H-ELL-E

25 1 0
                                    


Lui, n'était qu'un garçon simple. Certains auraient pu dire qu'il était froid et distant, qu'il était de ceux dont on ignorait l'existence, de ceux dont on se tenait éloignés de peur que sa souffrance ne déteigne sur nous.
D'autres, ayant pris le temps d'essayer de le cerner auraient dit que ce n'était qu'un garçon gentil mais aussi une personne que l'ont qualifierait « d'écorchée », une personne dont le regard froid laissait transparaître la tristesse que portait son cœur.
De mon avis, les deux versions se valaient,l'ayant connu de manière intime, je savais ce qu'il en était. Nous avions là un homme solitaire, marqué par un profond désespoir, par une vie de solitude et de tristesse, un homme qui fut autrefois ravagé par la haine.

Il haïssait les autres, du plus profond de son cœur. Il vivait terrer dans sa chambre pour éviter toutes formes de compagnie. À ce jour, je peux affirmer avec certitude qu'il ne cherchait simplement qu'à éviter les regards et le jugement des autres, qu'il avait renoncés à tout contact humain par peur de blesser ou de décevoir son interlocuteur,chose qui a dû arriver un nombre incalculable de fois.

Ce garçon d'une vingtaine d'années avait aussi eu son lot de déceptions amoureuses, il avait senti son cœur se briser sous la semelle de nombreuses femmes mais il était tout bonnement incapable de ne pas aimer inconditionnellement, il s'investissait de manière étrange dans toutes ses relations. Je vous avouerais ne jamais avoir compris comment un homme dont le cœur a été brisé tant de fois était capable d'aimer d'une manière si forte et où trouvait-t-il la force de donner cet amour.
Voilà là une autre raison de son isolement,ne cherchait-il pas simplement à préserver ce qui restait de son cœur?

Il habitait dans une grande maison, décorée à la fois de vieux meubles abimés rappelant une famille de basse classe, des photos et portraits de toute personne ayant un jour habité les lieux et du panier d'un fidèle compagnon canin. Une maison qui aurait pu facilement accueillir toute une famille, avec son immense pièce qui servait de salon et de salle à manger, cette cuisine, son long couloir ou était attacher à trois chambres de taille moyenne, mais cette maison n'était habitée que par une seule âme en peine et son chien.

Il passait le plus clair de son temps dans ce qui lui servait de bureau,assis là à écouter de la musique et écrire sur de simple feuille des histoires toujours plus fantastiques, toujours plus surprenantes,toujours plus tristes les unes que les autres.
C'était un rêveur invétéré, croyant en toutes sortes de choses. À ce jour je reste moi-même stupéfait de la manière dont il avait gardé et préservé son âme d'enfant et ce malgré la vie qu'il a endurée.

De temps en temps on allait s'asseoir tous les deux sur le bord d'un lac, Quelques fois il restait silencieux à simplement regarder les mouvements de l'eau pendant de longues heures.

D'autres fois, il lui arrivait de se confier à moi, il me faisait part de sa souffrance, de sa douleur,je l'écoutais d'une oreille attentive sans jamais vraiment lui répondre. Je n'étais guère doué pour ce genre de discussions.

Du haut de sa vingtaine et malgré le fait que c'était un garçon qualifié de brillant, son inattention, son manque de motivation et sa nonchalance lui ont faits redoubler quelques années d'études.

De temps en temps, quand il n'avait pas l'esprit plongé dans une bataille sans fin contre ses démons, dans un livre, où dans une histoire. Il lui arrivait de prendre le temps d'aller en cours, il y allait de manière totalement désinvolte, rentrant souvent chez lui à la moitié de la journée, ennuyé par ces heures à rester assis à écouter les autres parler sans rien apprendre.
Ce genre de comportement avait le don de me mettre hors de moi, mais je ne lui en ai jamais parlé,après tout, il était libre de ses actes.

H-ELL-EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant