Elle

Partie 16 : Tahys

Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai un de ces mal de tête ! Pis, du blanc m'entoure. Que du blanc. Où suis je ?

- Mademoiselle Jones, vous êtes réveillée ; dit une femme qui vient d'entrer dans la pièce.

- Qui êtes vous ? Où je suis ?

- Détendez vous. Je suis Amélie, votre infirmière. Un jeune homme prénommé Diego nous a appelé de votre lycée. Vous étiez inconsciente. Nous sommes à l'hôpital de Montréal.

Des images me reviennent. Léna et sa bande m'insultant. Léna et sa bande me frappant. Moi pleurant. Des coups dans le ventre. Ma tête cognant les casiers métalliques. Moi tombant au sol. Des rires qui résonnent dans le couloir. Puis plus rien. Trou noir.

- Mademoiselle Jones, il faut que vous me racontiez ce qu'il s'est passé pour que vous soyez ici.

Je me mets à trembler. Les larmes me montent aux yeux. Je n'arrive pas à la retenir. Les larmes dévalent mes joues.

- Tahys, il faut que tu leur parle ; ordonne Mélissa qui est sur le pas de la porte.

- J'peux pas, c'est trop dur. Et puis ça va être pire si je leur dis.

- Tu es en danger Tahys. Je n'ai pas envie de perdre ma jumelle, de te perdre. Alors si tu veux que tout ce cauchemar s'arrête, il faut parler. Tu n'as plus le choix.

J'essuie mes larmes et décide d'écouter ma jumelle. J'explique tout à l'infirmière et à ma mère. Elles m'écoutent attentivement. Personne ne me coupe. A la fin de mon récit, ma mère se lève et se frotte le visage.

- Tahys chérie, tu aurais dû nous en parler à ton père et à moi.

- J'pouvais pas. C'était trop dur. J'avais honte et je ne voulais pas vous embêter avec ces histoires, mes histoires.

- Tu ne nous aurais pas embêter.

- Mademoiselle, il faut que vous portiez plainte et que vous en parliez avec le directeur de votre établissement.

- J't'accompagnerais si tu veux ; affirme Mélissa.

- Moi aussi ; ajoute Diego qui vient d'arriver. 

- Tu n'es pas toute seule Tahys. On t'aime et on veut que ton bien ; dit ma mère d'une voix douce et rassurante.

- Moi aussi j'vous aime.

- Je dois vous emmenez faire des examens ; relate Amélie.

3 heures plus tard, Amélie revient dans ma chambre avec mes résultats d'examen. Elle demande à ma mère, Mélissa et Diego de sortir de la chambre. Je me retrouve seule avec Amélie.

- Alors j'ai vos résultats. Dites moi, depuis quand n'avez vous plus vos règles ? me questionne - t - elle.

- 2 ou 3 mois j'dirais. Pourquoi ? C'est grave ?

- Tahys, permets moi de te tutoyer. Tu es enceinte de 3 mois et demi. C'est pour ça que je te demandais ça. Euh... Tu aurais une idée de qui pourrait être le père ?

- Diego mais on s'est toujours protéger !!

- Les moyens de contraceptions de sont pas fiables à 100 %. Je crois que je vais te laisser en parler avec ta famille.

Sans que j'ai le temps d'ajouter quelque chose, Amélie me laisse et je me retrouve avec ma jumelle, ma mère et mon chum. Ma mère me pose tout un tas de questions sans me laisser le temps d'y répondre.

- Maman j'suis enceinte !!! hurle je pour qu'elle arrête de parler.

- Quoi ? T'as dis quoi ? fait elle, choquée

- Que je suis enceinte de 3 mois et demi. J'te jure que je ne voulais pas. On s'est toujours protéger. Hein Diego ? Hein qu'on s'est toujours protéger ?

- C'est moi l'père ? dit il comme simple réponse.

- T'es le seul avec qui j'ai couché. Ecoutez. J'vous jure que je ne savais pas que j'étais enceinte. J'vous jure aussi que c'était pas voulu. Si vous ne voulez plus de moi, j'le comprendrais. Et pis si...

- Tahys bon sang calme toi ! m'interrompt ma mère. On te croit. Et puis, on ne va pas te mettre dehors. Tu es ma fille et je t'aimerais quoi qu'il arrive. On va gérer cette grossesse. De toutes façons, il est trop tard pour avorter.

Je regarde Diego qui est silencieux. Je cherche son regard.

- Diego, je ne vais pas te forcer à accepter le bébé. En fait, je ne vais te forcer à rien du tout. Si tu ne veux pas de ce bébé, je l'élèverai seule.

- Tu feras rien du tout toute seule. Ce bébé on l'a fait à deux alors on va l'élevé à deux. J'm'en voudrais toute ma vie si j'te laissais seule avec lui.

Je me force à sourire pour ne pas montrer mon inquiétude. Je suis morte de trouille à l'idée de me dire que je suis enceinte. Est - on vraiment faites pour être mère à 19 ans ?