Je me réveillai douloureusement. Mes bras semblaient engourdis et ma bouche était sèche. Mes oreilles ne pouvaient cesser leur bourdonnement infernal. J'ouvris finalement les yeux, d'un effort surhumain. Il faisait sombre et c'était calme. Je me frottai les yeux et je découvris le désastre. Des débris... jonchaient l'étrange sol. On avait eu un atterrissage tragique. Ils paraissaient tous morts, nageant dans un bain de sang. Cette vision me fit frissonner d'horreur et je failli défaillir. Je me retrouvai désormais seule sur une nouvelle planète, un nouveau monde. Tentant de me ressaisir, je vérifiai s'il y avait des survivants, cherchant le pouls de mes camarades dix fois au moins, sans résultat. Je pleurais et j'avais peur. Les réserves de nourriture semblaient anéanties. Il ne restait qu'une barre de nourriture seule, perdue et désespérée ainsi qu'une minuscule ration d'eau. Je la mis dans ma poche et titubant entre les cadavres, me dirigeai vers le poste de pilotage, mon dernier espoir. Je tentai toutes les manipulations possibles et imaginables mais malheureusement on ne pouvait plus rien récupérer de ce qui était devenu un tas de ferrailles. Une fois sortie, je me mis à observer les alentours : de la terre. Des kilomètres et des kilomètres de terre, une terre jaune. Des cratères rendaient le sol bossu, tumultueux. Aucune trace de vie, ni animale, ni végétale et encore moins humaine. J'étais seule, je ne savais pas où nous avions atterris et j'allais probablement mourir. Je repris cependant mon sang froid et tentai de joindre la base, sur Terre. La radio avait été éjectée de l'appareil, je la distinguai au loin. Je me mis alors à marcher. J'avais l'impression de peser un poids considérable, la gravité devait être très forte. Ma tête me brûlait, je craignais qu'elle n'explose. Un sifflement m'assourdissait soudain, j'en découvris rapidement la raison : un trou de la taille d'une tête d'épingle dans ma combinaison vidait l'oxygène dont j'avais besoin. Je tombai à genoux, mon corps entier brûlant et tremblant par l'effroi de cette mort certaine. Je perdis l'usage de mes membres, puis m'évanouis enfin. Comment ai-je pu en arriver là ?