- Tu es sûr que c'est une bonne idée ?
Il se retourne vers moi et attrape le col de ma veste.
- Certain ! De toute façon tu n'as pas trop le choix ! C'est un ordre !
A ces mots, il m'embrasse presque trop tendrement. Avant de reprendre la direction de l'entrée du club, il descend un peu plus la fermeture de ma robe en simili cuir noir mat.
- Bientôt on voit mon nombril !
- Oui ! Et cela me plaît énormément !
Les portes du club s'ouvrent et nous entrons. Aussitôt je suis enveloppé par la musique et une douce chaleur. Une hôtesse vient à notre rencontre, elle est magnifique ! Toute en courbes divines et douce blondeur. Je lui remets ma veste et déjà il me traîne vers la salle.
J'avais peur de trouver l'endroit vulgaire, mais non pas du tout. Tout est noir mat et rouge sombre et presque la totalité de la salle est bordée d'alcôves que l'on peut sans doute fermer avec les lourds rideaux qui les encadrent.
Nous nous dirigeons vers le bar et je peine à m'installer sur un de tabourets sans montrer toute mon intimité... Il nous commande du champagne et sa fraîcheur est salvatrice. Tout en tenant ma coupe, j'observe ce qu'il se passe autour de moi. La piste de danse est bondée, les corps se frôlent, il est encore tôt, je suppose que tout le monde est encore sage...
Il me parle de sa semaine de travail, comme si nous étions chez lui, l'air de rien, tout en me caressant l'intérieur du poignet. Je suis troublée par tant de normalité dans un lieu aussi insolite.
Un homme s'approche de nous et le salue. Je remarque qu'il tient quelque chose dans sa main, je suis le cours de ce qu'il me semble être une laisse et à l'autre extrémité je découvre une petite brune, presque entièrement nue, elle ne « porte » que du scotch savamment posé sur son corps. Elle garde les yeux rivés au sol... Je suis fascinée par tant d'abandon de soi.
Je suis à ma troisième ou quatrième coupe de champagne, il m'invite à danser. Je me laisse très maladroitement glisser de mon tabouret et il me faut quelques secondes pour retrouver un équilibre parfaitement stable sur mes hauts talons. Il m'enlace et j'ondule contre lui, puis il me met dos à lui tout en continuant de danser. Ses lèvres dans mon cou, ses mains sur mon corps, je ferme les yeux pour me laisser porter.
- Garde les yeux ouverts et observe ce qui se passe autour de nous.
Alors j'ouvre grand les yeux, je regarde d'abord au loin et je remarque que presque toutes les alcôves sont fermées à présent. J'imagine sans trop de mal ce qu'il doit s'y dérouler. Un gémissement de plaisir attire mon attention vers le bar, une femme y est assise, la tête d'un homme entre ses jambes, je rougis... Une autre est contre un mur, prise au piège entre ce dernier et un homme bien plus grand qu'elle.
Il glisse ses mains sous ma robe et son grognement signifie clairement qu'il est satisfait de me trouver déjà prête à l'accueillir. Nos corps bougent à l'unisson, ses mains sur ma peau, sa bouche dans mon cou... Je suis prise de vertiges, je me laisse porter par l'ambiance, devenue un peu plus affirmée et affamée, je glisse une main entre nous pour trouver son érection. Je meurs d'envie qu'il me prenne... Ses mains sur mes épaules il me murmure à l'oreille :
- Danse pour moi.
Puis il s'éloigne de moi retournant s'assoir sur le tabouret, reprenant son verre à la main, il le lève en ma direction comme pour trinquer. J'hésite un instant, puis je danse, me déhanche, pour lui, pour son plaisir. Deux hommes s'approchent de moi, d'abord à distance respectable, ils calquent leurs cadences sur la mienne puis se rapprochent... Je le regarde, il sourit, alors je les frôle, du regard, de mes mains de mes hanches, l'un d'eux se penche pour m'embrasser, je cherche son regard prise de panique, mais il me fait un signe de tête m'encourageant à accepter. Alors je le laisse poser ses lèvres sur les miennes, sa langue dansant avec la mienne. Le deuxième se colle à mon dos, retenant ma tête contre de celle du premier. Ils me libèrent un peu me faisant tourner d'un demi-tour entre eux. Mais dans ce mouvement je croise son regard, il me fait signe de la main de le rejoindre, j'obéis, sans même un regard pour mes deux partenaires éphémères. A peine suis-je à porté de main il attrape mon poignet et m'attire durement à lui, me tourne dos à lui.
- Montrons-leur a qui tu appartiens.
Sans me lâcher il prend le tabouret à coté de moi et le place devant moi et me fait pencher en avant.
- Tiens-toi.
Je pose mes mains sur le cuir froid, sans un mot, sans perdre une seconde. Il soulève ma robe dévoilant à qui veut bien le voir mes fesses tendues vers lui. Sans prévenir il me pénètre durement, se penche sur mon dos et tire mes cheveux en arrière.
- Regarde-les, qu'ils puissent lire dans tes yeux le plaisirs que je te donne. Laisse tes yeux parler pour toi, je ne veux pas t'entendre.
Alors je lève mon regard et me mords les lèvres pour ne pas laisser échapper ne serait ce qu'un gémissement. J'ai toute la peine du monde à rester muette, déjà l'orage gronde au creux de mon ventre. Il me prend, fort, sans aucunes retenues, sans tendresse... puis j'explose quand je l'entends jouir derrière moi, l'orgasme m'emporte, en silence comme il me l'a demandé.
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LA TROISIEME DIVAGATION DE DATURANOIRE
Short StoryParce qu'elle ne veut que lui plaire, elle est prête à tout pour être sienne.