Je t'ai rencontré au bord de ce trottoir.
Tu étais là, épaules découvertes et cuisses dénudées . La lumière des phares dans la nuit te donnait un air angélique. Que faisais tu là? Tu étais tellement jeune... tu étais une proie parfaite pour tous ces hommes en quête de jouissances éternelles.
Me croirais-tu si je te disais que je t'ai aimé au premier regard? Tu me rirais sûrement au nez avec ce grain rauque dû à ta dépendance à la cigarette.Lorsque je t'ai vu, le visage scotché d'un faux sourire, je me suis senti comme un prince voulant sauver une princesse attaquée par un dangereux dragon . Sauf que moi je n'étais rien et toi tu n'étais qu'une pute en quête d'attention qui cherchait à avoir de quoi se payer à manger pour la fin du mois. Mais j'ai eu ce besoin viscéral de te sauver. Et j'avais réussi, pendant un temps. J'avais réussi à apaiser tes craintes, à bercer tes maux. J'étais incrusté dans tous les pores de ta peau.
Mais un jour tu es parti. Tu es parti sans rien dire. Sans un au revoir parce que tu t'es enfouie dans les bras d'un autre ... Je me suis senti seul, délaissé car ta présence n'étais plus. Je ressentais ce que toi tu as ressenti si longtemps; la solitude.
Mais je veux que tu sache, douce Askaée, qu'à jamais je t'aimerai et je te promet que nous nous retrouverons comme autrefois, dans les tréfonds des ténèbres.
La mort