Deux

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Un soir, à la sortie du travail une chose extraordinaire se passa. J'avais l'impression que Dieu venait enfin d'écouter mes prières.

Déjà dans la semaine, suite à une erreur d'inattention, je fus proprement remise à ma place par dame Hélène. Je n'avais pas le droit de riposter alors je pris sur moi et me promis de me venger.

   Je suis une personne très rancunière.

Alors lorsque je sortis cette nuit-là et
me dirigeais vers ma voiture, je ne perdis pas de vue le regard d'admiration posé sur ma personne. Je me sais très belle et aucun homme ne pouvait résister à mes courbes alors j'en jouais et ça marchait toujours.

Hélène avait été retardée par un courrier urgent à finaliser et son mari obligé d'attendre que ne sorte sa femme, passait le  temps, assis devant sa tablette derrière le chauffeur dans sa grosse cylindrée.

J'étais garée juste à côté et je fis exprès de trainer les pas à la recherche des clés de ma voiture. Je savais qu'il n'arrêtait pas de me regarder et j'en étais très heureuse. Puis me retournant, je lui fis un petit sourire auquel il répondit.

- Vous travaillez ici je crois. Je vous aperçois souvent.

- Bonsoir Monsieur. En effet oui. Ah je vois. Et vous êtes ?

- Jerry. Je serai heureux de faire votre connaissance...

- Sophiate. Moi également,Jerry.

Je retirais sa carte de visite avant de m'engouffrer dans ma voiture. Je ne voulais pas me faire remarquer par les autres collègues qui débarquaient sur le parking.

Le lendemain, je lui laissa un message auquel il répondit de suite et m'invita à diner dans l'un des plus prestigieux hôtels de la ville. Je me rendis au rendez-vous habillée de la manière la plus aguichante possible car mon objectif était unique, faire tomber amoureux le mari de ma chère collègue.

Jerry ne se fit pas prier. Cette nuit-là il me parla de lui, apparemment fils d'un riche homme politique de son état, il réside dans notre pays et y travaille depuis cinq années et s'est marié à qui je sais depuis deux ans. Mais comme tout bon vicieux, il n'avait pas pu résister à mon charme légendaire et aurait souhaité que je sois sa maîtresse. Je lui fis comprendre qu'il était le mari d'une collègue et que je n'aime pas partager. Il me rassura qu'il saura respecter la place de chacune de nous.

    C'était un vrai séducteur maniéré et très charmeur aussi. Je me demandais d'ailleurs comment Hélène pouvait penser être la seule femme de sa vie.

    Je me mis à sortir sans vergogne avec Jerry. Certes dans la plus grande discrétion car quelques semaines après, j'avais réussi à l'obliger à m'acheter une maison dans un chic quartier, nouvelle voiture tout confort et chauffeur à l'appui. Je ne voulais pas ne pas avoir le même traitement que ma collègue et parce qu'elle et moi couchions avec le même homme, je ne lui accordais plus aucun respect au bureau.

   Je demandais vite à être transférée dans un autre service pour ne pas avoir à la supporter toute la journée. Ce fut facile car le DRH me faisait des avances bien assidues depuis peu.

Loin de la femme de mon amant, je m'offrais le luxe de le recevoir chez nous toutes les fois qu'il le souhaitait. Lorsqu'il était à la maison, je le rendais encore plus accro à ma personne à travers des gâteries culinaires et sexuelles. L'effet était au rendez-vous car il en demandait toujours plus.

La rumeur commença à circuler dans les couloirs de la banque que je sortais avec une personnalité du pays. J'en rigolais et m'en foutais et tout l'artifice et le confort que j'affichais faisais fuir les plus jeunes.

[...]

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