Je deviendrai (Partie 3)

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Point de vue Rayane:


Moi: Ouvre-moi ou je défonce la porte!

* Mambo aboie *

Moi: Ouvre-moi!

Mon visage s'écrase contre la porte, j'écoute le moindre signe de Denitsa, enfermée dans la salle de bain depuis deux ou trois minutes. Elle est consciente, je l'entends vomir mais je ne sais pas ce qui se passe à l'intérieur. Pourquoi du verre s'est cassé? Qu'est-ce qu'elle fabrique?

Moi: Denitsa!

* Mambo aboie *

Moi: Mambo tais-toi!

En me tournant en direction de mon chien, j'aperçois Gims, cachée sous la table. Depuis toujours elle est peureuse dès que le ton monte. 

* Denitsa tousse *

Je tape une dernière fois contre la porte. Elle ne se décide toujours pas à déverrouiller la porte. Je donne donc un grand coup d'épaule dans la porte:

Moi: Oh m*rde!

Ce n'est pas comme dans les films, la porte ne s'ouvre pas comme par magie après une première tentative:

Moi: Je vais enfoncer la porte, pousse-toi si t'es derrière. Tu m'entends hein? Écarte-toi de la porte.

Une fois, deux fois, trois fois. La frustration me pousse à y aller encore plus fort. La quatrième fois sera la bonne. 

Moi (en fonçant dans la porte): Allez!

La porte s'ouvre enfin. Denitsa est allongée par terre, tournée sur le côté. Des bouts de verres de la bouteille éclatée se trouvent tout près d'elle:

Moi: Ne t'endors pas.

Je m'agenouille au plus vite auprès d'elle:

Moi: Où est la poudre? Qu'est-ce que tu en as fait? T'as rien avalé pas vrai?

Mes violentes tapes sur ses joues l'empêchent de s'endormir. Denitsa lutte mais elle est trop faible pour me repousser:

Moi: Dis-moi quelque chose! Est-ce que tu en as pris?


Point de vue Denitsa:

Rayane: Parle-moi!

Il me pousse jusqu'à la baignoire, ma tête bascule toute seule sur le côté jusqu'à toucher l'armoire. Rayane continue de me parler, je n'entends que mon souffle:

Rayane: Est-ce que tu en as pris?

Mon mari touche mes mains et écarte mes doigts. La poudre tombe par terre. Je ne voulais pas en avaler ni maintenant ni jamais. Je voulais simplement lui faire peur. Rayane s'assoit face à moi, les jambes repliées contre son buste, il réalise enfin la situation:

Rayane: Ne fais plus jamais un truc aussi fou.

Assise par terre, le dos calé contre la baignoire, je ne me sens plus capable de me lever pour changer de pièce. La respiration encore chamboulée par les larmes et les hauts de cœur, je parviens péniblement à me calmer. Le rhum s'imbibe petit à petit sur ma nuisette, j'ai très froid:

Rayane: Dans quel état tu t'es mise.

Il se lève en s'appuyant au mur. Je le regarde ouvrir le robinet. L'eau fait un bruit étrange. Je comprends pourquoi en voyant le linge humide que Rayane approche de mon visage. Il tapote tout doucement mon front puis, mes joues:

Rayane: Reste assise, j'appelle un médecin.

Moi: Ne préviens personne... je vais bien.

En se penchant encore un peu plus, il parvient à m'essuyer la bouche:

Rayane: A qui tu veux faire croire que tu vas bien?

Moi: Tout est de ta faute.

Il lâche la serviette qui me tombe sur les jambes. Rayane quitte la salle de bain quelques secondes avant de revenir la balayette à la main. Il se baisse pour ramasser les bouts de verre trempés dans du rhum. Quelques morceaux m'ont surement coupé mais pour le moment ce n'est pas important:

Moi: J'en peux plus de cette vie de couple... Je pensais que j'arriverais à faire avec * éclate en sanglots * mais j'y arrive plus. J'ai été assez bête pour croire que tu arrêterais de consommer par amour pour moi. Regarde ce que je dois faire pour que tu comprennes ce que je vis.

Rayane: Je vais partir.

La pelle à la main, il se redresse. Je relève la tête pour le regarder mais la vive lumière du néon m'éblouie:

Rayane: Une dernière chose. S'il te plaît, laisse-moi veiller sur toi quelques heures pour être sûr que tu vas bien malgré tout.

Moi: Je survivrai...

Mon mari s'éloigne. Me laissant seule à moitié nue dans cette petite pièce. Fatiguée, je me laisse basculer de l'autre côté pour m'endormir sur le carrelage:

Rayane: Salut, c'est Rayane. Oh je te réveille? Je suis désolé.

Je ne sais pas qui il appelle, je l'aperçois dans le couloir, le téléphone à l'oreille:

Rayane: Tu peux passer chez nous s'il te plaît? Denitsa est... elle est en petite forme et moi je dois partir... au boulot.

Un mensonge, un de plus...

Rayane: Non... non je ne peux pas annuler mon rendez-vous.

J'ignore à qui il parle mais il est clair qu'il ne veut pas que nos dérives soient connues des autres:

Rayane: Je sais, d'accord! Viens à la maison, ne le fais pas pour moi, fais-le pour elle.

Il parle à quelqu'un de mon entourage, c'est certain:

Rayane: Ok à tout de suite. * raccroche et soupire* Christian s'habille et arrive.

Oh non... Christian va être dans tous ses états. Il n'avait déjà pas pardonné à Rayane de m'avoir droguée.

Rayane: Je te promets de disparaître de ta vie une fois que Christian sera là pour prendre le relais.

Les deux mains de Rayane m'aident à me relever. Tout tourne autour de moi, je suis obligée de me tenir à lui:

Rayane: Aies confiance en moi une dernière fois.

Son bras passe sous mes jambes, me voilà dans ses bras. Portée comme une jeune mariée. 

Sauf que notre histoire n'est malheureusement plus un conte de fées...



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Fin de cette longue scène chez les Rayitsa.

Pas de panique, la fiction ne va pas s'arrêter comme ça. La suite sera postée dans quelques jours

Au fond de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant