêne m'assaillant d'avoir été surprise avec ce message compromettant.

Lui: J'attends toujours ma réponse, mademoiselle !

Lança-t-il d'un ton ferme.

Moi: Et moi la mienne, quant au fait que vous fouillez dans le téléphone des jeunes femmes !

Rétorquai-je du tac au tac, plantant mon regard dans le sien.

Pourtant, son expression ne semblait guère s'attarder sur ma question ; il demeurait concentré sur la sienne, comme s'il attendait désespérément une réponse.

Je détournai alors les yeux, soudain déstabilisée, ne sachant que répondre moi-même.

Une bourrasque soudaine s'infiltra entre nous, emportant quelques mèches de mes cheveux qui vinrent se plaquer contre mon front.

D'un geste nerveux, je les repoussai derrière mon oreille, tandis que je sentais son regard peser de plus en plus lourdement sur moi. Incapable de supporter ce silence oppressant, je finis par lui faire face.

Moi: Un message !

Dis-je, enfin.

Lui: Est-ce des menaces que je vois ?

Demanda-t-il, impassible.

Je déglutis péniblement, sentant une boule d'angoisse se former dans mon ventre. Oui, ce sont bel et bien des menaces. Et, pire encore, j'ignore complètement qui me les envoie, et dans quel but.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant