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Bonsoir chers lecteurs. Une seule chose m'amène à partager mon histoire avec vous aujourd'hui. La culpabilité, le regret, le profond regret.

Je me nomme Sophiate. Jeune femme d'à peine la trentaine. Je suis agent de banque. Mon histoire a commencé à la banque.

      J'avais commencé à travailler à la banque comme simple stagiaire. Nous étions une promotion de cinq dont trois filles et deux garçons dans mon département. Nous étions sous les ordres du Responsable Risques. Ce dernier avait une assistante. Madame Hélène. Une femme formidable que tous aimaient.

   Hélène n'était pas si âgée que ça. Elle devait avoir à peine un an de plus que moi, ou même moins car elle était vraiment très jeune. Elle était toujours calme et tempérée, superbement habillée, elle portait toujours les chaussures de robes de créateurs.

   Chaque jour, elle venait en tailleur sur mesure chic assorti à des escarpins extra chers. Nous savions qu'ils coutaient chère car nous allions à chaque fois chercher les mêmes paires sur les sites et les prix nous aveuglaient. Son parfum trainait des jours entiers dans les couloirs de notre étage. Cette femme était juste magnifique.  J'enviais particulièrement sa peau satinée, pure et soignée, sans tâche et toujours fraiche. Je passais des heures à l'observer à la dérobée et il m'arrivait de sérieusement l'envier car certains jours je me sentais minable à côté d'elle.


     Hélène venait au bureau dans une Hyundai Sonata 2017 flambant neuve avec chauffeur. Et le chauffeur l'attendait toute la journée assis dans la voiture. Je regardais sa vie et me demandais pourquoi moi je ne pouvais pas avoir droit à tout ce luxe. Certains jours, elle venait au bureau la mine très en joie couverte de bijoux en or puis d'autres, totalement dépourvue d'artifice mais elle était si belle.

Entre nous, nous passions le temps à parler d'elle. Chacun y allait suivant ce qu'il avait eu comme information sur cette belle jeune femme.

- Elle est l'épouse d'un haut cadre de la Banque Mondiale. Normal qu'elle soit aussi raffinée et belle, l'argent parle là.

- Oui mais sa maman aussi est très riche à ce qu'il parait, elle est Nana Benz.

J'écoutais les collègues parler  de la provenance de tant d'opulence d'Hélène. Elle est bien trop chanceuse cette jeune femme, me disais-je.

   Un vendredi soir, à la sortie de travail, une grosse Prado vint la récupérer. Un homme vêtu de costume sur mesure en descendit et lui fit la bise avant de l'aider à monter dans la voiture. L'homme était grand et très beau. Il avait des trais étrangers, un peu mauritaniens ou éthiopiens si je peux me le permettre. Sans aucun doute c'était son époux. Toute cette semaine et celle d'après, je guettais la même scène. Elle se reproduira au moins trois fois. L'homme se comportait toujours pareil : bise, galanterie. Je m'imaginais à la place d'Hélène à chaque fois.

A la fin de notre stage, la note de recrutement tomba et je fus gardée par la banque. Hélène et moi étions à présent collègues, enfin elle restait ma supérieure hiérarchique mais... Contrat CDI en poche, je me donnais beaucoup de zèle. J'avais surtout hâte d'obtenir mon premier prêt pour m'acheter mon premier véhicule. Je ne supportais plus de voir Hélène se pavaner comme une reine dans ses bagnoles alors que moi je trainais sur une moto. Et je ne supportais pas non plus d'être vu par les clients qui me draguaient sur une pauvre moto.

Je mis mon charme à contribution pour obtenir quelques millions de certains et une fois mon prêt actif je m'offris une Toyota Yaris dernière génération.

   C'était une folie mais je devais impérativement avoir l'image qu'il fallait pour plaire à une certaine classe d'homme. Tout ce que je faisais je le faisais par rapport à Hélène et très vite je développais plus que de l'envie, j'étais atrocement jalouse d'elle. Jalouse au point de ne pas cacher mon agacement lorsqu'un collègue faisait son éloge.

[...]

CO.EPOUSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant